Joseph Moretti

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Joseph Moretti
Chapelle hongroise (Ungarnkapelle) de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Bibliothèque de l'Abbaye de Rolduc.

Joseph Moretti (Milan ?, début du XVIIIe siècle - Aix-la-Chapelle, ) est un architecte et stucateur allemand de la fin de l'époque baroque, qui a principalement travaillé dans le triangle urbain d'Aix-la-Chapelle - Liège - Maastricht. Avec Laurenz Mefferdatis et Johann Joseph Couven, il compte parmi les plus importants maîtres d'œuvre de l'architecture baroque du XVIIIe siècle de la Principauté épiscopale de Liège et des environs.

L'évêque de Liège est prince dans son territoire[1] et Liège est une principauté ecclésiastique [2],[3],[4].

Aix la Chapelle, ville libre d'Empire, n'appartenait pas en droit à la principauté épiscopale de Liège, mais faisait néanmoins partie, jusque 1802, de l'évêché de Liège. De même pour d'autres seigneuries : Maastricht avait deux seigneurs, et était gouvernée en commun par l'évêque de Liège et les États généraux des Provinces-Unies.

Joseph Moretti travaille avec ses frères Paolo Antonio Moretti, Carlo Domenico Moretti et Jean-M. Moretti[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Joseph Moretti serait né à Milan selon certaines sources, à Aix-la-Chapelle ou à Liège selon d'autres[6]. Son année de naissance est inconnue. Il est peut-être le fils du stucateur décorateur Antoine (Giovanni Antonio) Moretti, qui travailla avec Tomaso Vasalli à la décoration du château de la Belle Maison à Marchin de 1726 à 1734.

Ses premières créations les plus importantes incluent la bibliothèque de l'abbaye de Rolduc dans le style rococo[7] et la construction de la soi-disant chapelle hongroise ("Ungarnkapelle") à la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, dans un style de transition entre le rococo et le néo-classicisme. Moretti a reçu commande en 1756 après que les travaux de la chapelle, conçus par Johann Joseph Couven en 1746, avaient déjà été interrompus en 1755[8].

À Vaals, il construit de 1761 à 1765 la maison annexe de l'usine textile du fabricant de draps Johann Arnold von Clermont, qui y déplace ses usines depuis Aix-la-Chapelle[9], après quoi il devient plus ou moins l'architecte permanent de cette famille de fabricants de textiles originaire d'Aix-la-Chapelle. À Vaals, on a une bonne image de l'œuvre de l'architecte Joseph Moretti, avec la maison Von Clermont, le château de Vaalsbroek, le mausolée du château de Vaalsbroek, le château de Bloemendal et l'obélisque qui marquait la limite des possessions des Von Clermont à Vaals.

À Aix-la-Chapelle, à part l' Ungarnkapelle, peu de bâtiments de sa main ont été conservés. Du Klosterrather Hof, la maison refuge d'Aix-la-Chapelle du monastère de Rolduc, il ne reste qu'un portail de pierre, qui a été déplacé. Sa propre maison dans la rue Annastrasse n'existe plus.

Joseph Moretti meurt le 1er mai 1793 et fut enterré dans une crypte de l'église Saint Foillan, à côté de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle[10].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres attribuées à Moretti[12] :

  • 1777: Cereshof ou D'r Bau, Tentstraat, Vaals
  • 1790 : Kirchfeldhoes, aussi appelé Altes Kurhaus ou Binterimse Huis, Vaals
  • Reconstruction De Esch, Vaals

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Histoire de Liège : Jean-Louis Kupper, Philippe George 'et al.', , Liège, éditions du Perron, 2000 (ISBN 978-2-87114-178-5)
  • Marcel Bauer, Frank Hovens, Anke Kappler, Belinda Petri, Christine Vogt, Anke Volkmer, Unterwegs auf Couvens Spuren. Eupen (ISBN 90-5433-187-9)
  • GIOT, Fabrice, Des frères Moretti, stucateurs aux rochers de Frêne, site classé... un parcours inattendu, dans Société Royale Sambre et Meuse, Le Guetteur Wallon, n°1, 1997.
  • GIOT, Fabrice, Les stucateurs Moretti en terres namuroises au XVIIIe siècle, dans Société Royale Sambre et Meuse, Le Guetteur Wallon, n°3, 1997
  • Fabrice GIOT, Des vallées alpines aux vallons belges. Les artistes des Lacs au Royaume de Belgique du XVIIIe au début du XIXe siècle, Arte Lombarda, 1998[13]
  • Fabrice GIOT, conservateur du musée des Arts décoratifs de Namur, Stuc et stucateurs en Belgique. Première approche historique et stylistique, Liège, Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, 2017[14]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Louis Kupper, Notger de Liège (972-1008), Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, coll. « Mémoires de la Classe des lettres », (ISBN 978-2-8031-0503-8, lire en ligne)
  2. Jean-Louis Kupper, « Aux origines de la cité de Liège. Sur deux chartes inédites de 1171 et 1266 », Bulletin de la Commission royale d'Histoire, vol. 175, no 1,‎ , p. 321–342 (DOI 10.3406/bcrh.2009.1617, lire en ligne, consulté le )
  3. Histoire de Liège: une cité, une capitale, une métropole, Marot, (ISBN 978-2-930117-61-4)
  4. Trésor de la cathédrale de Liège, Liège autour de l'an mil, la naissance d'une principauté : (Xe – XIIe siècle) : [exposition organisée en 2000 par le Trésor de la Cathédrale de Liège], Editions du Perron, impr. 2000 (ISBN 2-87114-178-9 et 978-2-87114-178-5, OCLC 496499275, lire en ligne)
  5. F. GIOT, « Les stucateurs Moretti en terres namuroises au XVIIIe siècle. » [PDF], sur neptun.unamur.be, 3e trimestre 1997 (consulté le ).
  6. www.mixed-media-aachen.de
  7. Informatie over Abdij Rolduc
  8. Verslag bezichtiging Ungarnkapelle, op: www.domverein-aachen.de
  9. 'Tuchmacherhof Clermont', op: www.rheinische-industriekultur.de
  10. 'Joseph Moretti' op www.virtualtourist.com
  11. Thomas Cleerebaut, Antoine Brismé, Olivier Carly, « Le Palais provincial de Namur, 300 ans d'histoire » [PDF], sur patrimoineculturel.org, sans date (consulté le ).
  12. Marcel Bauer, Frank Hovens, Anke Kappler, Belinda Petri, Christine Vogt & Anke Volkmer, Unterwegs auf Couvens Spuren (ISBN 90-5433-187-9)
  13. Fabrice Giot, « Des vallées alpines aux vallons belges. Les artistes des Lacs au Royaume de Belgique du XVIII e au début du XIX e siècle », Arte Lombarda, no 123 (2),‎ , p. 34–40 (ISSN 0004-3443, lire en ligne, consulté le )
  14. Christelle Inizan, « Fabrice Giot, Stuc et stucateurs en Belgique. Première approche historique et stylistique, Liège, Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, 2017 », Bulletin Monumental, vol. 176, no 4,‎ , p. 367–369 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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