Juan Manuel Molina Mateo

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Juan Manuel Molina Mateo
Juanel[1]
Juan Manuel Molina Mateo avec sa compagne Lola Iturbe.
Juan Manuel Molina Mateo avec sa compagne Lola Iturbe.

Naissance
Jumilla (Murcie, Espagne)
Décès (à 83 ans)
Barcelone
Origine espagnol
Cause défendue CNT
libertaire

Juan Manuel Molina Mateo, né le à Jumilla, près de Murcie, en Espagne, et mort le à Barcelone, est un militant anarcho-syndicaliste espagnol de la Confédération nationale du travail et membre fondateur de la Fédération anarchiste ibérique.

Militant anarchiste[modifier | modifier le code]

Encore enfant, il travaille sur les terres de ses parents, et il n'a pas quinze ans quand il découvre l'anarchisme à travers ses lectures.

Il refuse d'accomplir son service militaire et part pour Barcelone où il vit sous une fausse identité. Il y milite au sein des syndicats et des groupes anarchistes. Il est membre du Comité national de la CNT et secrétaire de la Commission des relations nationales provisoires des groupes anarchistes lors du Plénum anarchiste catalan de 1922.

Il fait la connaissance de Lola Iturbe, cofondatrice de l'organisation féminine libertaire[2] Mujeres Libres[3]

Poursuivi pour ses activités politiques, il s'exile en France en 1926. Il est le secrétaire général des Groupes anarchistes de langue espagnole et à ce titre joue un rôle déterminant, en 1927, lors de la fondation de la Fédération anarchiste ibérique (FAI).

Arrêté, il est interné dans différentes prisons avant d'être expulsé de France. Il rejoint alors Bruxelles et devient membre, aux côtés de Francisco Ascaso et Buenaventura Durruti, du Comité de Défense Anarchiste International jusqu'en 1929.

Début 1930, il retourne à Barcelone pour reprendre le secrétariat du Comité péninsulaire de la FAI en remplacement de José Elizalde[4], poste qu’il occupe jusqu’en 1936, à l’exception de 1932 où, emprisonné pour insoumission, il est remplacé par Juan Garcia Oliver. Pendant cette période, il est le directeur de l'hebdomadaire de la FAI, Tierra y libertad[5] et de la revue Tiempos Nuevos.

Révolution sociale espagnole de 1936, exil et prison[modifier | modifier le code]

Le , lors du coup d'État franquiste, il participe aux combats de rues. Impliqué dans la révolution sociale espagnole de 1936, il est responsable au ravitaillement puis sous-secrétaire à la défense de la Generalitat de Catalogne[6] jusqu’aux affrontements des journées de mai 1937 à Barcelone.

Pendant la guerre d'Espagne, il occupe plusieurs postes civils et militaires[7], membre du Comité péninsulaire de la FAI et il est le commissaire des Xe et XIe Corps de l'armée républicaine.

En 1939, à la fin de la guerre, lors de la Retirada, il se réfugie en France avec sa compagne Lola Iturbe.

Il est alors délégué de la Commission générale du Mouvement Libertaire Espagnol (MLE) en exil dans les camps de concentration du Sud de la France. Il est lié aux groupes d'action de Francisco Ponzán Vidal[8], il facilite la fuite en France de nombreux persécutés du franquisme.

Il combat dans les rangs de la Résistance intérieure française contre les nazis[9].

En , il passe clandestinement en Espagne, et assume le secrétariat du Comité national clandestin et de l'Alliance Nationale des Forces Démocratiques (ANFD).

Le , il est arrêté, lors d’une vaste rafle où sont détenus près de 80 militants et l’ensemble du Comité national de la CNT. Traduit devant un conseil de guerre en , il est condamné à 15 ans de prison.

Remis en liberté conditionnelle en 1953, il revient en France.

En 1960 après la réunification de la CNT, il est nommé au Secrétariat intercontinental (SI) comme délégué de l’Association internationale des travailleurs (anarcho-syndicaliste). En 1976, il participe à la reconstruction de la CNT de l'intérieur (en Espagne).

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Avec Diego Abad de Santillán, La insurrección anarquista del 8 de diciembre de 1934, Barcelone 1934.
  • Noche sobre España. Siete años en las prisiones de Franco, Mexico, 1958.
  • España libre (compilation et traduction de l'œuvre de Albert Camus, Mexico 1966[10].
  • El movimiento clandestino en España 1939-1949, Mexico 1976.
  • El comunismo totalitario, Mexico, 1982.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notices[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, page 317.
  2. Mary Nash, Femmes Libres : Espagne, 1936-1939, La pensée sauvage, 1977, lire en ligne.
  3. (ca) « Juan Manuel Molina », Gran Enciclopèdia Catalana, sur enciclopedia.cat, Barcelone, Edicions 62..
  4. Joël Delhom, Les anarchistes espagnols dans les conspirations contre la Dictature et la Monarchie (1923-1930), Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, 1|2012, note 25, DOI 10.4000/ccec.3938.
  5. Abel Paz, Durruti : un anarchiste espagnol, Quai Voltaire, 1993, page 471.
  6. Pierre Broué et Émile Témime, La révolution et la guerre d'Espagne, Les Éditions de minuit, 1961, page 262.
  7. Abel Paz, Chronique passionnée de la Colonne de Fer, Nautilus, Paris, 2002, lire en ligne.
  8. Geneviève Dreyfus-Armand, L'Exil des républicains espagnols en France : De la guerre civile à la mort de Franco, Albin Michel, , 480 p. (ISBN 978-2-226-23350-9, lire en ligne), lire en ligne.
  9. (es) Lola Iturbe, sindicalista libertaria, El País, 9 janvier 1990, notice nécrologique.
  10. Albert Camus, écrits libertaires (1948-1960) rassemblés et présentés par Lou Marin, Indigène éditions, 2013, lire en ligne.