Jamel Moknachi

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Jamel Moknachi
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Œuvres principales
  • Les Hivers se moissonnent (1964)
  • Poussières de soleil (1967)
  • L'Envers d'un cri (1974)

Jamel Moknachi, né le à Oum El Bouaghi et mort le à Laval (Mayenne)[1], est un poète et journaliste algérien de langue française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jamel Moknachi naît en 1937 à Oum El Bouaghi (Canrobert à l'époque), dans la région des Aurès. Après des études au lycée de Constantine, il s'inscrit à la Faculté des lettres d'Alger. Mobilisé en 1958 en France pour son service militaire, il déserte[2] et devient lieutenant de l'ANP[3].

Après 1962 Jamel Moknachi achève ses études en France dans une école de journalisme. En 1966, devenu journaliste il s'intéresse à la vie des émigrés en France, Belgique et Allemagne. Rentré en Algérie, il collabore à l'Algérie Presse Service, à la Radiodiffusion télévision algérienne[2], et publie régulièrement de 1964 à 1967 poèmes et textes en prose dans plusieurs journaux et revues algériennes.

Jamel Moknachi fait ensuite partie des « poètes nés autour des années 20 ou 30 » qui ont, selon Tahar Djaout, « cheminé dans la plus parfaite solitude »[4].

« Emigré itinérant » entre Alger et Paris, il redécouvre l'Algérie en 1993 après plus de deux décennies d'exil[5] et collabore à partir de janvier à l'hebdomadaire Ruptures dirigé par Tahar Djaout. Lors d'un voyage à Paris pour régler des affaires familiales, il meurt d'une embolie cardiaque[6].

L'œuvre[modifier | modifier le code]

Pour Jacqueline Lévi-Valensi et Jamel Eddine Bencheikh, en 1967, les principaux thèmes de du premier recueil de Jamel Moknachi, Les Hivers se moissonnent, sont « ceux du combat, de l'exaltation nationale, de la souffrance du peuple algérien », mais dans les poèmes qu'il y réunit sous le titre Kaléidoscope de la Joie les images arrachées à la guerre, à la misère et au combat font place « à la joie de la liberté reconquise »[7].

Dans ses premiers temps la poésie algérienne de langue française se présente « comme une fresque du malheur et de l'expérience tenace », écrit Jean Sénac en 1971 : « elle fut, pendant cette période, à l'image de notre combat, une insurrection de l'esprit ». Dans son évocation de la première génération d'écrivains qu'il distingue et à laquelle il appartient lui-même, Sénac place Jamel Moknachi aux côtés de « Jean Amrouche, Mohammed Dib, Anna Gréki, Kateb Yacine, Mostefa Lacheraf, Henri Kréa, Nordine Tidafi, Bachir Hadj Ali, Ismaël Aït Djafer, Messaour Boulanouar, Nourredine Aba, Boualem Khalfa, Malek Haddad, Djamel Amrani ». À travers leurs poèmes, ajoute-t-il, « c'est tout un peuple qui dénonçait, répertoriait l'horreur, revendiquait et dressait dans la nuit le fanal de nos certitudes » : ils « témoignent de la plus haute façon pour une époque tragique et glorieuse de notre histoire »[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Les hivers se moissonnent, Rodez, Subervie, 1964, 48 p. (poèmes).
  • Poussières de soleil, Rodez, Subervie, 1967, 46 p. (poèmes).
  • L'Envers d'un cri, Paris, éditions Saint-Germain-des-Prés, 1974, 52 p. (poèmes).

Anthologies[modifier | modifier le code]

  • Jacqueline Lévi-Valensi et Jamel Eddine Bencheikh, Diwan algérien, La poésie algérienne d'expression française de 1945 à 1965, Centre Pédagogique Maghribin, 1967, p. 239-240.
  • Pour l'Afrique, textes algériens réunis et présentés par Mustapha Toumi, Alger, SNED, 1969 [« Resurgere », « Avertissement », « J'accuse le malheur », « Les chiens aboient à la lune » et « La statue de la liberté », p. 191-197].
  • Fleurs de novembre. Le récit algérien contemporain, introduction de V. Balachov Moscou, 1972, 272 p. (en russe)[9].
  • Ali El Hadj Tahar, Encyclopédie de la poésie algérienne de langue française, 1930 - 2008, en deux tomes, Alger, éditions Dalimen, 2009. (ISBN 978-9961-759-79-0)

Dans journaux et revues[modifier | modifier le code]

Eléments de bibliographie d'après Jean Déjeux, Bibliographie méthodique et critique de la littérature algérienne de langue française, 1945-1977, Alger, SNED, 1979.

Poèmes[modifier | modifier le code]

  • « Les hivers se moissonnent », dans Révolution africaine, n° 53, Alger, .
  • « Demain on assassine Aïssat Idir », et « Poussière de soleil », dans El Moudjahid, Alger, .
  • « L'émigré », dans El Djeich, n° 49, Alger, .
  • « La ballade des minuits », dans Algérie-Actualité, n° 67, Alger, .
  • « La statue de la liberté », dans Révolution africaine, n° 234, Alger, .
  • « La voix de la nuit, la voix du jour », dans An Nasr, Constantine, .
  • « La belle nuit du 1er novembre », dans El Moudjahid, Alger, .
  • « Il ne faut pas négocier », dans Promesses n° 6, Alger, mars-.
  • « Dieu en deuil », dans La République, Oran, .
  • « Black-poème, chanson pour une militante noire », dans El Moudjahid, Alger, .
  • « Le télégramme bleu », dans El Moudjahid culturel, n° 12, Alger, .
  • « Tant qu'il y aura des chats », dans El Moudjahid culturel, n° 30, Alger, .
  • « Intramuros », dans El Moudjahid culturel, n ° 42, Alger, .
  • « Les paysans », « Concerto pour sorciers », « Sirocco pour béton », « La vie de l'artiste » et « Le temps d'aimer », dans El Moudjahid culturel, n° 59, Alger, .

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • « Mille neuf cent vinquante quatre », dans Promesses, n° 7, Alger, mai-, p. 81-104.
  • « Les guérilleros », dans El Moudjahid culturel, n° 59, Alger, .

Textes en proses[modifier | modifier le code]

Les nouvelles et récits de Jamel Moknachi n'ont pas été réunis en volume
  • « Le silence », dans El Moudjahid, n° 174, .
  • « Le jour se lève », dans Al-Djazairi, n° 20, Alger, .
  • « Les déserteurs », dans Révolution africaine, Alger, n° 104, .
  • « Mustapha la Tousse », dans Dialogues, n° 19, Paris, .
  • « Le vieil homme et son fils », dans Révolution africaine, n° 113, .
  • « Le casque quarante-quatre », dans Alger républicain, Alger, .
  • « Le reclus », dans Dialogues, n° 29, Paris,  ; L'Algérien en Europe, n° 14 , .
  • Entretien dans Dialogues n° 29, Paris, .
  • Entretien, dans Jeune Afrique, n° 284, Paris, .
  • « L'étrangère », dans Algérie-Actualité, n° 43, Alger, .
  • « Les lions ne pleurent pas », dans Révolution africaine, n° 190, Alger, .
  • « Tandis que le ciel bleu », dans Révolution africaine, n° 190, Alger, .
  • « Le cartable d'écolier », dansLittérature algérienne contemporaine, 1966.
  • « A prendre ou à laisser », dansRévolution africaine, n° 206, Alger, .
  • « L'abîme, le jardin et la fleur », dans An Nasr, Constantine, .
  • Entretien, dans El Moudjahid, Alger, .
  • « Sans domicile fixe », dans Algérie-Actualité, n° 99, Alger, .
  • « Le temps qui tue », Algérie-Actualité, n° 154, Alger, .
  • « Deux et deux font quatre », dans Révolution africaine, n° 285, Alger, .
  • « La rôtisserie de Tanger », dans Algérie-Actualité, n° 200, Alger,.
  • « Tandis que le ciel bleu », dans Promesses, n° 6, Alger, mars-, p. 17-26.
  • « La comtesse est-elle vraiment sortie à cinq heures ? », dans Algérie-Actualité, n° 207, .
  • « Quand le soleil se lève tard », El Moudjahid cuturel, n° 23, Alger, .
  • « Mourir à Persépolis », dans Algérie-Actualité, Alger, n° 2356 .

Autres[modifier | modifier le code]

  • « La massification de la culture sans public », dans Alger républicain, Alger, .
  • « Kateb Yacine, Le polygone étoilé », dans El Djeich, n° 46, Alger, .
  • « Sur le IVème Festival magrébin de Sousse », dans Révolution africaine, n° 337, Alger, .
  • « Regard sur la littérature révolutionnaire palestinienne », dans Révolution africaine, n° 338, Alger, .

Sur Ismaël Aït Djafer[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

  • Jean Déjeux, Bibliographie méthodique et critique de la littérature algérienne de langue française, 1945-1977, Alger, SNED, 1979.
  • Jean Déjeux, Dictionnaire des auteurs maghrébins de langue française, Karthala, Paris, 1984, p. 170.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Jean Déjeux, Bibliographie méthodique et critique de la littérature algérienne de langue française, 1945-1977, Alger, SNED, 1979, p. 170.
  3. Jacqueline Lévi-Valensi et Jamel Eddine Bencheikh, Diwan algérien, La poésie algérienne d'expression française de 1945 à 1965, Centre Pédagogique Maghribin, 1967, p. 239.
  4. Comme Messaour Boulanouar, précise Djaout Les Mots migrateurs, Une anthologie poétique algérienne, présentée par Tahar Djaout, Office des Publications Universitaires (OPU), Alger, 1984, p. 7.
  5. 27 ans selon Abdelkrim Djaad (« Jamel Moknachi est décédé », dans Ruptures, n° 5, 16 février 1993, p. 5).
  6. Abdelkrim Djaad, « Jamel Moknachi est décédé », dans Ruptures, n° 6, 16 février 1993, p. 5.
  7. Jacqueline Lévi-Valensi et Jamel Eddine Bencheikh, Diwan algérien, La poésie algérienne d'expression française de 1945 à 1965, Centre Pédagogique Maghribin, 1967, p. 239
  8. Anthologie de la nouvelle poésie algérienne, essai et choix de Jean Sénac, Paris, Poésie 1, no 14, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1971, p. 5
  9. Textes notamment de Jean Amrouche, Djamel Amrani, Rachid Boudjedra, Assia Djebar, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Kaddour M'Hamsadji, * Mustapha Toumi, Mouloud Feraoun, Lâadi Flici, Malek Haddad. (en russe)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]