La Mort de Tibère

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La Mort de Tibère
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H × L)
177 × 223 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
49 3 23Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Musée Paul-Dupuy, Toulouse, Toulouse

La Mort de Tibère est un tableau peint par Jean-Paul Laurens en 1864.

Il est conservé au Musée Paul-Dupuy de Toulouse (dépôt du musée Georges-Labit, legs Antoine Labit).

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Jean-Paul Laurens représente la mort de l'empereur romain Tibère, survenue en 37 dans la villa de Lucullus. L'empereur, âgé de soixante-dix sept ans, était malade et alité[1]. Si les historiens antiques ont donné plusieurs interprétations sur la cause de son décès, Laurens retient la version la plus dramatique pour son sujet : Tibère, qui avait un instant repris connaissance, serait tombé de son lit puis serait mort étouffé sur ordre du préfet du prétoire Macron selon Tacite[2] ou bien Caligula aurait accompli ce geste assassin selon Dion Cassius[3].

Composition[modifier | modifier le code]

Le lieu, la luxueuse villa de Lucullus, est suggéré par une fresque murale raffinée et un cadre de lit sculpté en matériau sombre. Il cerne les deux personnages qui composent le tableau : Tibère, après avoir glissé de son lit, est à terre, drapé dans une toge étroite qui l'enveloppe de la tête aux pieds ; seuls sont visibles une main et le visage. Le meurtrier étreint la main de Tibère et tente de lui arracher son anneau, symbole du pouvoir impérial, geste évoqué plusieurs fois par Suétone[4]. Leurs mains nouées marquent le contraste entre la teinte livide du Tibère et la carnation du meurtrier. Des mèches de cheveux blancs qui émergent du pan de toge qui enveloppe la tête de Tibère indiquent son grand âge.

Cette toge représente un suaire par la forme duquel le peintre exprimera l'agonie de l'empereur[5].

Laurens semble vouloir ne montrer que le visage du César rejoignant ainsi le texte de Ferdinand Fabre : "Le chapitre étalé devant ses yeux était ce chapitre vengeur où Montesquieu marque au fer rouge la face hideuse de Tibère"[6].

Analyse de l’œuvre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Suétone, Tibère, 73
  2. Tacite, Annales, VI, 50
  3. Dion Cassius, LVIII, 28
  4. Suétone, Tibère, 73 ; Caius, 12
  5. Ferdinand Fabre, Revue des deux mondes, , Tome 28
  6. « Revue des deux mondes », sur Wikisource,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Laurens, 1838-1921 : peintre d'histoire, Toulouse: Musée des Augustins, Paris: Musée d'Orsay, Paris : Réunion des musées nationaux ; Toulouse : Musée des Augustins : Mairie de Toulouse, , 206 p. (ISBN 2-7118-3597-9)