Joseph Bouzeran

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Joseph Bouzeran
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
Nationalité
Activité

Joseph Bouzeran, né à Agen le (4 nivôse An VIII) y est mort le . Ce fils de l'huissier agenais Jean-Baptiste Bouzeran La Boussole, et de son épouse Anne Aldigé, était un linguiste et grammairien français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Titulaire d'une licence és-lettres obtenue à la faculté de Paris, il est professeur de rhétorique dans plusieurs établissements scolaires puis il fonde et ouvre en 1831 à Cambrai un établissement d'instruction, dont il était propriétaire, qui prospère quelques années. Ses théories en matière d'enseignement sont appréciées. Ainsi, dans le recueil des Mémoires de l'Académie d'Arras (1832) sont publiées de très élogieuse Observations sur un mémoire de M Bouzeran, intitulé : Méthode naturelle, appliquée aux langues mortes pour faciliter et abréger les études, par M. Larzilliere, membre résidant. En 1839, Joseph Bouzeran est intégré dans l'Université. Mais son approche libertaire de la théorie du langage, dans une société où l'Église catholique régente la pensée, lui est professionnellement fatale. Il est destitué en de sa chaire de rhétorique à Châteauroux pour avoir professé ses thèses linguistiques. Ce philologue est en effet l'auteur d'un Essai d'unité linguistique raisonnée ou De la philosophie du Verbe dans la Trinité catholique (Trinité chrétienne) qui déplaît fortement à la hiérarchie catholique. Pire, il est enfermé à l'asile de Charenton, aujourd'hui hôpital Esquirol à Charenton-Saint-Maurice (actuel Saint-Maurice), il y resta 31 mois. En 1846, il rentre à Agen où il finira sa vie assez pitoyablement. Il donne des chroniques au Papillon agenais qui les publie en 1852 et 1853. (Référence : Jules Andrieu, Bibliographie de l'Agenais). Certains de ses textes, comme L'Indépendance du pape au XIXe siècle, publié sous de pseudonyme de « Soubrena J. » sont réimprimés jusqu'en 1865.

À la fin du XVIIIe siècle, la famille Bouzeran, sans doute issue d'une lignée de juristes de Toulouse, notaires au XVIIe siècle, s'était ramifiée vers Cahors.

Bibliographie (Bibliothèque nationale)[modifier | modifier le code]

  • Fables choisies de La Fontaine, (Jean de La Fontaine), traduites en vers grecs, par Jos. Bouzeran... 1828
  • Méthode naturelle appliquée aux langues mortes pour faciliter et abréger les études, par J. Bouzeran... 1833
  • Lettre au ministre de l'Instruction publique au sujet d'une méthode d'enseignement, adressée à un journal. Signé : Joseph Bouzeran. .
  • Grammaire française en narrations... par Jh. Bouzeran... 1836 Éditions Hachette.
  • Appel d'un Agénais à ses compatriotes et à la presse indépendante (par J. Bouzeran) 1846
  • Essai d'unité linguistique raisonnée, ou de la Philosophie du Verbe dans la Trinité catholique, par J. Bouzeran... 1847
  • Lettre à M. Falloux, (Alfred de Falloux); ministre de l'Instruction publique. (Signé : Bouzeran. Paris, .)
  • La Dotation (par J. Bouzeran) 1851
  • Lettre de Silvio Pellico à Maria, sa sœur, Agen 1852
  • Par le Principe trinitaire, l'enseignement scientifique appartient de droit au clergé, par Jos. Bouzeran... 1853; 1854; 1861; 1865.
  • Paroles suprêmes (par J. Bouzeran) 1853
  • L'Indépendance du pape au XIXe siècle... (Signé : J. Soubrena [ anagramme pour Joseph Bouzeran].) 1861; 1862; 1865
  • Chant du départ des Apôtres, Agen 1865
  • Cantate en l'honneur de Jasmin, poète agenais, Agen 1868

Références[modifier | modifier le code]

  • Charles Baudelaire s'est intéressé à son Essai d'unité linguistique raisonnée, ou de la Philosophie du Verbe dans la Trinité catholique (Imprimerie Prosper Noubel Agen 1847 ), selon Patrick Labarthe in Baudelaire et la tradition de l'allégorie (Droz 1999 ) . Celui-ci indique une correspondance de Baudelaire du à Jean Wallon dans laquelle le poète envisage d'écrire « un article sur lui » (Bouzeran) Ce dernier distingue trois sortes de « Trinités ». Céleste; "secondaire ou créée", – celle que nous voyons ici-bas chez l'homme, chez les animaux, chez les plantes", à l'œuvre dans le principe de fécondité – ; la Trinité « artificielle » enfin, discernable dans les œuvres de l'imagination, si bien qu'une relation analogique rattache ainsi toute la création à son Dieu. « Sans la Chute le Verbe eût conservé sa vigueur et sa lumière native. Tous les hommes auraient saisi, à la simple prononciation, l'Onomatopée que le Verbe fait éclater et n'auraient pas eu besoin d'interprétation ».
  • Claude Duneton et Jean-Pierre Pagliano. Anti-manuel de français à l'usage des classes de second degré et de quelques autres. Paris: Editions du Seuil, 1978

Liens[modifier | modifier le code]