Inscriptions latines de Talloires

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L'Histoire romaine de Talloires est peu documentée et par conséquent peu connue. Mais nous pouvons attester que le village a été habité à l’époque romaine grâce aux fouilles archéologiques, bien que peu nombreuses. Parmi les découvertes archéologiques, trois inscriptions latines ont été découvertes à Talloires. Le mystère de ses inscriptions c'est qu'on ne connaît ni leur origine ni la raison de leur présence à Talloires. De plus, l'une de ces inscriptions à disparu[1].

L'inscription lapidaire perdue se trouvait encastrée dans un mur de la maison Vautier. Ce que nous avons retrouvé d'elle sont seulement des fragments avec les lettres suivantes: «...O SACR...», les chercheurs supposent être ce qu'il reste de la formulation « MERCURIO SACRUM... » ce qui veut dire en français « Consacré à mercure...»[1],[2],[3].

La seconde inscription est une épitaphe dont le nom est Rutilius Rutilio. Elle mesure 2 m sur 70 cm sur 60 cm et pèse plus de deux tonnes. Une partie du texte a été effacé lors de sa découverte au XVIIe siècle, l'écriture daterait du IIe siècle. Cette épitaphe dit: « Aux dieux Manes, à … Rutilius Rutilio, fils de Celto, de la tribu Voltinia, mort à quarante ans, père de cinq enfants, Titus Rutilius Celto à son fils très cher et très respectueux » De plus, cette inscription a une histoire particulière car nous la croyions perdue depuis un siècle jusqu'à peu lorsqu'elle été retrouvée par Jean-Loup Bertez et Nicole Mathis auteurs de «Talloires, intime» paru en 2018[1]. En effet, ils l'ont retrouvée en préparant leur ouvrage. C’était un certain Jaques Daviet, propriétaire de l'abbaye qui en avait fait don au musée d’Annecy dans la première partie du XXe siècle. La réalité est tout autre, cette inscription n'est jamais sortie de Talloires, elle était simplement dissimulée derrière une pierre[1],[2],[3].

La troisième inscription lapidaire était quant à elle enchâssée dans la mur d'une maison bordant un chemin. C'est l'historienne Emmanuelle-Philibert de Pingon qui l'a découverte dans les fondations de l'abbaye. Elle mesure 2,08 m sur 86 cm et taillée dans un bloc de granite. Cette inscription parle d'une horloge dont aucune trace n'a jamais été retrouvée à Talloires : « HOROLOGIUM CUM SUO AEDIFICIO ET SIGNIS OMNIBUS **ET**CLATRIS C.BLAESIUS C.FILS VOLTINIA GRATUS EX HS N ET. EO. AMPLIUS AD ID HOROLOGIUM ADMINIS TRANDUM SERUM HS N IIII D.S.P » ce qui veut dire en français : «Cette horloge avec son bâti et toutes ses statues et ses grilles, Caius Blaeius Gratus, fils de Caius, de la tribu Voltinia, l'a offerte à ses frais pour un montant de dix mille sesterces et, en plus, pour s'occuper de cette horloge, un esclave de quatre mille sesterces»[1],[2],[3].

Nous remarquerons que Rutilius Rutilio et Caius Blaeius Gratus faisaient partie de la même tribu, Voltinia. Cette tribu est ralliée aux Romains, parmi ses membres la plupart étaient des habitants de la Gaule Narbonnaise, dont les Allobroges. Ce qui fait écho à la première inscription lapidaire car les Allobroges honoraient fréquemment Mercure[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Jean-Loup Bertez Nicole Mathis, Talloires, intime, Talloires-Montmin/impr. en Italie, autoédition : Jean-Loup Bertez et Nicole Mathis, , 299 p. (ISBN 978-2-9564437-3-5), p. 284,285,286,287
  2. a b et c Louis Revon, Inscriptions antiques de la Haute-Savoie,
  3. a b et c (la) Otto Hirschfeld, Corpus Inscrptionum Latinarum,