Léontine Drapier-Cadec

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Léontine Drapier-Cadec
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 100 ans)
FinistèreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Léontine Drapier-Cadec ( à Irvillac à Saint-Yvi) est une institutrice et un écrivain français[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille d’institutrice, Léontine Marie Cadec fait ses apprentissages d’abord à l’école primaire supérieure de Quimperlé, pépinière de futures institutrices, puis à l'École normale de Quimper. Elle est affectée au hameau de Kervez en Lopérec, puis à Dirinon et enfin à Brest, dans les quartiers du port de commerce (rue de Madagascar) et de Recouvrance, pendant le siège de Brest. Mariée à Charles Drapier[2], également instituteur, elle se fera connaître sous le nom Drapier-Cadec alors qu'elle approche de la retraite, dans les années 1950, quand elle est encouragée à écrire par le libraire et éditeur brestois Pierre Le Bris, pour évoquer ses souvenirs d’enfance, ses joies d’institutrice.

Son premier ouvrage, Kervez, ce paradis, lui vaut le premier Prix des provinces françaises. Recouvrance des souvenirs, préfacé par Jean-Louis Bory et illustré par Jim E. Sévellec, « raconte une histoire de village à l’heure allemande[3] ».

« Léontine Drapier saisit l'événement à ras de terre, au niveau des petites vies qui l'entourent. L'événement vécu non par ceux qui font l'HISTOIRE mais par ceux qui la subissent. Ceux qui paient les pots que cassent les autres. […] Cette mélancolie crève-cœur, que Léontine Drapier dissimule par pudeur sous un humour tendre : la guerre apparait comme une scandaleuse accélération de tout. […] Une intolérable ruade du Temps. C'est alors que Léontine Drapier, de toutes ses forces de son cœur et de son imagination, fait appel aux menues magies de sa petite boule. Et le miracle opère ! La petite boule tient bon. Elle résiste. Mieux : elle agit. Elle ressemble alors à ces billes de verre traversées d'irisations et dures comme du marbre. »

— Jean-Louis Bory, préface, Recouvrance des souvenirs

« Écrivain, Mme Drapier-Cadec n’appartient à aucune école sinon à celle de la narration où s’illustrèrent entre beaucoup d’autres Marivaux (celui de “La vie de Marianne”) Diderot, Stendhal et Dickens, le maître incontesté de tous les raconteurs d’histoires. Elle n’adhère à aucun système, ne se réclame d’aucun maître à penser, elle a le don d’être claire, plaisante quand elle s’amuse, émouvante quand elle est émue (ce qui n’est pas donné), observatrice à la manière de Colette, une phrase lui suffit pour évoquer l’odeur de la forêt du Cranou à l’orée de laquelle elle a vécu, et faire partager son émotion au lecteur. »

— Henri Anger (Kerdaniel), préface, Mémoires d’une skolérès - Septembre 1982

« …une œuvre simple qui célèbre le frais côté des souvenirs, parfois l'émerveillement rétrospectif, souvent la gravité et, plus souvent encore ce que le préfacier Jean-Louis Bory nomme comme il convient la mélancolie crève-cœur. »

— Alain-Gabriel Monot, Proses de Bretagne[4]

École Léontine Drapier-Cadec à Irvillac

Elle obtient la distinction de chevalier des Arts et des Lettres.

Elle finit sa vie non loin de Rosporden, à Saint-Yvi où elle décède centenaire le .

L'école primaire publique d'Irvillac, une rue de Plougastel-Daoulas[5] et une place[6] du Quartier des Capucins à Brest portent son nom.

À Brest, au 170 de la rue Anatole-France, à l'entrée du groupe scolaire des Quatre-Moulins, une fresque représente Léontine Drapier-Cadec devant une affiche pédagogique sur le cacao[7].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Kervez, ce paradis (dessins de Suzanne Baron), 1958, L'amitié par le livre,
  • Rue de Madagascar[8] (miniatures de Suzanne Baron, frontispice de François Perhirin), 1963, L'amitié par le livre,
  • Recouvrance des souvenirs, 1966, Éditions de la Cité ; préfacé par Jean-Louis Bory et illustré par Jim E. Sévellec,
  • Comme il faisait beau temps - chronique villageoise du début du siècle, (illustrations de Suzanne Baron), 1972, Éditions de la Cité,
  • Mémoires d'une skolérès : Mes chères prisons, 1983, Éditions de la Cité ; préfacé par Kerdaniel (Henri Anger),
  • Léna et autres récits (illustrations Georges Nédélec), 1989, Éditions de la Cité.
Autres publications dans Les Cahiers de l'Iroise[9], revue de la Société d'études de Brest et du Léon
  • Ce paradis (nouvelle). no 7, 1955, p. 40-41 (sous le nom Eur Skoleres)
  • La neuvaine (nouvelle). no 11, 1956, p. 25-26 (sous le nom L. Kadec)
  • Rue de Siam. no 13, 1957, p. 39-41 (sous le nom L. Kadec)
  • « Petit-Jésus », figure brestoise. no 14, 1957, p. 50-52 (sous le nom L. Kadec)
  • Le Petit Pont (nouvelle). no 16, 1957, p. 56-59 (sous le nom L. Kadec)
  • Gens de Recouvrance. no 19, 1958, p. 182-185 (ill. de Georges Nédélec)
  • Madame Michel. no 21, 1959, p. 29-31 (sous le nom L. Kadec)
  • La route de Porstrein-Lapierre en 1935. no 23, 1959, p. 155-157 (sous le nom L. Kadec)
  • La légende de saint Conval. no 26, 1960, p. 90-93 (ill. de Georges Nédélec)
  • Douce nuit (nouvelle). no 28, 1960, p. 200-203 (sous le nom L. Kadec)
  • Le corbeau (nouvelle). no 31, 1961, p. 165-167
  • Bénodet où tout est grâce et sourire. no 35, 1962, p. 157-162
  • La brume (nouvelle). no 37, 1963, p. 44-47
  • « Mon village à l'heure allemande ». no 38, 1963, p. 95-98
  • La Saint-Jean (nouvelle). no 40, 1963, p. 210-214
  • Le remède (nouvelle). no 43, 1964, p. 179-181
  • Anniversaire : . no 44, 1964, p. 208-210
  • Les îles. no 50, 1966, p. 76-78
  • Ar luvet (l'éclair) (nouvelle). no 55, 1967, p. 179-182
  • Une primevère pour René Guy Cadou. no 57, 1968, p. 28-31 (ill.)
  • Sur Maudez le Léonard de Joseph Créac'h. no 61, 1969, p. 42-45
  • Un voyage merveilleux (nouvelle). no 64, 1969, p. 252-254
  • En suivant l'étoile… ou Colette en Bretagne. no 65, 1970, p. 15-18
  • Saint-Rémy de Provence et Landivisiau. no 70, 1971. p. 93-95
  • Cimetières bretons. no 80, 1973, p. 242-245
  • Combien j'ai douce souvenance… du Lilia d'il y a près de 40 ans. no 83, 1974, p. 163-165
  • Le vent de Brest. no 97, 1978, p. 27-29
  • Le retour du matelot au pays (nouvelle). no 108, 1980, p. 232-234
  • Sabots et sabotier. no 112, 1981, p. 222-224

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (BNF 11900577)
  2. La mort de Charles Drapier sur le site de La Ligue de l’enseignement – F.O.L. du Finistère
  3. En écho au roman de Jean-Louis Bory Mon village à l'heure allemande qui lui valut le prix Goncourt en 1945, Recouvrance est un village avec ses petites gens.
  4. Alain-Gabriel Monot Proses de Bretagne, Ed. La Part Commune, mars 2006
  5. Wiki-Brest
  6. Dénomination des rues
  7. École des Quatre-Moulins
  8. [lire en ligne]
  9. Les Cahiers de l'Iroise traitent trimestriellement de tous les aspects du patrimoine historique, culturel et littéraire de la Bretagne. C'est une publication de la Société d'études de Brest et du Léon, société savante de Bretagne, affiliée à la Fédération des sociétés historiques de Bretagne. Créée en 1954 pour animer la vie culturelle et intellectuelle brestoise tout en sauvegardant le passé de Brest et en reconstituant la mémoire locale.

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]