Karl Schirdewan

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Karl Schirdewan
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PotsdamVoir et modifier les données sur Wikidata
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Partis politiques
Membre de
Comité central du Parti socialiste unifié d'Allemagne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de détention
Distinction

Karl Schirdewan, né le à Stettin et mort le à Potsdam, est un homme politique est-allemand. Il était un membre important du Comité central du Parti socialiste unifié d'Allemagne. Après la mort de Staline en 1953, il se prononce en faveur d'une critique de l'ère stalinienne et s'éloigne de la ligne officielle du parti, ce qui entraîne sa mise à l'écart des instances dirigeantes en 1958.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Son père biologique est inconnu ; sa mère, Joséphine Aretz, le laisse à la famille d'accueil Schirdewan à Breslau. Il est diplômé du collège en 1923, mais ne peut apprendre le métier de ses rêves, libraire. Il fait d'abord un apprentissage dans un magasin de céréales et travaille ensuite comme garçon de courses, assistant de bureau et employé de transport.

République de Weimar et national-socialisme[modifier | modifier le code]

Il rejoint la Ligue des jeunes communistes d'Allemagne en 1923 et le Parti communiste d'Allemagne en 1925. À la fin des années 1920, il est membre du Comité central (ZK) de l'Association de la jeunesse communiste d'Allemagne et son président de district en Silésie. En 1931, alors qu'il dirige la maison d'édition Junge Garde, il occupe pour la première fois un poste à plein temps au sein de l'organisation du parti.

Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, il entre en clandestinité. En 1934, il est arrêté et condamné à trois ans de prison pour « préparation à la haute trahison ». Après avoir purgé sa peine, il est incarcéré en camp de concentration (camp de concentration de Sachsenhausen et camp de concentration de Flossenbürg) et n'est libéré qu'à la fin de la guerre en 1945.

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Karl Schirdewan (à gauche) reçoit l'ordre patriotique du Mérite en or en 1955

Après la guerre, Schirdewan travaille brièvement pour le KPD en Bavière, mais déménage au siège du parti à Berlin. En 1945, il est promu au Comité central du KPD dans la zone d'occupation soviétique, et après l'unification forcée du KPD et du SPD pour former le SED, il travaille au comité exécutif et au Comité central. En 1947, il est chef d'un groupe de travail sur « l'étude de l'histoire illégale du parti », en 1949 chef adjoint de la Commission Ouest à l'exécutif du parti SED et en 1950 chef du département Ouest nouvellement formé au Comité central. En 1952, il est premier secrétaire de la direction du SED en Saxe, puis premier secrétaire de la direction du district à Leipzig. En 1953, il est membre du Politburo. Au Comité central, il exerce diverses fonctions , telles que secrétaire du département des organes directeurs et des cadres (1953-1958) et membre de la commission de sécurité (1954-1957). Les années 1950 sont le point culminant de sa carrière politique et il est alors considéré comme le deuxième homme après Walter Ulbricht. Le , il reçoit l'ordre patriotique du Mérite en or.

Chute[modifier | modifier le code]

Malgré sa position élevée dans l'organigramme de la RDA, Schirdewan critique Ulbricht, qu'il déteste purement et simplement selon ses contemporains. Selon lui, on n'a pas tiré les leçons du soulèvement du . Après la mort de Staline en 1953 et le début de la déstalinisation, Schirdewan espère un examen critique de l'ère stalinienne en RDA, examen auquel Ulbricht fait barrage. De plus, il est partisan d'une Allemagne unie, une option qu'il ne parvient pas à faire valoir au sein du SED. On l'accuse de juger la question allemande de façon partiale, de ne pas suivre suffisamment la ligne du parti et de minimiser le soulèvement populaire hongrois de 1956.

Avec son collègue Ernst Wollweber, il est évincé après la 35e Réunion du Comité central du SED en . Erich Honecker y prononce alors un discours d'accusation : Schirdewan est exclu du Politburo et du Comité central du SED pour « activité de faction » et muté. De 1958 à 1965, il est chef de l'Administration des archives de l'État (StAV)[1].

Après 1989[modifier | modifier le code]

Après l'effondrement de la RDA, il est réhabilité par le PDS en 1990 et accepté dans le conseil des anciens du parti.

Il était marié à Gisela Schirdewan (née en 1922) et avait quatre enfants. Sa fille Rosemarie Heise-Schirdewan était députée de la Chambre du peuple pour le PDS en 1990. L'homme politique de Die Linke et député européen Martin Schirdewan est son petit-fils.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Aufstand gegen Ulbricht. Aufbau Taschenbuch Verlag, Berlin 1994 (ISBN 3-7466-8008-5).
  • Ein Jahrhundert Leben. Erinnerungen und Visionen. Edition Ost, Berlin 1998, 334 S. (ISBN 3-929161-34-6)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Andreas Malycha, Peter Jochen Winters: Die SED. Geschichte einer deutschen Partei. C.H. Beck, München 2009 (ISBN 978-3-406-59231-7), p. 145.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]