Jean-Isaac Balguerie

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Jean-Isaac Balguerie
Fonctions
Président
Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux Gironde
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Député de la Gironde
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Fratrie
Parentèle
Jean-Étienne Balguerie
Pierre Balguerie (d) (cousin et beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Jean-Isaac Balguerie, né le à Bordeaux et mort à Bordeaux le , est un négociant et homme politique français, député libéral de la Gironde de 1827 à 1831.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jean-Isaac est le fils de Jean-Baptiste Pierre Balguerie de Blanchon (1731-1806). Issu de la branche agenaise des Balguerie de Ramond, il est négociant et pratique le négoce colonial. Il hérite d'un grand domaine agricole à Galapian près d'Aiguillon en Agenais dans lequel il se retire en 1793, ruiné par la Révolution et la révolte des esclaves à Saint-Domingue[1].

Sa mère Marie-Margueritte Corrégeolles (1746-1833) est une créole de Saint-Domingue, fille de Jean-Isaac Corrégeolles, négociant bordelais et propriétaire d'une "habitation" à Saint-Domingue[2],[3], qui transmet à son gendre une plantation de canne à sucre[1]. Jean-Baptiste Pierre et Marie-Marguerite régularisent leur mariage de la Religion Prétendue Réformée le 9 mai 1789 conformément à l'édit de Tolérance de Versailles de 1787 et déclarent leurs quatre enfants.

Il a pour frères cadets l'armateur Pierre Balguerie-Stuttenberg (1778-1825) et Jacques dit Belisle (1773-1850). Les frères laissent à leur sœur Marguerite l'exploitation agricole familiale du domaine de Blanchou pour se tourner exclusivement vers le négoce et la création de sociétés par actions et à capitaux anonymes[1].

Il est le cousin éloigné (au sixième degré) du député Jean-Étienne Balguerie[4].

Il épouse en 1799 sa cousine Jeanne Balguerie, fille de Pierre Balguerie et Catherine Baour, descendante d'une autre grande famille de négociants bordelais et de la branche des Balguerie de Marsac. Ils ont trois fils : Jean-Pierre Adolphe (1800-1876), Pierre-Jules (1802-1848), Pierre-Marie Raoul (1806-1883). Jean-Pierre Adolphe fait un beau mariage en 1829 en épousant Laure (1808-1876), fille de Jean-Jacques Bosc, aussi grand négociant bordelais et député. Pierre-Jules épouse quant à lui Jenny d'Egmont (1812-1895) en 1831[5].

Affaires[modifier | modifier le code]

Il est négociant de profession. En 1806, il fonde la société Balguerie-Dandiran qui siège dans un premier temps chez lui à Bordeaux au 19 rue Leyteire puis au 45 rue du Parlement-Sainte-Catherine dans le vieux quartier Saint-Pierre, à partir de 1815. Il dirige la société jusqu'en 1820 puis entre dans la société fondée par son frère Pierre avec le baron Sarget, riche armateur[6] : la société "Balguerie, Sarget & Compagnie" prend alors le nom de maison "Balguerie & Compagnie".

Il est président du tribunal de commerce de Bordeaux de 1820 à 1822. Il est actionnaire de la banque de Bordeaux fondée par son frère[1]. Il est membre de la Chambre de commerce de Bordeaux en 1811, 1815, 1825, 1832 et 1834[6], qu'il préside de 1836 à 1837.

A la mort de Pierre Balguerie-Stuttenberg en 1825, la maison "Balguerie & Compagnie" est dirigée au 1er janvier 1826 par Jean-Isaac, son fils Jean-Pierre Adolphe, le riche négociant allemand des Chartrons Vincent Pöhls (1755-1840) et deux autres négociants. Une filiale de la société, au Havre, est dirigée par Pierre-Jules, second fils de Jean-Isaac.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il laisse la direction de ses affaires à Jean-Pierre Adolphe, son fils aîné, pour se présenter aux élections législatives de 1827. Il est élu député de la Gironde le 17 novembre 1827 du côté libéral car "le protectionnisme avait nui aux exportations bordelaises"[6]. En mars 1830, il vote l'Adresse des 221 blâmant Charles X et le prince Jules de Polignac, alors président du Conseil des ministres. Après la dissolution de la Chambre, il est réélu le 23 juin 1830 contre Auguste Journu par les électeurs de La Réole. A la révolution de Juillet, il prête serment au roi Louis-Philippe Ier mais n'est pas réélu aux élections législatives de juillet 1831.

En 1833, il est élu au Conseil général qu'il quitte en 1841. Dès 1815, il est maire de Tresses[1], où il possède le domaine de Palot.

Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1831[1].

Protestantisme[modifier | modifier le code]

Jean Isaac est membre éminent du consistoire protestant de Bordeaux. Il participe à la commission des travaux du nouveau temple dit des Chartrons construit en 1835, et aux associations cultuelles[1].

Héritage[modifier | modifier le code]

Il meurt le 13 novembre ou le 15 décembre 1855[7]. Il laisse 169 609 francs en biens mobiliers, une maison au 3 place Saint-Rémy d'une valeur de 35 000 francs, une maison au 26 fossés du Chapeau-Rouge, le domaine de Palot et des biens dans le Lot-et-Garonne, le tout valant 193 000 francs[6]. Il est inhumé au cimetière protestant de Bordeaux.

Fonds Balguerie[modifier | modifier le code]

Le fonds Balguerie (cote 193S), déposé aux archives municipales de Bordeaux en 2002, retrace l'histoire de la famille Balguerie de 1568 à 2001. Cette famille, implantée à Bordeaux à partir du XVIIIe siècle, se démarque par ses activités agricoles, commerciales et d'armateur[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Archives Bordeaux Métropole, « Fonds Balguerie (193S) », sur archives.bordeaux-metropole.fr (consulté le ).
  2. Paul Butel, Les dynasties bordelaises. Splendeur, déclin et renouveau, Perrin, , 516 p. (ISBN 978-2-262-02918-0), p. 206
  3. Eric Saugera, Bordeaux port négrier. XVIIIe – XIXe siècles, Karthala, , 384 p. (ISBN 978-2-865-37584-4), p. 147
  4. « Généalogie de Balguerie », sur pastellists.com, (consulté le ).
  5. Paul Butel, Les dynasties bordelaises. Splendeur, déclin et renouveau, Perrin, , 516 p. (ISBN 978-2-262-02918-0), p. 213-214
  6. a b c et d Jean Cavignac, Les Vingt-Cinq Familles. Les négociants bordelais sous Louis-Philippe, Les cahiers de l'Institut Aquitaine d'Études Sociales, , 314 p., n°6
  7. D'après Jean Cavignac, il meurt le 13 novembre 1855. D'après la base de données des députés français depuis 1789 de l'Assemblée nationale, il meurt plutôt le 15 décembre 1855, aussi à Bordeaux.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]