La Maison Abstraite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La Maison Abstraite
La Casa Astratta
Présentation
Type
Destination actuelle
résidentiel italien de grand luxe
Fondation
Style
rationalisme italien
Architecte
Début de construction
1951
Fin de construction
1952
Patrimonialité
le luxe
Localisation
Pays
Italie
Commune
Coordonnées
Carte

La Maison Abstraite (en italien, La Casa Astratta) est un palais du centre de Milan, situé viale Beatrice d'Este face à la via Anelli, dans le quartier Quadronno, qui rassemble des œuvres à ciel ouvert de nombreux artistes renommés des années cinquante[1].

La Casa Astratta a été construite par Carlo Perogalli et Attilio Mariani avec le peintre Francesco Magnelli en 1952 en s'inspirant de la refonte des théories picturales de Vassily Kandinsky[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

La Maison Abstraite est l'expression des théories conceptuelles architecturales de Perogalli et Mariani, une synthèse appliquée à un bâtiment du mouvement artistique Movimento Arte Concreta (MAC) fondé en 1948 à Milan par Atanasio Soldati, Gillo Dorfles, Bruno Munari et Gianni Monnet dans le but de dépasser l'art figuratif en se référant à la leçon de Kandinski.

La Maison est définie par le critique d'art Claudio Camponogara comme « l'un des édifices les plus riches et les plus significatifs de tout le mouvement pour l'art concret ».

Le peintre Francesco Magnelli, actif à Paris, collabore notamment avec les designers pour aménager la façade où sont répartis les appartements selon un schéma pictural, s'inspirant également de l'artiste Alberto Magnelli. Le même dessin est repris en négatif à l'intérieur du hall d'entrée avec une incrustation artistique dans le sol en caoutchouc dans le but d'établir une relation étroite entre la façade et l'espace intérieur. Une sculpture a été créée par Attilio Mariani dans l'atrium.

Style[modifier | modifier le code]

Pendant une courte période (de 1948 à 1958), Milan est devenue la ville où architectes et artistes peuvent expérimenter une nouvelle conception des relations entre les arts. La Maison Abstraite montre comment les formes concrètes ne sont pas simplement des peintures appliquées sur les murs d'un bâtiment conçu séparément par une autre personne, mais naissent et se développent avec l'architecture à laquelle elles s'identifient.

La tâche de briser la stéréométrie du bâtiment est confiée aux balcons qui, réunis dans un savant jeu de couleurs, animent la façade de poutres d'un bleu intense et donnent l'impression d'une grande composition abstraite agréable à l'œil et fonctionnelle. La même conception est reprise en négatif à l'intérieur du hall d'entrée, où une incrustation du sol en caoutchouc a pour but d'établir une relation étroite entre la façade extérieure et l'espace intérieur, où se trouve également la sculpture d'Attilio Mariani. Carlo Perogalli considère également cette création comme l'une des plus originales et significatives dans laquelle « la synthèse des arts ... se distingue également par la forte composante chromatique : la façade du bâtiment a un revêtement en marbre blanc et carreaux de céramique bleus. La décoration s'exprime à la fois dans la composition libre et dans le choix des couleurs de la façade »[3].

La façade est dotée de mouvement et de plasticité par les saillies des balcons et des bow-windows que le jeu chromatique met en valeur : revêtement en marbre blanc, miroirs en mosaïque de céramique noire, balcons en mosaïque de céramique bleue.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Marco Biraghi, Gabriella Lo Ricco et Silvia Micheli, Guida all'architettura di Milano 1954-2014, Milano, Hoepli, , 336 p. (ISBN 978-8820364700), p. 14-158.
  • (it) Giuliana Gramigna et Sergio Mazza, Un secolo di architettura milanese dal Cordusio alla Bicocca, Milano, Hoepli, , 588 p. (ISBN 978-8820329136), p. 242.
  • (it) Carlo Perogalli, Introduzione all'arte totale : Neorealismo e astrattismo, architettura e arte industriale, Milano, Libreria A.Salto, , p. 48.
  • (it) Carlo Perogalli, Aspetti dell'architettura contemporanea : cronache, temi, tendenze, Milano, Libreria A.Salto, , p. 63-66.
  • (it) Agnoldomenico Pica, Guida Ariminum, Milano, Edizioni Ariminum, , 124 p..
  • (it) Giuliana Ricci, Guardare l'architettura : Passato e presente negli scritti di Carlo Perogalli, un architetto moderno, Milano, Unicopli, .
  • AA. VV., MAC e dintorni, Ed. Credito Valtellinese, Sondrio, 1997
  • C. Colleoni, Carlo Perogalli e la sintesi delle arti: architetture a Milano, in AL, n. 5 2004

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]