Jacques Müntz

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Jacques Müntz
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Jacques Müntz, né le à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et mort à Paris (16e arrondissement) le , est un polytechnicien arbitre international de rugby à XV.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Eugène Charles Jacques Müntz est né le à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; il est le fils de Jean George Müntz (1845-1930), ingénieur des ponts et chaussées[Note 1], et de Jeanne Augusta Marguerite Breittmayer (1857-1938)[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Après l'obtention du baccalauréat ès-sciences (mathématiques élémentaires), il poursuit ses études en classes préparatoires au lycée Rollin et intègre à tout juste 20 ans l'École polytechnique en 1901[Note 2] où il est élu caissier de sa promotion[Note 3]. Il en sort en 1903 sous-lieutenant dans l'Artillerie[3].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Officier d'active, Jacques Müntz mène une carrière d'artilleur, le plus souvent auprès des États-Majors. Capitaine à l'État-Major de la 70e Division d'Infanterie, il fait partie en des officiers et sous-officiers de l'Armée française, envoyés comme instructeurs dans les 32 centres d'instruction de l'Armée américaine. Il est nommé chef d'escadron le et on le retrouve lieutenant-colonel quand il est nommé officier de l'ordre de la Légion d'honneur le [4].

Après la guerre 1914-1918, il démissionne de l'armée pour entrer à la Compagnie internationale des wagons-lits[5] où il devient ingénieur en chef.

Rugbyman et arbitre[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le rugby à XV a été introduit en France vers 1870 par des Britanniques travaillant dans l’Hexagone. Dès 1872, certains d’entre eux fondent le Havre Athletic Club avec lequel ils pratiquent une forme hybride de rugby et de football qu'ils appellent combination.

Le premier véritable club de rugby français est le English Taylors RFC, fondé par des hommes d'affaires anglais à Paris en 1877, suivi par le Paris Football Club l'année suivante[6]. Ce dernier a une durée de vie éphémère. Sa scission entraîne la formation du Racing club de France en 1882, du Stade français en 1883 (ou 1887) et de l'Olympique en 1888[6], entièrement ou en partie créés par des français.

Le développement du rugby est favorisé en France par Pierre de Coubertin, passionné de rugby et qui souhaite reproduire ce modèle éducatif anglais dans les grands établissements parisiens en guise de rééducation physique et morale des futures élites du pays qui a connu la défaite de 1870[7].

Rugbyman[modifier | modifier le code]

Jacques Müntz est sociétaire du Racing club de France où son gabarit de 1,78 m pour 72 kg le fait jouer en deuxième ligne. Élève en première année à l'École polytechnique, il dispute le au Parc des Princes (Paris), devant 1 000 spectateurs, la finale du championnat de France 1901-1902 où son club est sacré champion de France[8],[L'A 1],[LeF 1].

Arbitre[modifier | modifier le code]

Après une première carrière en tant que pratiquant, Jacques Müntz entame ensuite en tant qu'arbitre et dirigeant une seconde carrière entièrement consacrée au rugby.

Le , il est juge de touche pour le match qui oppose à Colombes la sélection française à la Nouvelle-Zélande[Note 4]. Il est désigné – honneur insigne – pour diriger le à Twickenham le match du Mémorial Rowland Hill, premier secrétaire de la Fédération anglaise de rugby, qui oppose une sélection Angleterre-Galles à Écosse-Irlande[9]. Le , il dirige la finale du championnat de France 1931-1932[FFR 7],[10],[Note 5].

En 1935, Jacques Müntz, qui préside la commission centrale des arbitres[12], s'adresse aux arbitres de France dans un texte référence qui n'a pas pris une ride :

Il démissionne en 1937 ne réussissant pas à sauver le rugby français affaibli par la concurrence du jeu à XIII[13].

Distinction[modifier | modifier le code]

Le sous-secrétaire d'État de l'Éducation nationale lui décerne le la médaille d'or de l'Éducation physique[14] « pour services rendus à l'éducation physique ».

Il est nommé officier de l'ordre de la Légion d'honneur le [4].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean George Müntz est également polytechnicien de la promotion 1865.
  2. Dans le dossier de Jacques Müntz conservé à la bibliothèque de l'École polytechnique, on le trouve candidat en 1899, 1900 et 1901 où il est classé 135e au concours d'admission[2] ; il sort 157e sur 179 élèves en 1903.
  3. Les « caissiers » sont des représentants élus des élèves.
  4. Pour l'anecdote, l'invité d'honneur en tribune est Winston Churchill. Ce match présente la particularité de réunir sur le terrain côté français trois polytechniciens, les trois du Racing club de France : outre Étienne Piquiral[FFR 1] (promotion 1921), le demi d'ouverture est Yves du Manoir[FFR 2] (promotion 1924) et le juge de touche Jacques Müntz (promotion 1901). Les deux joueurs vont ensuite se retrouver quatre fois en équipe de France, rigoureusement aux mêmes postes de troisième ligne aile droite pour l'un, de demi d'ouverture pour l'autre : le à Colombes pour France-Angleterre[FFR 3],[L'A 2],[LeF 2], le à Colombes pour France-Écosse[FFR 4],[L'A 3],[LeF 3], le à Colombes pour France-Irlande[FFR 5],[L'A 4],[LeF 4] et enfin le à Édimbourg pour Écosse-France[FFR 6],[L'A 5],[LeF 5].
  5. « Bordeaux. — Comment ils ont joué ? Le meilleur homme sur le terrain, ce fut M. Muntz l'arbitre. Grâce à lui, la partie fut disputée jusqu'au coup de sifflet final, après les chaudes algarades du début dûment réprimée, à peu près correctement. À part cette correction d'ailleurs relative, j'y insiste — mats les pouvoirs de M. Muntz n'étaient pas illimités — on peut dire de cette finale qu'elle revêtit un minimum d'intérêt et d'agrément. Elle fut heurtée, décousue, confuse. Aussi n'est-il pas facile, ni agréable, de porter un jugement sur les principaux fautifs d'un tel état de choses, c'est-à-dire les joueurs. Les Lyonnais ont gagné. À eux l'honneur[11]. »

Références[modifier | modifier le code]

Site de la Fédération française de rugby[modifier | modifier le code]

La Fédération française de rugby publie sur son site un ensemble de fiches des joueurs et des matchs de l'équipe de France. Toutefois, les fiches des joueurs internationaux nés avant 1904 du site actuel[15] donnent toutes une même date de naissance erronée (13/12/1901), alors que les fiches de l'ancien site[16]dotées des mêmes fonctionnalités mais mieux renseignées sur la carrière du joueur – indiquent les dates exactes de naissance comme le montrent, par exemple, les deux fiches[FFR 11] d'Adolphe Jauréguy :

  1. « PIQUIRAL Étienne, international no 172 », sur l'ancien site de la FFR. (consulté le ).
  2. « DU MANOIR Yves, international no 187 », sur l'ancien site de la FFR. (consulté le ),
    « DU MANOIR Yves, international no 187 », sur le site actuel de la FFR. (consulté le ).
  3. « France - Angleterre, Tournoi des V Nations - 1925 », sur l'ancien site de la FFR. (consulté le ).
  4. « France - Écosse, Tournoi des V Nations - 1926 », sur l'ancien site de la FFR. (consulté le ).
  5. « France - Irlande, Tournoi des V Nations - 1927 », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).
  6. « Écosse - France, Tournoi des V Nations - 1927 », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).
  7. « Palmarès des arbitres finalistes », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).
  8. « COMMUNEAU Marcel, international no 12 », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).
  9. « DEDET Louis, international no 3 », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).
  10. « FORGUES Fernand, international no 69 », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).
  11. a et b « JAUREGUY Adolphe, international no 116 », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ),
    « JAUREGUY Adolphe, international no 116 », sur le site actuel de la F.F.R. (consulté le ).

Archives de L'Auto[modifier | modifier le code]

La bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France met en consultation sur son site Gallica la collection complète des numéros de L'Auto de 1900 à 1944 d'où sont extraits les articles ci-après relatifs à des rencontres de rugby :

Archives du Figaro[modifier | modifier le code]

La bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France met en consultation sur son site Gallica la collection complète des numéros du Figaro de 1826 à 1942 d'où sont extraits les articles ci-après relatifs à des rencontres de rugby :

  1.  : R.C.F.-S.B.U.C. (6-0).
  2.  : France - Angleterre (11-13).
  3.  : France - Écosse (6-20).
  4.  : France - Irlande (3-8).
  5.  : Écosse - France (23-6).

Autres sources[modifier | modifier le code]

  1. Guillaume de Tournemire, « Eugène Charles Jacques Müntz », sur le site de généalogie Geneanet (consulté le ).
  2. Liste d'admission à l'École polytechnique, JORF, , [lire en ligne].
  3. Nominations au grade de sous-lieutenant d'Artillerie, JORF, , [lire en ligne].
  4. a et b « Cote 19800035/1134/29897 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  5. Les voitures-lits de grand luxe de la Compagnie internationale des wagons-lits, par M. Müntz, ingénieur en chef adjoint des études et des constructions [lire en ligne]
  6. a et b Histoire des sports, p. 87-88
  7. Le Rugby Pour les Nuls
  8. Compte rendu de la finale de 1902,sur lnr.fr
  9. Rowland Hill Memorial Match, Angleterre-pays de Galles - Écosse-Irlande : 13-20 [lire en ligne]
  10. Compte rendu de la finale de 1932, sur lnr.fr
  11.  : Finale L.O.U - Narbonne (9-3), Match (Paris), [lire en ligne]
  12. CCA (Commission Centrale des Arbitres) [lire en ligne]
  13. Joly et Compagnon 2021
  14. Médaille d'or de l'Éducation physique, JORF, [lire en ligne]
  15. « Équipes de France », sur le site actuel de la F.F.R. (consulté le ).
  16. « Équipes de France », sur l'ancien site de la F.F.R. (consulté le ).