Johannes Cincinnius

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Johannes Cincinnius
Portrait présumé de Johannes Cincinnius dans le Miracle du miel de saint Ludger, copie du XVIIIe s. d'après le tableau d'autel de Jan Joest van Kalkar, 1512 ; conservé dans le trésor de saint Ludger à Essen-Werden
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Johannes Cincinnius, né Johannes Kraushaar (ou Kruyshaer) vers à Lippstadt et mort le à Werden, est un ecclésiastique et humaniste du Saint-Empire romain germanique, actif en Westphalie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Johannes Kraushaar est formé au lycée Saint-Paul de Münster et à partir de à l'université de Cologne. Il devient prébendier de l'abbaye impériale de Werden en  ; il est ordonné prêtre en  ; il est également bibliothécaire et archiviste de l'abbaye, et y enseigne le latin ; il se consacre à l'astronomie et à la géométrie. Il latinise son nom Kraushaar (cheveux frisés) en Johannes Cincinnius[1].

Il publie en une vie en latin de saint Ludger, fondateur et abbé de l'abbaye de Werden. Il compose vers une Vie de sainte Ida de Herzfeld, Vita et sancta conversatio beatae Idae, qui s'appuie sur l'hagiographie composée en par un moine de l'abbaye de Werden, Uffing, lors de la translation des reliques (Vita sanctae Idae Hertzfeldensis) tout en proposant des conceptions sur le culte des saints caractéristiques de l'humanisme et du monachisme réformé propre à l'Allemagne avant la Réforme protestante[2]. Cette Vie est conservée dans deux manuscrits. En , Cincinnius publie un ouvrage en allemand, Van der niderlage drijer legionen consacré à la défaite de Varus lors de la Bataille de Teutobourg où une alliance de tribus germaniques a pris en embuscade et détruit une force composée de trois légions romaines en septembre de l'an 9 apr. J.-C.[3].

Johannes Cincinnius possédait une bibliothèque de 157 livres, enrichie en par les ouvrages de Gilbert de Longueil que lui vend la veuve de ce dernier ; à la mort de Cincinnius, cette bibliothèque entre à l'abbaye de Werden. Après la Réforme, la majeure partie de la bibliothèque du monastère entre à l'université de Düsseldorf où elle se trouve encore au début du XXIe siècle[1] ; une sélection de 200 titres a été numérisée et mise en ligne[4].

Œuvres publiées[modifier | modifier le code]

  • (la) Vita divi Ludgeri Mimigardeuordensis ecclesie : que est Monasteriensium Westphalie protho episcopi Saxonumque & Phrisonum apostoli, Cologne, héritiers de Heinrich Quentell, , 38 f. (lire en ligne)
  • (la) Epitaphium reverendi quondam patris d. Antonii Grymmolt insignis monasterii Werthinensis abbatis, Cologne, , 1 f. (lire en ligne).
  • (de) Van der niderlage drijer Legionen und meren Römischen krijgßfolcks mit jrem Capitaneo Quintilio Varo by tyden der gebort Christi vnd Julio Cesare und Octaviano Augusto gescheit in Westphalen tuschen den wateren der Emesen vnd der Lippen by den Retborge und jn der Delbruggen, Cologne, Peter Quentell, , 8 f.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Andreas Freitäger 2000.
  2. David J. Collins 2003.
  3. Volker Honemann 2006.
  4. (en) « 71 Titles in Cincinnius' Library », sur Bibliothèque de l'université de Düsseldorf.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) David J. Collins, « Choreography and Hagiography. Johannes Cincinnius’ Revision of Uffing’s ‘Vita sanctae Idae’ », dans Gabriela Signori (dir.), Religion in der Geschichte (Kirche, Kultur und Gesellschaft 11), Bielefeld, , p. 211–226.
  • (en) David J. Collins, « Renaissance Revisions. A Brief Analysis and Critical Edition of Cincinnius’s Vita s. Idae, a Revision of BHL 4143 », Analecta Bollandiana, vol. 124,‎ , p. 335–358.
  • (de) Andreas Freitäger, Johannes Cincinnius von Lippstadt (ca. 1485–1555). Bibliothek und Geisteswelt eines westfälischen Humanisten, Münster, Aschendorff, coll. « Westfälischen Biographien » (no 10), , 438 p. (ISBN 978-3-402-06766-6).
  • (de) Andreas Freitäger, « Johannes Cincinnius "Van der niderlage drijer Legionen" (Köln 1539). Untersuchungen zu einer mittelniederdeutschen Bearbeitung des Arminius-Stoffes », dans Heinz Finger (dir.), Bücherschätze der rheinischen Kulturgeschichte. Aus der Arbeit mit den historischen Sondersammlungen der Universitäts- und Landesbibliothek Düsseldorf 1979 bis 1999, Düsseldorf, , p. 225.
  • (de) Volker Honemann, « Johannes Cincinnius, Van der niderlage drijer legionen (1539). Die Varusschlacht in der Sicht eines westfälischen Humanisten. Mit einem Faksimile des Textes », dans Rudolf Suntrup, Jan R. Veenstra (dir.), Building the Past / Konstruktion der eigenen Vergangenheit., Frankfort, (ISBN 978-3-631-54153-1), p. 273–298.

Liens externes[modifier | modifier le code]