Lituus (courbe)

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Branche positive d'un lituus

En géométrie, un lituus est une courbe plane d'équation polaire : Le nom de «lituus» lui est donné par Roger Cotes dans son Harmonia mensurarum[1] publié en 1722 en référence à la crosse étrusque de même nom. Cette courbe avait déjà été étudiée par Pierre Varignon en 1704 dans le cadre de son étude générale des spirales d'équation polaire pour m entier positif ou négatif[2].

Propriétés géométriques[modifier | modifier le code]

Le lituus est une courbe transcendante qui possède pour asymptotes son axe polaire et son pôle[3]. Il possède deux branches (pour ρ positif et pour ρ négatif) symétriques par rapport à O.

L'aire du secteur angulaire M1OM2 est constante

Pour tout point M situé sur la courbe, on appelle m le point d'intersection du cercle de centre O passant par M avec l'axe polaire. L'aire du secteur angulaire mOM est constant égale à a2/2[4].

Pour tout point M de la courbe, on appelle T le point d'intersection de la tangente avec la droite passant par O et perpendiculaire à (OM) alors la longueur OT est égale à 2a²/OM. Le lituus est donc une courbe dans laquelle la sous-tangente est inversement proportionnelle au rayon. L'aire du triangle OTM est constante égale au double de l'aire du secteur angulaire mOM[4].

L'aire balayée par le rayon OM de Md à Mf est proportionnelle au logarithme du rapport des rayons[5],[4]:

Le rayon de courbure, pour une courbe paramétrée θ, a pour valeur[3]: et pour une courbe paramétrée par ρ, s'exprime par[4]: La courbe possède donc un point d'inflexion pour un rayon égal à a2 et un angle de 1/2 rad.

Son abscisse curviligne est donnée par[3]: et la rectification de la courbe fait intervenir des intégrales elliptiques de deuxième espèce[4].

Relation avec d'autres courbes[modifier | modifier le code]

Le lituus est l'image par une inversion, de pôle O et de cercle de rayon a, de la spirale de Fermat[3] d'équation polaire ρ2 = a2θ.

C'est également la radiale de la clothoïde[6].

Si on fait rouler le lituus sur l'hyperbole d'équation xy = –2a2, son centre se déplace sur l'axe des abscisses[7]. Cette propriété avait déjà été remarquée par Pierre Varignon en 1704[2].

Lituus d'équation ρ²θ=1 roulant sur l'hyperbole d'équation xy = –2 dont le centre reste sur l'axe des abscisses.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cotes 1722.
  2. a et b Varignon 1704.
  3. a b c et d Mathcurve.
  4. a b c d et e Teixeira 1909.
  5. Cotes 1722, p. 86.
  6. Teixeira 1909, p. 110.
  7. Abolghassem Ahmad-Vaziri, « Sur quelsques courbes liées au mouvement d'une courbe plane dans son plan », dans Thèses de l'entre-deux-guerres, (lire en ligne), p.12.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (la) Roger Cotes, Harmonia mensurarum, Robert Smith, (lire en ligne), Pars Tertia Problème IV scholium p. 85
  • Pierre Varignon, « Nouvelle formation des spirales - exemple II », Mémoire de l'académie des sciences de l'Institut de France,‎ , p. 94 - 103 (lire en ligne).
  • Francisco G. Teixeira, Obras sobre Mathematica : Traité des courbes spéciales remarquables planes et gauches, vol. V, Coimbra, Imprensa da Universidade, (lire en ligne), p. 74-76.
  • Robert Ferreol, « Lituus », sur Encyclopédie des formes mathématiques remarquables, (consulté le )