Invasion portugaise du royaume de Jaffna (1560)

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Invasion portugaise du royaume de Jaffna (1560)

Informations générales
Date 1560
Lieu Nallur, Jaffna
Issue Victoire portugaise :
• Les portugais prennent la capitale
• Pacte entre les portugais et le royaume de Jaffna
• Les portugais ne réussissent pas à maîtriser Jaffna, mais contrôlent l'île de Mannar et ses environs.
Belligérants
Empire portugais Royaume de Jaffna
Commandants
Dom Constantino de Bragança (en) Cankili I
Forces en présence
1200 soldats 2 000 soldats (première attaque)
Inconnu (défense de la capitale)
Pertes
Légère Lourde

Conquête portugaise du royaume de Jaffna (en)

L'invasion portugaise du royaume de Jaffna en 1560 est la première expédition menée contre le royaume de Jaffna par l'empire portugais. Elle est dirigée par le vice-roi Dom Constantino de Bragança (en) et aboutit à la prise de la capitale, Nallur. Le roi de Jaffna, Cankili I, parvient à s'enfuir et à regagner la capitale grâce à un pacte qu'il conclut avec les portugais. Il incite ensuite une rébellion populaire contre les portugais, entrainant le retrait de leurs forces de Nallur. Le royaume de Jaffna perd cependant sa souveraineté sur l'île de Mannar et sa ville principale, Mannar[1],[2].

Contexte[modifier | modifier le code]

Le massacre d'environ 600 à 700 chrétiens à Mannar en 1544 par Cankili I[3] provoque la colère des prêtres catholiques, qui se plaignent auprès des autorités portugaises de Goa. Les portugais n'exercent cependant aucune représailles car ils sont confrontés à des hostilités en Inde. La plainte parvient finalement au roi Jean III, qui ordonne à ses forces à Goa de punir le roi de Jaffna pour ses actes. Il y a un retard dans l'exécution de la commande.

Lorsque Dom Constantino quitte le Portugal en 1558, la reine Catherine lui charge d'exécuter l'ordre du roi, qui est retardé pour diverses raisons. Elle ordonne que le roi de Jaffna soit puni notamment pour le massacre de Mannar et la persécution continue des chrétiens.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Dom Constantino navigue en septembre 1560 de Goa à Jaffna avec 20 galères, 10 galiotes et 70 navires. Les forces se composent de 1 200 soldats, ce petit nombre de troupes n'étant pas apte à mener à bien l'invasion prévue[4].

Les forces atteignent le rivage de Colombuthurai (en), où elles sont accueillies par les forces de Jaffna composées de 2 000 soldats dirigés par un prince. Le barrage d'artillerie lourde des navires portugais inflige des pertes importantes aux forces de Jaffna et, par conséquent, les forces portugaises peuvent atteindre la terre et avancer vers la capitale. La capitale est située sur une plaine ouverte et fortifiée de pierres et de sable, avec quelques bastions solides dotés d'artillerie et de beaucoup d'infanterie.

La capitale tombe aux mains des portugais et le roi retire ses forces dans un petit fort à Kopay (en). Avant l'aube du lendemain, le palais est incendié et le roi s'enfuit vers la région de Vanni (en). Un groupe de soldats portugais le suit pour tenter de le capturer, mais sans succès.

Pacte[modifier | modifier le code]

Reconnaissant qu'il n'est pas en mesure de repousser les forces ennemies, le roi envoie Dom Constantino demander la paix. Le vice-roi saisit l'occasion, car il dispose de troupes limitées et manque de nourriture et de munitions. Les dispositions du pacte signé entre les belligérants sont les suivantes :

  • Le roi et son fils sont autorisés à continuer à diriger le royaume.
  • Le contrôle de l'île de Mannar et de la côte ouest est cédé aux portugais.
  • Les forces de Jaffna ne sont pas autorisées à utiliser des armes à feu et autres armes explosives.
  • Jaffna n'est pas autorisée à employer des forces étrangères.
  • Les forces portugaises sont autorisées à rester à Jaffna.
  • Le trésor caché du père du roi Kotte doivent être remis aux portugais.
  • Chaque année, un certain nombre d'éléphants sont offerts aux portugais en hommage.
  • Le travail missionnaire catholique ne peut pas être perturbé.
  • Un prince et deux mudaliyars (en) sont retenus par les portugais pour garantir les dispositions du pacte.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) S.G, Perera, A History of Ceylon for schools 1 – The Portuguese and the Dutch periods 1505–1796. Vol. I, Colombo: The Associated Newspapers of Ceylon, 1932
  2. (en) Pieris, P. E, Ceylon and the Portuguese, 1505–1658, Asian Educational Services, 1920 (ISBN 8120613724)
  3. (en) Koschorke, Klaus, A History of Christianity in Asia, Africa, and Latin America, 1450–1990: A Documentary Sourcebook, Wm. B. Eerdmans Publishing, 2007 (ISBN 9780802828897)
  4. (en) De Queyroz, Fernão, The Temporal and Spiritual Conquest of Ceylon, S.G. A.C. Richards, 1930 (ISBN 978-81-206-0765-1)