Jacques de Souvré

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Jacques de Souvré
Image illustrative de l’article Jacques de Souvré
Jean Lenfant d'après Pierre Mignard,
Portrait de Jacques de Souvré, 1667.
Biographie
Naissance
Décès
Ordre religieux Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem
Reçu de minorité
Langue Langue de France
Vœux
Prieur de France
Depuis le
Commandeur de Boncourt
Commandeur de Louviers et de Vaumion
Baillie de la Morée
Depuis le
Commandeur de grâce de Pontaubert
Depuis le
Commandeur de grâce d'Avalleur
Chevalier de grâce de l'Ordre
Autres fonctions
Fonction religieuse
Abbé commendataire du Mont-Saint-Michel, de Saint-Michel de Tonnerre et de Saint-Michel du Tréport

Jacques de Souvré, né en 1600 et mort le à Paris, est un militaire et religieux français, prieur de France de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ambassadeur de l'Ordre[1], commandant des galères de France, et 44e abbé du Mont Saint-Michel, de 1643 à 1670.

Biographie[modifier | modifier le code]

Entourage familial[modifier | modifier le code]

Fils cadet de Gilles de Souvré, marquis de Courtanvaux, un des favoris du roi Henri III, précepteur de Louis XIII, maréchal de France, et de Françoise de Bailleul, Jacques de Souvré est baptisé à l'église Saint-André des Arts à Paris.

Il est le frère de Gilles de Souvré, évêque d'Auxerre, de Françoise de Souvré, gouvernante du dauphin, futur Louis XIII, et de la femme de lettre Madeleine de Souvré.

Sa famille occupe le premier rang à la Cour.

Carrière ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Jacques de Souvré est présenté de minorité au grand prieuré de France le . Il obtient, de grâce magistrale, la commanderie d'Avalleur le , qu'il permute le , toujours de grâce magistrale, avec celle de Pontaubert ; ces deux commanderies appartiennent au grand prieuré de Champagne[2].

Le , il est nommé ambassadeur à la cour de France, puis le , ambassadeur extraordinaire auprès des Provinces-Unies.

Il est élu hospitalier le , devient Bailly de Morée le [2].

Au grand prieuré de France, il est commandeur de Louviers et de Vaumion, puis améliori de la commanderie de Boncourt. Il obtient le prieuré de France en [2].

Le monastère du Mont-Saint-Michel, où le précédent abbé Ruzé d'Effiat n’avait laissé d’autres souvenirs que des épisodes judiciaires, fut accordé à Jacques de Souvré, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Valence, etc. officier distingué, qui avait donné les preuves du plus remarquable courage au siège de Casal, et surtout à celui de Porto-Longone, où il commandait les galères de France.

Aimable, spirituel, épicurien, Souvré brilla parmi tous les grands seigneurs de son époque par l'éclat et la légèreté de son esprit, et son amour des plaisirs et des belles-lettres. Ses salons et sa table réunissaient tout ce que la cour et les lettres possédaient de beaux esprits, et de poètes gais et spirituels. Personne n'appréciait mieux la qualité des vins, aussi l'ordre auquel il avait les plus incontestables droits est celui qu'il fit naître, et qui fut baptisé au bruit des verres : l’« Ordre des Coteaux », par homonymie avec le célèbre ordre de Cîteaux et dont il faisait parie à côté de Villandri et des frères Broussin[3].

François Anguier, Effigie funéraire de Jacques de Souvré (1600-1670), chevalier de l'ordre de Malte, grand prieur de France (1667), fils du maréchal de France Gilles de Souvré, 1667, Paris, musée du Louvre.

À sa nomination à la prélature de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, Souvré délégua l’un des chanoines de la cathédrale d’Avranches pour prendre possession, en son nom, de cette riche commende. Voulant s’affranchir des charges flottantes attachées à ce bénéfice, ce prélat compléta, par de nouvelles stipulations, le concordat intervenu entre les religieux et ses prédécesseurs. La communauté se chargea de la restauration des bâtiments monastiques pour la somme de 6 000 livres, et assuma sur elle, moyennant 1 200 livres annuelles, toutes les dépenses que pouvait nécessiter à l’avenir l’entretien des édifices, les désastres imprévus étant seuls exceptés ; le trésor conventuel ne devait concourir à leur réparation que jusqu’à concurrence de 6 000 livres. Cet accord fut homologué par le parlement de Rouen, le .

Dominique Gaillard, qui était alors prieur de cette abbaye, ne tarda pas à être remplacé par un autre prieur. Charles Bateau fut investi de cette place, par la décision du chapitre général de l’ordre ; il en prit possession le . En 1669, le chapitre général confirma le titre de prieur à Michel Gazon.

Il est aussi abbé commendataire de l'abbaye Saint-Michel de Tonnerre et de l'abbaye Saint-Michel du Tréport, où il se montra assez généreux, quand on put lui faire comprendre qu'il y avait de pressants besoins. Il fit faire des travaux importants à l'église abbatiale et au cloître. Il se prêta, avec beaucoup de bonne volonté, à l'introduction de la Congrégation de Saint-Maur dans son abbaye du Tréport, pour laquelle il passa un traité, le , avec le supérieur général de la congrégation. Il semble qu'à partir de ce jour, l'abbé de Souvré ait un peu trop compté sur les ressources des nouveaux moines pour entretenir son abbaye[4]. Dom Coquelin le représente « comme généreux et libéral »[5].

Souvré meurt le et est inhumé le dans l’église Sainte-Marie du Temple à Paris[6].

Son portrait a été gravé par Jean Lenfant d’après un tableau de Pierre Mignard.

Sépulture[modifier | modifier le code]

Antoine Hérisset, Tombeau du commandeur de Souvré, 1742, gravure d'après l'œuvre de François Anguier.

Un cénotaphe en marbre blanc fut sculpté par François Anguier pour l’église du prieuré hospitalier de Saint-Jean de Latran à Paris[7].

Lors de la destruction de l'église, le cénotaphe fut démonté. Le monument funéraire fut transporté aux Petits Augustins, puis transféré en 1795 au musée des Monuments français, créé par Alexandre Lenoir[8],[9]. De 1837 à 1850, il fut exposé dans les galeries historiques du château de Versailles. Depuis 1850, il est conservé à Paris au musée du Louvre [10].

Deux colonnes en marbre provenant de ce monument furent longtemps exposées dans le parc du château de Versailles, avant de rejoindre à leur tour, en 2007, les collections du musée du Louvre[11] .

Une maquette préparatoire en terre cuite de ce monument funéraire fut vendue aux enchères à Versailles le par l'étude Osenat et préemptée par le musée du Louvre moyennant 2,5 millions d'euros, frais compris [12],[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Claude Petiet, Le Roi et le grand maître, Paris Méditerranée, , p. 23.
  2. a b et c Roger, Jean-Marc, « les commandeurs de Thors et d'Avalleur », Société académique de l'Aube, Mémoires. Tome CIX,‎ , p. 300, 301.
  3. « Souvré (Jacques de) », Jean François Michaud, Biographie Universelle Ancienne et Moderne, vol. 39, Paris, Ch Delagrave et Cie, 1843-1865, p. 720 .
  4. (la) Pierre-Paul Laffleur de Kermaingant, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel du Tréport : Ordre de Saint Benoit, Paris, Impr. de Firmin-Didot, (lire en ligne), p. CLIII.
  5. F.B. Coquelin, L'Histoire de l'abbaye de Saint-Michel du Tréport, Rouen, Lestringant, , 748 p. (lire en ligne), p. 199.
  6. Augustin Jal, Dictionnaire critique, p. 1143, col. 1..
  7. Alain Blondy, « La commanderie Saint-Jean de Latran et son environnement au XVIIIe siècle », Bulletin de la Société de l’histoire et du patrimoine de l’Ordre de Malte, n° 24,‎ , p. 34, 35.
  8. « Tombeau de Jacques de Souvré », sur agorha.inha.fr (consulté le ).
  9. « Musée des Petits-Augustins. Tombeaux de Gilles de Souvré et de Mme Lebrun, mère du peintre », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  10. « Effigie funéraire de Jacques de Souvré (1600-1670) », sur louvre.fr (consulté le ).
  11. « Colonne du tombeau de Jacques de Souvré », sur collections.louvre.fr (consulté le ).
  12. Armelle Fémelat, « Un chef-d'œuvre du sculpteur François Anguier redécouvert », sur gazette-drouot.com, (consulté le ).
  13. « François Anguier », sur osenat.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Fulgence Girard, Histoire géologique, archéologique et pittoresque du Mont Saint-Michel au péril de la mer, Avranches, E. Tostain, , 376 p. (lire en ligne), p. 327-349. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]