Kelvin Droegemeier

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Kelvin Droegemeier
Illustration.
Fonctions
10e directeur du Bureau de la politique scientifique et technologique des États-Unis

(2 ans et 4 jours)
Président Donald Trump
Prédécesseur John Holdren
Successeur Kei Koizumi (intérim)
Eric Lander
Directeur de la Fondation nationale pour la science des États-Unis
(intérim)

(2 mois et 22 jours)
Président Donald Trump
Prédécesseur France A. Córdova
Successeur Sethuraman Panchanathan
Biographie
Nom de naissance Kelvin Kay Droegemeier
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Ellsworth, Kansas (États-Unis)
Nationalité Américaine
Diplômé de Université de l'Oklahoma
Université de l'Illinois à Urbana-Champaign
Profession Météorologue
Portrait de Kelvin Droegemeier

Kelvin Kay Droegemeier, né le à Ellsworth, est un chercheur américain en météorologie nommé début 2019 directeur de l'Office of Science and Technology Policy des États-Unis (dont le rôle est de conseiller le président des États-Unis, qui est alors Donald Trump et coordonner toute la politique scientifique mise en œuvre au sein du gouvernement fédéral).

Droegemeier avait antérieurement notamment travaillé sur la prédiction des épisodes d'événements météorologiques extrêmes ; et il a été membre de l'Oklahoma Secretary of Science and Technology et vice-président de l'université de l'Oklahoma chargé de la recherche.

Biographie[modifier | modifier le code]

Droegemeier est né le à Ellsworth (Kansas) dans le Kansas.

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

En 1980, il obtient un B.S. en météorologie à l'université de l'Oklahoma.

Il poursuit ensuite des études supérieures en sciences de l'atmosphère à l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign où il obtient un M.S. (en 1982 puis un doctorat (en 1985)[1]. Cette même année 1985, il intègre la faculté de l'Université d'Oklahoma[2], [3] où il se spécialise sur la prévision des phénomènes météorologiques extrêmes.

Dans les années 1990, il commence à être connu pour ses recherches sur les simulations informatiques et sur les mécanismes de développement d'orages qu'il étudie en s'appuyant conjointement sur les progrès des technologies radar et informatiques[4],[5].

Durant sa carrière, il fonde deux centres de la Fondation nationale pour la science :

  1. le Centre d'analyse et de prévision des tempêtes (en 1989) ;
  2. le Centre de recherches en génie sur la détection adaptative collaborative de l'atmosphère (en 2003)[6],[5].

Il fonde aussi et dirige l'« Institut Sasaki », une organisation à but non lucratif[7], aujourd'hui disparue, de l'Université de l'Oklahoma et, à compter de 2011, il est propriétaire d'une société privée de technologie météorologique[5].

Droegemeier est nommé vice-président Recherche de l'Université de l'Oklahoma de 2009[8] à [9].

Relations avec le secteur privé[modifier | modifier le code]

Il est consultant pour plusieurs grands groupes industriels (Honeywell Corporation, American Airlines, National Transportation Safety Board et Climatological Consulting Corp.). Il est aussi témoin expert dans des accidents d'avion commercial.

Dans son CV en ligne le Dr Droegemeier se présente comme « un chef de file national dans la création de partenariats entre les universités, les gouvernements et l'industrie »[10]. Il a ainsi créé et dirigé un partenariat de 3 ans avec American Airlines pour adapter la technologie de prévision météorologique aux besoins de l'aviation commerciale. À la suite de cet épisode il a créé Weather Decision Technologies, Inc., une société privée, basée à Norman, qui « commercialise des technologies météorologiques évoluées » (« mises au point par l’université de l’Oklahoma et d’autres organisations »[10].

Il a aussi piloté une alliance pour la recherche (budget de 10,6 millions de $) avec la société de marketing et de négoce Williams Energy à Tulsa, qu'il présente comme « le plus important partenariat privé dans le domaine de la météorologie »[10].

Durant ses trois décennies de présence au sein de l’université d’Oklahoma, il aurait suscité plus de 40 millions de dollars de fonds externe pour la recherche[10].

Publications, conférences[modifier | modifier le code]

Selon sa notice biographique en ligne, il a écrit ou co-écrit plus de 80 articles de revues à comité de lecture (et fait environ 200 conférences)[10].

Nominations politiques[modifier | modifier le code]

Droegemeier est nommé membre du National Science Board (en) américain (l'organe de surveillance de la Fondation nationale pour la science) durant 12 ans (sous les administrations George W. Bush et Obama[11] à compter de 2004[5], dont à titre de vice-président du conseil d'administration de 2012 à 2016, en tant que « Regents’ Professor of Meteorology and Weathernews Chair, University of Oklahoma »[12],[8]. Il a notamment dans ce cadre en 2014 contribué à un rapport sur la réduction de la charge de travail administratif des chercheurs pour les recherches financées par le gouvernement fédéral, qui concluait que Durant plus d'une décennie, les enquêtes et les rapports et autres exigences administratives et de conformité de plus en plus imposée aux chercheurs bénéficiant d'aides fédérales était devenues contre-productive, interférant avec la conformité de la science et/ou le besoin de responsabilité, de transparence et de sécurité[13].

Il a aussi été nommé secrétaire des sciences et de la technologie de l'Oklahoma en 2017[8].

En août 2018, il a été proposé par l'administration Trump comme directeur du Bureau de la politique scientifique et technologique (Office of Science and Technology Policy ou OSTP créé en 1976[14]), poste de conseiller scientifique à la Maison-Blanche, que Donald Trump avait laissé vacant près de deux ans (depuis ). Droegemeier était connu pour être un fervent supporter d'une recherche financée par le gouvernement fédéral[8],[15],[16]. La réaction de la communauté scientifique à sa candidature (poste délicat en raison de la défiance de l'administration Trump vis-à-vis du GIEC et des sciences du climat) a été plutôt positive[6],[15]. L'ancien directeur de l'OSTP, John Holdren, a qualifié sa nomination de « choix solide[8],[15]. » Le PDG de l'Association américaine pour l'avancement de la science et ancien membre du Congrès démocratique, Rush Holt, a approuvé cette nomination[11]. Le , le Comité sénatorial du commerce, des sciences et des transports avait voté à l'unanimité en faveur de la nomination de M. Droegemeier[17]. Il a été confirmé par le Sénat le , dernier jour du 115e Congrès des États-Unis[18] (et alors que l'administration de la Maison-Blanche était depuis le en situation de shutdown)[14].

Il est le premier directeur de l'OSTP qui ne soit pas physicien[8].

Divers[modifier | modifier le code]

Il est membre fellow de l'American Meteorological Society et de l' American Association for the Advancement of Science.

Il a soutenu la politique de la Fondation nationale pour la science (NSF) obligeant les établissements à signaler les chercheurs financés par une agence qui se sont rendus coupables de harcèlement sexuel. « Nous devons à tous les scientifiques un lieu de travail sûr », a-t-il expliqué[19]. En 2018, bien avant sa confirmation comme conseiller de la maison blanche, il s'est engagé à cherher à améliorer la place des femmes et des groupes sous-représentés dans le domaine de la sciences[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The Numerical Simulation of Thunderstorm Outflow Dynamics (Gust Front, Kelvin-Helmholtz Instability, Wind Shear, Microbursts) », (OCLC 93235437).
  2. (en) « Oklahoma Gov. Mary Fallin appoints OU vice president to serve on cabinet », OU Daily,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Curriculum Vitae » [PDF], Université de l'Oklahoma, (consulté le ).
  4. (en) Carl Zimmer, « Trump Finally Picks a Science Adviser. And Scientists? They Seem Relieved », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b c et d (en) « Kelvin K. Droegemeier : Biography », National Science Board (consulté le ).
  6. a et b (en) Carl Zimmer, « Trump Finally Picks a Science Adviser. And Scientists? They Seem Relieved. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « History », University of Oklahoma School of Meteorology (consulté le ).
  8. a b c d e et f (en) « The wait is over: Trump taps meteorologist as White House science adviser Reardon Sara & Witze Alexandra (2018) », Nature,‎ (DOI 10.1038/d41586-018-05862-y, lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) K.S. McNutt, « Kelvin Droegemeier steps down as University of Oklahoma vp for research ahead of his U.S. Senate confirmation hearing », The Oklahoman,‎ (lire en ligne).
  10. a b c d et e (en) Dr Kelvin K. Droegemeier (Cabinet Secretary of Science and Technology, State of Oklahoma ; Regents’ Professor of Meteorology Weathernews Chair Emeritus in Applied Meteorology Roger) et Sherry Teigen (Presidential Professor University of Oklahoma), « Notice biographique (Biographical Sketch) » [PDF], sur kkd.ou.edu (consulté le ).
  11. a et b (en) « Trump appoints Oklahoma professor, meteorologist Kelvin Droegemeier to lead science policy office », CBS News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) National Science Board., Science and Engineering Indicators 2008. Two volumes., Arlington, VA, Fondation nationale pour la science (volume 1, NSB 08-01; volume 2, NSB 08-01A), .
  13. (en) « Reducing Investigators’ Administrative Workload for Federally Funded Research »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), NSB / WORKLOAD A,  : « rapport issu d'un groupe de travail associant le personnel clé de la Fondation nationale pour la science, et d'autres agences fédérales, bureaux, groupes de travail et organisations non gouvernementales ».
  14. a et b Donald Trump finally has a White House science adviser ; Senate confirms meteorologist Kelvin Droegemeier to lead the White House Office of Science and Technology Policy ; Nature News | 03 janvier 2019
  15. a b et c (en) Romm Tony, « Trump intends to nominate extreme-weather expert for top White House science and tech role », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) Jeffrey Mervis, « U.S. Senate confirms Kelvin Droegemeier to lead White House science office », Science Magazine,‎ (lire en ligne).
  17. (en) Sara Reardon, « Trump science-adviser pick breezes through Senate committee vote », Nature,‎ (DOI 10.1038/d41586-018-06196-5, lire en ligne).
  18. (en) Lauren Morello, « Donald Trump finally has a White House science adviser », Nature,‎ (DOI 10.1038/d41586-019-00015-1, lire en ligne)
  19. a et b Sara Reardon (2019) Trump’s science-adviser pick hedges on climate change Meteorologist Kelvin Droegemeier offered few clues to his views on the topic when grilled at a US Senate hearing; Nature Communication ; 23 aout

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Droegemeier K.K (1985) The numerical simulation of thunderstorm outflow dynamics (ré"sumé).
  • Droegemeier K.K (1982) Three dimensional numerical simulations of deep convection produced by interacting thunderstorm outflows (Doctoral dissertation, University of Illinois at Urbana-Champaign).
  • Richardson, Y. P., Droegemeier, K. K., & Davies-Jones, R. P. (2007). The influence of horizontal environmental variability on numerically simulated convective storms. Part I: Variations in vertical shear. Monthly Weather Review, 135(10), 3429-3455.

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]