Isaac La Peyrère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Isaac La Peyrère ou de La Peyrère[1], né à Bordeaux en dans une famille de notables calvinistes[a], et mort le dans la maison des pères de l'Oratoire d'Aubervilliers, est un voyageur, diplomate, littérateur, théologien et exégète biblique français, proche des milieux du « libertinage érudit » de la première moitié du XVIIe siècle.

Connu pour avoir soutenu l'idée que le salut chrétien reposait sur la conversion des Juifs et plaidé en faveur de leur « rappel », il l'est plus encore pour avoir formulé l'hypothèse pré-évolutionniste, opposée au récit biblique, du « préadamisme », selon laquelle des hommes, les Gentils, existaient avant Adam, celui-ci n’étant que le premier ancêtre des Juifs. Loin d'être un « illuminé », il eut une vie d'homme de cour, de diplomate, d'amateur de sciences, faisant preuve d'une curiosité universelle, comme en témoignent ses relations sur l’Islande et le Groenland, et sa longue correspondance avec le savant danois Olaus Worm.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Bataille de Lents (1649).
Relation du Groenland, Issac de Peyrere.png (1647).
Relation de l'Islande (1663).

Isaac est l’aîné des neuf enfants de Bernard de La Peyrère[b], Ancien au Consistoire réformé de Bordeaux, conseiller ordinaire des guerres d'Henri IV, et de Marthe Malet, fille du Trésorier de la Maison de Navarre. Installé en 1624 à la cité protestante de Montauban comme avocat, avec le soutien d'une famille alliée[c], les d'Aliès, marié à Suzanne de Petit, il est accusé d’athéisme et d’impiété, en 1626, devant un synode provincial de l'Église réformée de France[4]. Lors des guerres de M. de Rohan, il participe à la défense de Montauban jusqu'à sa chute en 1629. Entre 1630 et 1643, ruiné et probablement veuf, il est employé par d'Aliès à la Recette et sillonne le Quercy, avec quelques séjour à Paris, où il rencontre Tomaso Campanella vers 1638 ou 1639. À partir de 1643, il entre au service du prince Henri II de Condé et réside principalement à Paris.

La même année, après la mort de Richelieu et de Louis XIII, mais aussi de ses deux parents, il publie un petit ouvrage anonyme (« comme partie d'un plus grand qu'il prépare »), Du Rappel des Juifs. Guy Patin perce aussitôt l'anonymat[5], annonçant même le traité à venir des Préadamites, mais l'auteur n'est pas inquiété. À l'hôtel de Condé, La Peyrère se lie avec Pierre Bourdelot, médecin au service des Condé, et membre actif de la République des Lettres. Par Bourdelot, il côtoie le milieu scientifique (Mersenne, Pascal, Gassendi) et libertin érudit (La Mothe le Vayer, Jean-Baptiste Hullon, les frères Dupuy).

De 1644 à 1646, il fait partie de la mission diplomatique conduite par La Thuillerie au Danemark et en Suède. Mazarin, qui appuie financièrement les troupes suédoises, souhaite qu'une paix soit rapidement conclue entre les deux Royaumes. La Peyrère profita de son séjour au Danemark pour rassembler beaucoup de particularités curieuses sur les pays septentrionaux, alors peu connus[6]. À Copenhague, il se lie avec Corfitz Ulfeld, le favori du roi Christian IV, Léonora-Christina, la brillante épouse de ce dernier et fille de Christian IV, ainsi qu'avec le savant Ole Worm, recteur de l'Université, collectionneur et spécialiste des runes. Cette dernière rencontre sera l'occasion d'une correspondance entre 1645 et 1649 (avec 39 lettres conservées).

À son retour en Hollande en 1646, il rencontre à plusieurs reprises Claude Saumaise, avec qui il échange sur l'ancienneté de la terre, selon les chronologies des différentes civilisations. Entre 1647 et 1653, il suit le Grand Condé dans les combats et péripéties de la Fronde. Il donne deux récits (La Bataille de Lents, Lettre d'Ariste à Nicandre, sur la bataille de Rethel) à la gloire du jeune prince, qu'il accompagne dans son exil à Bruxelles. Après une mission diplomatique en Espagne, puis en Angleterre (au cours de laquelle il tombe gravement malade), en 1653, il revient à Bruxelles, où Condé le met au service de la jeune Christine de Suède, qui vient d'abdiquer.

Un jour qu’il feuilletait les Épitres de saint Paul, étant tombé par hasard sur le chapitre 5 de l’épitre aux Romains, il crut y apercevoir la preuve qu’il avait existé des hommes avant Adam : ayant fait part de cette remarque à quelques-uns de ses amis, il s’engagea, par plaisanterie, à réfuter toutes les objections qu’ils pourraient lui présenter contre ce système[6]. Ce qui n’avait été dans le principe qu’un jeu d’esprit acquit bientôt à ses yeux le caractère de l’évidence, et il publia, en 1655, à Amsterdam, son ouvrage présenté d’abord en une mince plaquette, d'une cinquantaine de pages, Præadamitæ sive exercitatio super versibus 12º, 13º et 14º capitis V Epistolæ D. Pauli ad Romanos, développé ensuite en un volume compact, Systema theologicum ex præadamitarum hypothesi, pars prima[d]. Il semble que ce soit la reine Christine qui ait financé la parution de cet ouvrage[citation nécessaire], qui a soulevé contre lui une foule d’adversaires, même parmi ses coreligionnaires. Censuré « comme calviniste et comme juif » par l’archevêque de Wachtendonck, le [7], il n’avait sans doute pas prévu toutes les conséquences de son système, mais comme il n’avait pas avoué son écrit, il n’imaginait pas pouvoir être inquiété à ce sujet : il était fort tranquille à Bruxelles, lorsqu’il fut arrêté au mois de février 1656 par l’ordre du grand vicaire de l’archevêque de Malines, peut-être avec la complicité de son propre employeur, le prince de Condé, au terme d’une négociation avec le pape Alexandre VII, et jeté dans une prison à Anvers[5], où il resta quelques mois[6].

Enfin sorti de prison, par le crédit du prince de Condé[5], après avoir promis de rétracter son livre, d’abjurer le calvinisme et de renoncer à son hypothèse préadamite, qu’il compare dans son Apologie à l'hypothèse copernicienne. En conséquence, il se rendit à Rome, où il fut accueilli avec bienveillance par le pape Alexandre VII, qui lui donna un ecclésiastique pour l’aider à dresser sa rétractation. Le souverain pontife chercha ensuite à le fixer près de lui par l’offre de quelques bénéfices, mais la Peyrère préféra rejoindre le prince de Condé en exil dans les Pays-Bas. Il ne rentra en France qu’à sa suite, en 1659, une fois celui-ci rétabli dans ses biens, et fut nommé son bibliothécaire[6].

De 1660 à 1665, bibliothécaire de Condé, il publie en 1663 sa Relation d'Islande et réédite la Relation du Groenland[e] , ainsi que son Apologie. Dans ses Lettres à Monsieur de La Suze pour l'obliger par la raison à se faire catholique, il polémique longuement avec un théologien calviniste. Cependant, les appointements attachés à son emploi étaient si médiocres qu’il fut obligé, en 1665, de solliciter du prince la permission de se retirer au petit séminaire de Notre-Dame des Vertus d'Aubervilliers « sans changer d'habit »[6]. Là, il s'emploie à rédiger le traité Des juifs élus, rejetez et rappelez, reprenant son système « théologico-politique », mais sans défendre ouvertement l'hypothèse préadamite. Le manuscrit sera rejeté par la censure vers 1673. La Peyrère a encore à ce sujet un long échange épistolaire et aussi oral avec le savant oratorien Richard Simon. Il meurt en , dans la plus grande pauvreté.

L'épitaphe suivante a été publiée pour la première fois en 1694 par Pierre Richelet, dans la seconde partie de son Nouveau Dictionaire françois :

Ici gît La Peyrère, ce bon israélite,
Catholique, huguenot, enfin préadamite ;
Quatre religions lui plurent à la fois,
Et son indifférence était si peu commune,
Qu'après quatre-vingts ans qu'il eut à faire un choix,
Le bonhomme partit et n'en choisit pas une[9].

L'hypothèse des « Préadamites »[modifier | modifier le code]

Du rappel des Juifs.
Systema theologicum ex Praedamitarum hypothesi.

La Peyrère part des deux récits de la création qui se trouvent dans la Genèse, et, se fondant sur les différences qu’on a de tout temps signalées entre eux, il regarde le premier comme se rapportant à la création des non-Juifs, ou « Gentils », le second à l’origine du peuple que Dieu avait élu entre tous les autres[10].

Les Gentils, créés les premiers, au sixième jour de la grande semaine, en même temps que les animaux, appartiendraient en quelque sorte à la création générale. Ils auraient été formés comme tous les autres êtres et tirés comme eux de la matière du chaos. Ils seraient apparus en même temps sur la terre entière, et aucun d’eux n’aurait jamais pénétré dans le paradis terrestre. Adam, le premier Juif tiré du limon de la terre, Ève formée avec une côte d’Adam, n’auraient vu le jour qu’après le repos du septième jour. Seuls ils auraient habité le jardin d’Éden, seuls par conséquent, ils se seraient rendus coupables du péché contre la loi en violant la défense qui leur avait été faite de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les autres hommes, innocents du péché originel, n’en étaient d’ailleurs pas moins coupables de péchés naturels. L’auteur trouve cette distinction confirmée par un passage de Paul (Romains 5:12-14).

À l’appui de son hypothèse fondamentale, La Peyrère n’invoque pas seulement le texte même relatif aux premiers jours du monde ; ses arguments les plus précis sont tirés surtout de l’histoire d’Adam et de sa famille. Jusqu’à l’âge de 130 ans, la Genèse ne donne à celui qu’on est habitué à regarder comme le premier homme pas plus de trois fils, et les paroles qu’il prononce lors de la naissance de Seth ne peuvent laisser de doute à cet égard. Plus tard seulement, il a des fils et des filles. Après le meurtre d’Abel, Seth n’étant pas encore venu au monde, la famille d’Adam ne comptait donc que trois personnes. Cependant, Caïn, chassé par Dieu et condamné à errer sur la terre, témoigne la crainte d’être tué par quiconque le trouvera. Dieu met en conséquence un signe sur Caïn, et déclare que celui qui le tuera sera puni au septuple. Caïn pouvait donc rencontrer des ennemis, et ces ennemis ne pouvaient être que des hommes étrangers à Adam.

Caïn, en s’éloignant, emmène sa femme. D’où venait cette femme ? Jusqu’à cette époque, Adam n’avait eu d’autres enfants que celui qui fuyait après un crime et celui qui en avait été la victime… Il fallait bien qu’il y eût d’autres familles à côté de celle d’Adam. Enfin, à peine Caïn a-t-il eu un fils qu’il bâtit une ville : il fallait donc qu’il eût trouvé des compagnons pour la construire et pour la peupler.

De tous ces faits, l’auteur conclut qu’il existait des hommes en dehors de la famille adamique ou juive, et que ces hommes, répandus dès lors sur toute la terre, n’étaient autres que les Gentils, ces premiers venus de la grande création, toujours si nettement distingués des Juifs.

La Peyrère interprète selon le même point de vue un grand nombre d’expressions générales employées dans la Bible. Par exemple, la terre, dont il est si souvent question, n’est pas pour lui la surface entière de notre globe, mais seulement la Terre sainte, celle que Dieu avait destinée à son peuple. Il en précise les limites et en donne une carte peu détaillée, mais assez juste pour le temps. C’est à elle seule qu’il applique les récits relatifs au déluge biblique, déluge qu’il compare aux autres grandes inondations partielles dont diverses nations ont conservé le souvenir. L’histoire de Noé devient ainsi le pendant de celle d’Adam. Ce patriarche est resté le seul représentant, non pas de l’humanité tout entière, mais des Juifs seulement. C’est contre ces derniers que s’était allumée la colère céleste : Dieu n’a jamais eu l’intention de détruire les Gentils.

Publications[modifier | modifier le code]

Préadamisme[modifier | modifier le code]

  • (la) Systema theologicum ex Prae-Adamitarum hypothesis pars prima, S. l., (lire en ligne sur Gallica).
  • (la) Præadamitæ, sive Exercitatio super Versibus duodecimo, decimotertio et decimoquarto, capitis quinti Epistolae D. Pauli ad Romanos, quibus inducuntur primi homines ante Adamum conditi : Les Préadamites ou Dissertation sur les douzième, treizième et quatorzième versets du cinquième chapitre de l'épîre de S. Paul aux Romains, par lesquels est établie l'existence de premiers hommes avant Adam, S. l., (lire en ligne sur Gallica)
    Traduit en anglais dès l'année suivante sous le titre Men before Adam, or, A discourse upon the twelfth, thirteenth, and fourteenth verses of the fifth chapter of the Epistle of the Apostle Paul to the Romans. London, 1656.
  • (la) Isaaci Peyrerii Epistola ad Philotimum, qua exponit rationes propter quas ejuraverit sectam Calvini quam profitebatur, & librum De Prae-Adamitis quem ediderat, Francfort, (lire en ligne).
  • Lettre de La Peyrere, à Philotime. Dans laquelle il expose les raisons qui l'ont obligé à abiurer la Secte de Calvin qu'il professoit, & le Livre des Préadamites qu'il avoit mis au iour : traduit en Francois, du Latin imprimé à Rome. Par l'auteur mesme, Paris, Augustin Courbé, (lire en ligne)
    Traduction française du précédent, suivie, p. 95 à 169, d'une « Requeste à Nostre Tres-Saint Père le Pape Alexandre VII ».

Autres sujets[modifier | modifier le code]

  • La Bataille de Lents, Paris, Imprimerie royale, , Pièces limin. et 22, 2 f° de pl. (portraits) (lire en ligne sur Gallica).
  • Du Rappel des Juifs, S. l., (lire en ligne sur Gallica)
    Réédition par Fausto Parente (trad. par M. Anquetil-Auletta), Paris, Honoré Champion, 2012.
  • Relation du Groenland, Paris, Augustin Courbé, (lire en ligne sur Gallica).
  • Lettre d'Ariste à Nicandre, sur la bataille de Rethel, Sans lieu, 1651.
  • Lettre à M. le Cte de La Suse pour l'obliger par raison à se faire catholique, Sans lieu et sans date.
  • Recueil de lettres escrites à Monsieur le comte de la Suze pour l'obliger par raison à se faire catholique, Paris, Simeon Piget, (lire en ligne sur Gallica).
  • Suite des lettres escrites à Monsieur le comte de la Suze pour l'obliger par raison à se faire catolique, Paris, Simeon Piget, (lire en ligne sur Gallica).
  • Relation de l'Islande, Paris, Louis Billaine, (lire en ligne sur Gallica).
  • Apologie de La Peyrere, Paris, Thomas Joly et Louis Billaine, (lire en ligne sur Gallica).
  • Quelques lettres inédites d'Isaac de Lapeyrère à Boulliau, publiées avec une notice, des notes et un appendice par Philippe Tamizey de Larroque, Plaquettes gontaudaises, no 2, Paris, 1878.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Rien ne permet d'affirmer avec certitude que cette famille était d'origine juive, comme l'ont écrit en forme de reproche les détracteurs contemporains d'Isaac. Les prénoms juifs de l'Ancien Testament étaient courants chez les protestants à cette époque, le prénom Isaac ne peut donc servir d'argument. « La lecture assidue de la Bible, qui était de rigueur chez les huguenots, les a familiarisés avec des personnages dont ils ont voulu donner les prénoms à leurs enfants. Ainsi, on peut affirmer sans crainte, quand il ne s’agit pas de familles juives, que la quasi-totalité des porteurs de prénoms bibliques : Abraham, Isaac, Jacob, Néhémie, Nathanaël, Osée, pour les garçons, de même que Esther, Judith, Ruth, Sarah, etc., pour les filles, sont des enfants dont les parents eux-mêmes étaient protestants. C’est aussi souvent vrai pour les Daniel, David, Gabriel, Joachim, Théodore, Théophile, Timothée, etc. Ceci ne veut pas dire que tous les enfants protestants avaient des prénoms bibliques, tant s’en faut, mais que l’usage des prénoms cités ci-dessus n’avait pas cours dans le monde catholique de l’époque. Cette constatation n’est pas valable seulement en Picardie, elle est vérifiée aussi en Normandie, dans la Drôme, en Suisse francophone, etc[2]. » , et comme le soutiennent plusieurs auteurs modernes, dont Leo Strauss et Richard Popkin, pour lesquels sa judéophilie ne peut s'expliquer que par cette raison[3]:5 . Quoi qu'il en soit, aucune communauté juive, celle d'Amsterdam en particulier, ne l'a jamais reconnu comme un des siens.
  2. Dont Abraham de La Peyrère, avocat au Parlement de Bordeaux.
  3. Par Marie, sœur de Marthe Malet, épouse d'Antoine d'Aliès.
  4. L’ouvrage devait comporter une seconde partie qui n’a jamais vu le jour.
  5. Lorsqu’on lui a demandé, à l’occasion de cette relation, pourquoi il y avait tant de sorciers dans le Nord. « C’est que les biens de ces prétendus sorciers sont en partie confisqués au profit de leurs juges, lorsqu’or les condamne au dernier supplice. », répondit-il[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. La documentation présente les deux possibilités, de même qu'elle offre des exemples de La Peyrère et Lapeyrère.
  2. Jean-Paul Roëlly, « Comment identifier des ancêtres protestants ? : Quelques indices pour les identifier dans les registres paroissiaux catholiques », sur Huguenots picards (consulté le ).
  3. (en) Richard Henry Popkin, Isaac La Peyrère (1596-1676) : His Life, Work, and Influence, Leyde, Brill, , x, 241, 25 cm (ISBN 978-9-00408-157-4, OCLC 16276671, lire en ligne), p. 22-25.
  4. Jean-Christophe Attias, Esther Benbassa, Pierre Gisel et Lucie Kaennel, L’Europe et les juifs, Genève, Labor et Fides, , 228 p., 23 cm (ISBN 978-2-83091-048-3, OCLC 401294248 totales=215, lire en ligne), p. 97.
  5. a b et c Guy Patin et Joseph-Henri Réveillé-Parise, éd., Lettres de Gui Patin : Nouv. éd., augm. de lettres inédites, précédée d'une notice biographique, accompagnée de remarques scientifiques, historiques, philosophiques et littéraires par J.-H. Reveillé-Parise, t. 2, Paris, Jean-Baptiste Baillière, , 842 p. (OCLC 832568495, lire en ligne), p. 263-4.
  6. a b c d et e Joseph François Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne ou, Histoire, par ordre alphabétique : de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. 32, Paris, Delagrave, , 668 p. (lire en ligne), p. 643.
  7. Alfred Vacant (hr), Eugène Mangenot (d) et Émile Amann, Dictionnaire de théologie catholique : contenant l’exposé des doctrines de la théologie catholique, leurs preuves et leur histoire, t. 8, Paris, Letouzey et Ané, , 648 p., 25 part. en 15 vol., illust., cartes, 28 cm (OCLC 17329344, lire en ligne), 2 Joachim de Flore - Latrie, p. 2251.
  8. Encyclopédiana : recueil d’anecdotes anciennes, modernes et contemporaines tiré de tous les recueils de ce genre publiés jusqu’à ce jour, Paris, Paulin, , 668 p. (lire en ligne), p. 409.
  9. Pierre Richelet, Nouveau dictionaire françois : contenant generalement tous les mots, les matieres, et plusieurs remarques sur la langue françoise, t. 2, Paris, Jean François Gaillard, , 480 p. (lire en ligne), p. 181.
  10. Cette section reprend les quelques pages consacrées à La Peyrère par l’anthropologue Armand Quatrefages, dans Unité de l'espèce humaine, p. v-viii.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Richard Simon (Trois lettres adressées à La Peyrère et une lettre sur « quelques particularités touchant l'auteur et l'ouvrage des Préadamites »), Lettres choisies de Mr Simon, où l'on trouve un grand nombre de faits anecdotes de Literature, t. II, Rotterdam, Reinier Leers, 1704, nouvelle édition (lire en ligne), p. 1-29 ; autre édition, Lettres choisies…, Amsterdam, Pierre Mortier, (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Niceron, « Isaac La Peyrère », dans Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres, t. XII, Paris, Briasson, (lire en ligne sur Gallica), p. 65-84.
  • Charles Weiss, « Peyrère (Isaac de La) », Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Michaud, t. 33,‎ , p. 547 (lire en ligne, consulté le ).
  • E. Haag, La France protestante : ou Vies des protestants qui se sont fait un nom dans l'Histoire, t. VI, Paris, Joël Cherbuliez, (lire en ligne sur Gallica), p. 305-7.
  • Paul Louisy, « La Peyrère (Isaac de) », Nouvelle Biographie générale, Paris, Firmin Didot frères et fils, t. XXIX,‎ , p. 520-2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  • Armand Quatrefages, Unité de l'espèce humaine, Paris, Hachette, (lire en ligne), v-viii.
  • (en) Alexander Winchell, Preadamites or a Demonstration of the Existence of Men Before Adam : together with a Study of their Condition, Antiquity, Racial affinities, and Progressive Dispersion over the Earth, Chicago-Londres, Griggs, , 4e éd., 500 p. (OCLC 608160558, lire en ligne), p. 454-61.
  • Pierre G. Mahoudeau, « Un précurseur du polygénisme : Isaac La Peyrère », Revue anthropologique, Paris,‎ , p. 21-26 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  • Alfred Vacant (hr), Eugène Mangenot (d) et Émile Amann, « La Peyrère (Isaac de) », Dictionnaire de théologie catholique contenant l’exposé des doctrines de la théologie catholique, leurs preuves et leur histoire, Paris, Letouzey et Ané, t. VIII,‎ , p. 2615-6 (OCLC 17329344, lire en ligne, consulté le ).
  • Leo Strauss, « Die Religionskritik Spinozas als Grundlage seiner Bibelwissenschaft ; Untersuchungen zu Spinozas Theologisch-politischen Traktat », (Veröffentlichungen der Akademie für die Wissenschaft des Judentums. Philosophische Sektion, Zweiter Band), Berlin, Akademie-Verlag, 1930, XXII. Traduit en français par Gérard Almaleh, Albert Baraquin et Mireille Depadt-Eichenbaum, sous le titre La Critique de la religion chez Spinoza, ou les fondements de la science spinoziste de la Bible, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. "La Nuit surveillée", 1996. Le chapitre III, p. 51-86, est consacré à Isaac de La Peyrère.
  • Alfred Vacant, Eugène Mangenot et Émile Amann, « Préadamites », Dictionnaire de théologie catholique contenant l’exposé des doctrines de la théologie catholique, leurs preuves et leur histoire, Paris, Letouzey et Ané, t. XII,‎ , p. 2793-2800 (OCLC 17329344, lire en ligne, consulté le ).
  • René Pintard, Le Libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Paris, Boivin, (réimpr. Genève-Paris, Slatkine, 1983), xi-765, 2 t. en 1 vol., errata. ; 24 cm (OCLC 419225252, lire en ligne), p. 358-362, 379-380, 420-424.
  • (en) David Rice McKee, « Isaac de La Peyrère. A Precursor of Eighteenth-Century Critical Deists », Proceedings of the Modern Language Association, no 59 (1944), p. 456-485.
  • (it) Dino Pastine, « Le origini del poligenismo e Isaac Lapeyrère », Miscellanea Seicento, t. I, Firenze, F. Le Monnier, 1971, p. 7-234.
  • (it) Dino Pastine, « Era Lapeyrère un libertino ? », Il libertinismo in Europa, éd. Sergio Bertelli, Milano-Napoli, 1980, p. 305-318.
  • Jean-Paul Oddos, Recherches sur la vie et l'œuvre d'Isaac de Lapeyrère, Thèse de 3e cycle (Histoire), Université de Grenoble II, 1974. Éditée sous le titre Isaac de Lapeyrère (1596-1676), un intellectuel sur les routes du monde, Paris, Honoré Champion, 2012.
  • (en) Ira Robinson, « Isaac de La Peyrère and the Recall of the Jews », Jewish Social Studies, 40 (1978), p. 117-130.
  • (it) Alessandro Dini, « La teoria preadamitica e il libertinismo di La Peyrère (1594-1676) », dans Annali dell'istituto di filosofia, 1979, Università di Firenze, p. 165-235.
  • (en) Richard H. Popkin, The History of Scepticisme from Erasmus to Spinoza, Berkeley-Los Angeles-London, University of California Press, 1979, p. 214-228.
  • (en) Richard H. Popkin, Isaac La Peyrère (1596-1676): His Life, Work and Influence. Leiden, Brill Academic Publishers, 1987.
  • Patrick Girard, « Judaïsme et polygénisme », dans Pour Léon Poliakov. Le Racisme. Mythes et Sciences (Maurice Olender éd.) éditions Complexes 1981, p. 335-343.
  • (it) Sergio Zoli, « Isaac de La Peyrère, il gesuita Martino Martini e le polemiche sulla cronologia della storia universale », in Europa libertina tra controriforma e illuminismo, Bologne, Capelli editore, 1989.
  • (it) Sergio Zoli, « Il preadamitismo di Isaac de La Peyrère nell'età previchiana e il libertinismo europeo del Seicento », Bollettino del Centro di Studi Vichiani, Paris, no 21,‎ , p. 61-77 (lire en ligne, consulté le ).
  • Anthony Grafton, Defenders of the Text. The Tradition of Scholarship in an Age of Science, 1450-1800, Cambridge (Massachusetts)-London, Harvard University Press, 1991, p. 214-213.
  • Élisabeth Quennehen, Le Problème de l'unité du genre humain au XVIIe siècle : Contribution à l'idée polygéniste [Guillaume de Conches, Giordano Bruno, Isaac La Peyrère], thèse d'histoire sous la direction de Jean Devisse soutenue en 1993, université Paris I. Contient une traduction des livres III et IV des Præadamitæ.
  • Élisabeth Quennehen, « À propos des Préadamites : deux manuscrits des Archives nationales », La Lettre clandestine, no 3, 1994, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 305-310.
  • Élisabeth Quennehen, « Un nouveau manuscrit des Préadamites », La Lettre clandestine, no 4, 1995, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 545-551.
  • Élisabeth Quennehen, « Lapeyrère et Calvin : Libre pensée et Réforme », Libertinage et philosophie au XVIIe siècle », no 1, Presses de l'université de Saint-Étienne, 1996, p. 69-74.
  • Élisabeth Quennehen, « Lapeyrère, la Chine et la chronologie biblique », La Lettre clandestine, no 9, 2000, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 243-255.
  • Élisabeth Quennehen, « L'auteur des Préadamites, Isaac La Peyrère. Essai biographique », dans Dissidents, excentriques et marginaux de l'Âge classique. Autour de Cyrano de Bergerac. Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier. Paris, Honoré Champion, 2006, p. 349-373.
  • Henk J. M. Nellen, Ismaël Boulliau (1605-1694), astronome, épistolier, nouvelliste et intermédiaire scientifique. Ses rapports avec les milieux du « libertinage érudit », Amsterdam & Maarssen, Apa-Holland University Press, 1994, p. 424-429.
  • (it) Giuliano Gliozzi, Adamo e il nuovo mondo. La nascita dell'antropologia come ideologia coloniale: dalle genealogie bibliche alle teorie razziali (1500-1700), Firenze, La Nuova Italia (Pubblicazioni del Centro di studi del pensiero filosofico del Cinquecento e del Seicento in relazione ai problemi della scienza del Consiglio nazionale delle ricerche. Serie 1, Studi 7), 1977. Traduction par Arlette Estève et Pascal Gabellone, sous le titre Adam et le Nouveau Monde. La naissance de l'anthropologie comme idéologie coloniale : des généalogies bibliques aux théories raciales (1500-1700), Lecques (30250), Théétète éditions, 2000.
  • (en) David Wetsel, « Isaac La Peyrère and his pre-adamites », dans Dissidents, excentriques et marginaux de l'Âge classique. Autour de Cyrano de Bergerac. Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier. Paris, Honoré Champion, 2006, p. 375-382.
  • André Pichot, Aux origines des théories raciales : De la Bible à Darwin, Paris, Flammarion, 2008.
  • (en) Henk J. M. Nellen, « Tension between Church Doctrine and Critical Exegesis of the Old Testament », Hebrew Bible/Old Testament, The History of Its Interpretation. Vol. II, From the Renaissance to the Enlightenment, ed. by Magne Sæbø, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2008, p. 817-826.
  • (en) David N. Livingstone, « Isaac La Peyrère and the Pre-adamite Scandal », dans Adam's Ancestors. Race, Religion & the Politics of Human Origins, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, (lire en ligne), p. 26-51.
  • Maï-Linh Eddi, « De l'exégèse de La Peyrère à la méthode historico-critique de Spinoza », dans Matérialismes des modernes. Nature et mœurs (sous la direction de Josiane Boulad-Ayoub et Alexandra Torero-Ibad), Québec (Québec), Les Presses de l'Université Laval, 2009, p. 15-40.
  • (en) Jeffrey L. Morrow, « Pre-Adamites, Politics and Criticism : Isaac La Peyrère's Contribution to Modern Biblical Studies », Journal of the Orthodox Center for the Advancement of Biblical Studies, Paris, no 4,‎ , p. 1-23 (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Jeffrey L. Morrow, Three Skeptics and the Bible : La Peyrère, Hobbes, Spinoza, and the Reception of Modern Biblical Criticism, Eugene, Pickwick Publications, , xi, 185, 23 cm (ISBN 978-1-49823-917-2, OCLC 937453518, lire en ligne).
  • (de) Andreas Nikolaus Pietsch, Isaac La Peyrère : Bibelkritik, Philosemitismus und Patronage in der Gelehrtenrepublik des 17. Jahrhunderts, Berlin, Walter de Gruyter, , 302 p. (ISBN 978-3-11026-139-4, OCLC 795497894, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]