Joseph Ricou

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Joseph Ricou
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Joseph Ricou est un médecin chirurgien français spécialiste de médecine tropicale, né en 1876 (Le Moule, Guadeloupe). Médecin-major à l'hôpital du Val de Grâce à Paris, puis directeur du Service sanitaire de la Concession française de Shanghai (Chine) de 1905 à 1920, il termine sa carrière comme directeur de l’hôpital général de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Il décède en 1957. Le centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre porte son nom depuis 1977, en hommage à sa compétence et à son dévouement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines en Guadeloupe[modifier | modifier le code]

Cécile Constant Joseph Ricou naît le 22 novembre 1876 à Le Moule[1], en Guadeloupe, fils d’un couple de commerçants d’une famille créole, d’origine angevine, installée aux Antilles depuis plusieurs générations. Ses parents sont François Joseph Ricou (1840-1905), commerçant, négociant, et Marie Louise Constance Mauréaux (1844-1906), habitant Le Moule, au nord-ouest de l’île.

Sa vie avec Élise Roux à Paris[modifier | modifier le code]

Arrivé à Paris en 1895 pour y faire son service militaire et ses études de médecine, Joseph Ricou rencontre Élise Roux, avec qui il s’installe à côté de Montparnasse, au 3 rue Victor-Considérant. Alors qu'il est encore étudiant en médecine, ils ont deux filles, mais qui meurent de maladie à 17 mois chacune, à un an d’intervalle : Henriette, Anne-Marie, Isabelle (née le 27 octobre 1897, décédée le 16 avril 1899 à Paris) et Marie-Thérèse, Cécile, Albertine (née le 31 mars 1899, décédée chez sa nourrice, le 1er août 1900 dans le Loiret)[2].

Joseph Ricou et Élise Roux[3] se marient le 14 novembre 1901, avec le consentement des parents Ricou, envoyé de Guadeloupe. Le couple s’installe au 22 rue Lalande, près de Montparnasse. Une fois diplômé, Ricou installe son domicile et son cabinet dans un vaste appartement, 270 boulevard Raspail. Fin 1904, il embarque de Toulon pour la Chine, en tant que médecin militaire. À cette époque, son épouse commence à fréquenter les cafés et les cercles d’artistes de Montparnasse, en compagnie de leurs amis Paul Fort, Guillaume Apollinaire, Alexandre Mercereau. Élise se fait alors connaitre sous le nom de Léone Ricou.

Durant son service militaire à Paris, Léone et lui décident de divorcer, d’un commun accord, en 1916[4]. Elle conserve en location l’appartement du 270 boulevard Raspail dans lequel elle reçoit de nombreuses personnalités du monde artistique. Néanmoins, le couple reste en bons termes, comme le précise Léone dans ses lettres[5] à Brancusi. En 1916, Ricou se remarie à Paris, avec Uranie Coppin[6] (1883-1975). Ils divorceront en novembre 1930.

Médecin militaire[modifier | modifier le code]

En 1915, pendant la guerre, Ricou est mobilisé à Paris, où il est affecté comme infirmier puis comme médecin aide-major au Gouvernement militaire de Paris, et enfin à l’hôpital de Port-Royal à Paris. Il habite alors au 5-7, rue Delambre (Paris 14e). En 1918, il est mis en disponibilité en attente d'un ordre d'affectation au Service de santé du gouvernement[7]. En 1923, il est affecté aux Troupes de groupes des Antilles et nommé médecin aide-major de 1re classe de réserve à titre définitif (domicile 112, avenue Victor-Hugo Paris 16e).

Carrière médicale[modifier | modifier le code]

La mission sanitaire de Shanghai[modifier | modifier le code]

Ricou travaille avec deux amis médecins, venus comme lui des Antilles, Marc Fourniols (Martinique) et Paul Louis-Guillaume (Guadeloupe), qui deviendra en 1919, chirurgien en chef de l’hôpital général de Tours, professeur titulaire d’anatomie en 1924, directeur de l’école de médecine en 1928. Ricou a deux autres collègues médecins, qui sont ses témoins de mariage : une femme médecin, Marie-Xavier Fourniols, auteur d’une thèse sur la diphtérie, et Eugène Cottard[8], qui dirigera l’École française de médecine de Beyrouth au Liban.

Dès 1907, le Dr Ricou est à la tête de la Mission médicale de Shanghai[9], qu’il dirigera durant 30 ans, où il travaillera sans relâche pour améliorer les conditions sanitaires de la Concession française de Shanghai et pour lutter contre les épidémies, notamment la peste en 1910.

Hôpital général de Pointe-à-Pitre[modifier | modifier le code]

Quittant définitivement la Chine, il retourne en Guadeloupe en 1936. Il devient chirurgien-chef de l ’hôpital général de Pointe-à-Pitre. Après la libération, lorsque les militaires sont remplacés par du personnel civil, Joseph Ricou devient directeur de cet établissement.

Il se marie pour la troisième fois le à Pointe-à-Pitre, avec Marie Ludgère Joséphine Jeangir[10] (1895-). Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il décède en 1957[11]. En signe de reconnaissance, deux rues sont baptisées de son nom en Guadeloupe, l’une dans sa commune natale, Le Moule, l’autre dans la capitale de l’île, Pointe-à-Pitre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance de Joseph Ricou
  2. Actes de naissance et de décès de ses filles
  3. Acte de mariage de Joseph Ricou et Élise Roux
  4. Jugement de divorce de Joseph Ricou et d’Élise Roux (Léone)
  5. Correspondance de Léone Ricou avec Brancusi, 1910-1924
  6. Acte de mariage Ricou/Coppin
  7. Livret militaire de Joseph Ricou
  8. « Le Groupement des médecins de culture française et la Revue médicale française du Moyen-Orient », sur Fondation de la France Libre -, (consulté le ).
  9. http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2015/05/pages-de-1353-a-1364.pdf
  10. Acte de mariage ricou / Jeangir
  11. « Généalogie de Cécile Constant Joseph RICOU », sur Geneanet (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • PELLETIER Louise, Le Salon du 270 Boulevard Raspail de Léone Ricou : un chapitre oublié de la vie littéraire et artistique parisienne de 1900 à 1925, mémoire de master I, Université Paris Sorbonne, Institut national d'Histoire de l'Art, 2016
  • RICOU Léone, Correspondance avec Brancusi, Fonds Constantin Brancusi, Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, Paris
  • GLAISE Anne-Frédérique, L’évolution médicale et sanitaire de la concession française de Shanghai de 1850 à 1950, thèse, Université Lyon 2
  • BONNICHON, GENY, NEMO, Présences françaises outre-mer (XVIe – XXIe siècles), Académie des sciences d'Outre-mer (Asom)