Jean Ier de Montlaur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean Ier de Montlaur
Fonctions
Évêque de Maguelone
-
Prieur
Biographie
Décès
Famille
Famille de Montlaur (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean de Montlaur est un évêque de Maguelone de la seconde moitié du XIIe siècle, sous le nom de Jean Ier.

Il ne faut pas le confondre avec son homonyme Jean II de Montlaur, évêque de Maguelone (1232/34-1247).

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Jean de Montlaur appartient à l'une des familles nobles de Montlaur. Les auteurs de l'Histoire générale de Languedoc (tome 4) le donnent pour issu d'une « ancienne maison » du diocèse de Maguelone[1]. Il appartiendrait ainsi à la famille de Montlaur du Bas-Languedoc, comme l'affirme également le site Internet du Chapitre Fréjus-Toulon dans sa notice sur l'évêque Pierre de Montlaur[2], ou encore l'historien ardéchois Michel Riou (2007)[3]. La Chenaye-Aubert (1774) l'indique comme appartenant à une famille du Languedoc[4] et l'auteur Le nobiliaire du Velay (1927) le dit issu de la famille de Montlaur, originaire des marches du Velay et du Vivarais[5].

La notice de l'évêque de l'Histoire générale de Languedoc le dit « fils de Guillaume, petit-fils de Pons de Montlaur, neveu de Bernard de Valhauquès qui était parti pour la Terre-Sainte avec Raimond, comte de Toulouse et Guillaume de Montpellier »[6]. Selon la notice de l'évêque de Fréjus, Pierre de Montlaur, sur le site Internet du Chapitre Fréjus-Toulon, il serait le fils de « Bernard II de Montlaur, croisé de la Première croisade, frère […] d'Hugues de Montlaur, prévôt de Pignans en 1160, devenu archevêque d'Aix (1165-1174) » et donc de l'évêque Pierre[2]. Le docteur Icard, dans une notice concernant Pierre de Montlaur parue dans les Mémoires de l'Institut historique de Provence (1929), ne mentionne pas Jean comme frère, mais seulement Hugues[7]. La notice du Chapitre Fréjus-Toulon précise par ailleurs que Pierre, évêque de Marseille, est son neveu, de même que Jean II, évêque de Maguelone, est son petit-neveu[2].

Épiscopat[modifier | modifier le code]

Jean de Montlaur (Johannes de Montelauro), chanoine de Maguelone[1], est prieur de Saint-Firmin de Montpellier[8], avant d'être appelé à monter sur le trône de Maguelone vers 1160[9]/61[10].

Il fait poursuivre les travaux d'édification de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, débutés sous l'épiscopat de Gautier/Galtier, selon Frédéric Fabrège[11]. Il est à l'origine de la nef[11].

Il reçoit l'hommage, en de Guillaume de Montpellier dans l'église de Saint-Pierre-et-Saint-Paul[6].

Il est dit fidèle partisan du pape Alexandre III[1]. Ce dernier, en 1162, accoste à Maguelone, Jean de Montlaur l'accueille[12]. À l'occasion de cette visite, le pape consacre, le , l'autel majeur de Saint-Pierre-et-Saint-Paul[6],[12]. Selon une chronique locale, l'évènement marque ainsi l'achèvement de l'édifice, toutefois, la porte de la cathédrale porte l'inscription l178, indiquant que la cérémonie papale précède la fin des travaux[12].

Il semble assister, en 1166, au concile de Capestang[6], qui confirme celui de Lombers, assemblée au cours de laquelle les albigeois sont déclarés hérétiques.

Son épiscopat se place dans un contexte ou Rome cherche à réduire les pouvoirs épiscopaux — notamment le « triomphe de la théocratie » avec le Troisième concile du Latran (Julien Théry, 2011) — et au cours duquel les chapitres s'opposent aux pouvoirs des évêques. Vers 1167, le Chapitre obtient la « séparation des menses capitulaire et épiscopale »[13]. Jean de Montlaur réside désormais non plus sur l'île de Maguelone où se trouve la cathédrale, mais dans la cité de Montpellier.

Il est le principal exécuteur testamentaire de Guilhem VII de Montpellier, en 1172[14].

Il est à l'origine de la fête des miracles de Notre-Dame des Tables, en 1189[15].

Il semble mourir au cours de l'année 1190, après avoir fait son testament[6]. Il n'a pas été inhumé, selon la tradition, dans la nef, qui semble ne pas avoir été terminée, mais dans une chapelle qu'il a fait ériger et dédiée à saint Jean-Baptiste (Fabrège)[11].

Sa « pierre tombale […] sert [désormais] de table d'autel dans la tribune »[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c HGL, p. 176, tome 4 (lire en ligne).
  2. a b et c « Pierre de Montlaur (au moins 1154 - après 1157) », sur chapitre-frejus-toulon.fr (consulté en ).
  3. Michel Riou, Ardèche, terre d'histoire histoire de l'Ardèche et de l'ancien Vivarais, La Fontaine de Siloé, , 365 p. (ISBN 978-2-84206-382-5, lire en ligne), p. 98-99.
  4. François-Alexandre de La Chenaye-Aubert, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, t. VIII, Paris, Veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 345-347.
  5. Gaston de Jourda de Vaux, Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy (Tome 4) : noms féodaux, t. 7, Le Puy, Impr. Peyriller & La Haute-Loire, (lire en ligne), p. 100.
  6. a b c d et e HGL, p. 315, tome 5 (ancienne édition lire en ligne).
  7. S. Icard, « Armorial des Evêques, Collégiales, Chapitres, Prévôtés et Abbayes de l'ancien diocèse de Fréjus (Simple contribution) », Mémoires de l'Institut historique de Provence, Marseille, no t.VI,‎ , p. 215-216 (lire en ligne).
  8. Henri Vidal, « La paroisse Saint-Firmin de Montpellier (XIIIe-XVe s.) », Cahiers de Fanjeaux, no 25,‎ , p. 69-84 (lire en ligne).
  9. Vidal, 2005, p. 35 (lire en ligne).
  10. Cholvy, 1976, p. 315.
  11. a b c et d D. Paya, « Autour des recherches de Frédéric Fabrège, des découvertes archéologiques restées inédites à Maguelone, Villeneuve-les-Maguelone (Hérault) », Archéologie du Midi Médiéval, no 14,‎ , p. 69-95 (lire en ligne).
  12. a b et c René Crozet, « Étude sur les consécrations pontificales », Bulletin Monumental, nos 104-1,‎ , p. 44 (lire en ligne).
  13. Cholvy, 1976, p. 49.
  14. HGL, p. 290, tome 4 (lire en ligne).
  15. Cholvy, 1976, p. 96.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Cholvy (sous la dir.) avec Xavier Azéma, Michel Chalon, Mireille Laget, Henri Vidal], Histoire du diocèse de Montpellier, Paris, Éditions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 336 p. (lire en ligne).
  • dom Claude Devic et dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, t. 4, Toulouse, librairie Privat
  • Henri Vidal, « Jean Ier de Montlaur, évêque de Maguelone (1160-1190) », dans Daniel Le Blévec, Thomas Granier - Centre historique de recherches et d'études médiévales sur la Méditerranée occidentale, L'évêché de Maguelone au Moyen Âge - Actes de la Journée d'études du 13 décembre 2001, Montpellier, Université Paul-Valéry - Montpellier III, coll. « Fonds PULM », (ISBN 978-2-84269-713-6), p. 35-62.
  • « fasc. 4. Épiscopat de Jean de Montlaur (1160-1190) », dans Julien Rouquette, Augustin Villemagne, Cartulaire de Maguelone, Montpellier, Valat, , p. 209-368.
  • Julien Rouquette (Étude sur le chapitre de Maguelone dont une partie sous l'épiscopat de Jean de Montlaur Ier et des constitutions données par Alexandre III), « La réforme à Maguelone au XIIIe siècle », Revue historique du diocèse de Montpellier, vol. 5,‎ 1913/14, p. 49-60

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]