Laurent Dantal

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Laurent Dantal
Biographie
Décès
Activité

Laurent Dantal naît à une date inconnue à Nice. Bien que ne sachant ni lire, ni écrire, il devient pourtant un excellent constructeur naval.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vie privée[modifier | modifier le code]

A Nice, il épouse Dorothée Nissiaz le . Elle y met au monde ses six premiers enfants. Le septième, Joseph, est baptisé le à Collonges[Lequel ?]. Son épouse y décède le et Laurent Dantal se remarie à une autre Niçoise, Anne Thomassin qui décède à Genève en 1691. Dantal est inhumé le à Thonon-les-Bains[1].

Vie professionnelle[modifier | modifier le code]

En 1671, Laurent Dantal, constructeur naval à Nice, est appelé à Thonon-les-Bains par le duc de Savoie pour construire une flotte de galères sur le Léman. En 1691, il réalise à Morges, la « Gaillarde » première barque du Léman.

Appelé à Thonon par le Duc de Savoie Charles-Emmanuel II en 1671, il y construit à sa demande une tartane méditerranéenne à trois mâts et voiles latines, le « Saint-Charles » qu’il adapte aux conditions lémaniques. Inspecté et testé, le bateau émerveille les experts envoyés par le Duc par la perfection de sa construction et ses exceptionnelles qualités nautiques. La même année, Dantal entreprend la réalisation d’un deuxième bateau, plus grand, le « Saint-Jean-Baptiste ». En récompense de son travail, il est nommé « Patron des galiotes de son Altesse Royale » et se voit commander deux unités supplémentaires[2].

En 1690, sous la menace d’une invasion française, le duc de Savoie ordonne à Dantal d’emmener sa flotte et de la placer sous la protection des Bernois[3]. En plus des vieux « Saint-Charles » et du « Saint-Jean-Baptiste », il emmène deux brigantins de 8 paires de rames, une galère de 17 paires de rames à 2 rameurs la « Légère » de 29.2 m, et une autre à 20 paires de rames à 2 rameurs encore inachevée, la « Fidèle » de 30.9 mètres. Après un détour par Villeneuve, les navires sont amarrés à Morges. Les Bernois, ravis de mettre la main sur une flotte de guerre complète et sur le meilleur constructeur naval de l’époque, décident la construction du port (le deuxième port du Léman) pour les protéger[4]. Dantal chargé de réaliser une machine pour planter les pieux de soutènement, rencontre alors le maître de l’ouvrage Jean-François Panchaud pour le compte duquel, il invente et construit la première barque du Léman, la « Gaillarde »[5],[6]. Ce type de bateau rencontre un exceptionnel succès puisqu’environ deux cents bateaux de ce type seront construits jusqu’en 1932[7].

Le fils de Laurent, Joseph Dantal, se fera connaître comme corsaire sur le Léman en 1704 et 1705, notamment en interceptant avec succès un chargement d'or destiné à payer la solde de troupes françaises en Lombardie[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de Haute-Savoie, commune de Thonon-les-Bains, par Eric Teysseire
  2. Paul Bloesch « Un chef-d’œuvre d’architecture navale : les barques de Bellerive (lac Léman) de 1671 » dans « Navalia archeologia e storia », Societa Savonese di Storia Patria 1996
  3. Guy de Pourtales, Anna de Noailles, Daniel Anet et al. op. cit., p113-114
  4. François-Alphonse Forel, Léman tome III, F.Rouge & Cie 1904, p. 536
  5. Paul Bloesch « Die Erfindung der Genferseebarke 1691 » dans « Innovationen Voraussetzungen und Folgen – Antriebskräfte und Widertände », Chronos Verlag, Zürich
  6. Paul Bloesch Les barques appelées galiotes. Un nouveau regard sur les origines de la barque du Léman Actes du colloque pluridisciplinaire, Nyon 16-18 septembre 1998, édités par Carinne Bertola, Christophe Goumand, Jean-François Rubin (Musée du Léman), Editions Slatkine, Genève 1999
  7. Christian Reymond Voiles latines du Léman Ville d’Evian, Editions Snoeck, 2017, p. 40 à 42
  8. Christophe Vuilleumier, « Un corsaire lémanique embarrasse Genève », Passé simple. Mensuel romand d’histoire et d’archéologie, no 84,‎ , p. 20-22