La Nuit de Gutenberg

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Nuit de Gutenberg
Genre opéra contemporain
Nbre d'actes onze tableaux
Musique Philippe Manoury
Livret Jean-Pierre Milovanoff
Langue
originale
français
Durée (approx.) 1h
Création 24 septembre 2011
Festival Musica, Strasbourg

La Nuit de Gutenberg est un opéra du compositeur français Philippe Manoury sur un livret de Jean-Pierre Milovanoff, créé en 2011 à Strasbourg. Le livret, qui évoque l'œuvre de Johannes Gutenberg, inventeur de l'imprimerie, aborde l'histoire des moyens de communications.

Historique[modifier | modifier le code]

La Nuit de Gutenberg est une commande de l'Opéra national du Rhin et de l'Ircam au compositeur français Philippe Manoury[1], pour son quatrième opéra[2].

La Nuit de Gutenberg est créé le l'Opéra national du Rhin de Strasbourg lors du festival Musica pour l'ouverture de celui-ci[3], sous la direction de Daniel Klajner avec le Chœur et la Maîtrise de l'Opéra national du Rhin et l'Orchestre philharmonique de Strasbourg et le Septuor Madrigal[2],[4]. La mise en scène est assurée par l'acteur japonais Yoshi Oida avec des décors de Tom Schenk[2], et fait notamment intervenir la vidéo[5]. La production est reprise à Mulhouse en octobre puis part en tournée[2].

Description[modifier | modifier le code]

La Nuit de Gutenberg est un opéra d'une heure environ en un prologue, épilogue et onze tableaux[6] pour trois solistes, sextuor vocal, électronique en temps réel et orchestre. L'histoire explore l'évolution des moyens technologiques d'écritures et de communication en prenant comme point d'appui l'invention de l'imprimerie par Johannes Gutenberg[3]. Le récit, qui se déroule théoriquement en une nuit[7], traverse plusieurs millénaires depuis l'invention de l'écriture jusqu'à l'apparition de l'informatique, faisant intervenir Johannes Gutenberg dans le monde moderne[8], à travers des uchronies dans lesquelles le personnage se rend et constate l'évolution de l'écrit[7]. La partition comporte des modulations électroniques, dites en temps réel, obtenus par logiciel[3], avec également des chœurs préenregistrés[8].

Rôles[modifier | modifier le code]

Les rôles de La Nuit de Gutenberg sont distribués comme suit[1],[9] :

Rôle Tessiture Créateur
Gutenberg baryton Nicolas Cavallier
Folia, une jeune femme contralto Eve-Maud Hubeaux
L'hôtesse soprano Mélanie Boisvert
Juge basse Young-Min Suk
Notable Christophe de Ray-Lassaigne

Instrumentation[modifier | modifier le code]

L'instrumentation de La Nuit de Gutenberg comprend l'effectif détaillé suivant[1] :

  • Voix : 2 soprano, mezzo-soprano, ténor, 2 barytons, basse, chœur d'enfants ;
  • bois : 3 flûtes, 3 hautbois, 3 clarinettes, 3 bassons ;
  • cuivres : 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba ;
  • autre : 3 percussionnistes, synthétiseur ;
  • cordes : 12 violons, 10 violons II, 8 altos, 6 violoncelles, 4 contrebasses.

Réception et analyse critiques[modifier | modifier le code]

Le livret et les parties électroniques de la partition mettent en exergue les nouveaux moyens de communication apparus avec Internet[3]. Le tempo de la musique s'accélère avec l'avancement de l'histoire, depuis une antiquité assez figée vers une modernité à un rythme élevé[9], faisant de ce fait raccourcir les parties au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire[7]. Le livret pose un constat à mi-chemin entre les dégâts que cause Internet à l'écrit et à la communication puis les possibilités qu'offrent en parallèle ce média[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « La Nuit de Gutenberg », sur le site de l'Ircam.
  2. a b c et d Vanessa Fize, « La Nuit de Gutenberg, une création mondiale », sur France Info, (consulté le ).
  3. a b c et d Pierre Gervasoni, « Philippe Manoury donne le "la" (électronique) de Musica », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. Caroline Alexander, « La Nuit de Gutenberg de Philippe Manoury », sur Web Theatre, (consulté le ).
  5. Philippe Venturini, « Moderne Manoury » Accès limité, sur Les Échos, (consulté le ).
  6. Michel Le Naour, « La Nuit de Gutenberg de Philippe Manoury à l'Opéra national du Rhin - Eclairée par la musique », sur Concert classic, (consulté le ).
  7. a b et c Brice Tissier, « Vox et machina : lorsque l’électronique redéploie la voix dans les opéras de Philippe Manoury (En écho, 60e Parallèle, K…, La Frontière, La Nuit de Gutenberg) », Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, vol. 15, no 2,‎ , p. 55–69 (lire en ligne).
  8. a et b Harry Halbreich, « La Nuit de Gutenberg - Philippe Manoury », sur L'Avant-scène opéra, (consulté le ).
  9. a et b Laurent Barthel, « Les pièges de la toile - Philippe Manoury : La Nuit de Gutenberg (création) », sur Concerto.net, (consulté le ).
  10. Jean-Marc Proust, « L'opéra, de Gutenberg à Twitter », sur Slate, (consulté le ).

Voir[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Opéras de Philippe Manoury :

Liens externes[modifier | modifier le code]