Louis-Claude Thirion

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Louis-Claude Thirion

Naissance
Nancy
Décès (à 88 ans)
Bezons
Nationalité Français
Lieux de résidence Paris
Activité principale Pianiste
Style
Années d'activité 1965-2017
Éditeurs Skarbo
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Louis Thirion, Yves Nat, Pierre Sancan, Pierre Pasquier, Nadia Boulanger
Enseignement Conservatoire de Nantes, Conservatoire de Boulogne-Billancourt, Schola Cantorum de Paris
Élèves Paul Montag, Rami Khalifé
Ascendants Louis Thirion (père)
Famille André Thirion (demi-frère)

Répertoire

Louis-Claude Thirion est un pianiste classique français né le à Nancy et mort le [1] à Bezons.

Il est le fils de Louis Thirion et le demi-frère d'André Thirion[a].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation musicale[modifier | modifier le code]

Fils de Louis Thirion, compositeur[b], professeur de piano et d'orgue au conservatoire de Nancy, et de Micheline Moris-Thirion (1914-1999), Louis-Claude Thirion nait dans une famille de musiciens[2],[3],[c]. Très jeune, il fait preuve de dons pour la musique, et, âgé d'à peine 8 ans, devant un jury présidé par Alfred Bachelet, il est reçu au concours d'entrée en classe de piano du conservatoire de Nancy, que dirigera un peu plus tard Marcel Dautremer : « J'avais neuf ans quand j'ai connu Marcel Dautremer. Il a été successivement mon directeur, mon professeur[d], le chef d'orchestre sous la direction de qui j'ai joué trois concertos, et, plus tard, le compositeur dont j'ai été l'interprète »[4].

En 1947, à 11 ans, il remporte le premier prix de piano dans la classe de son père. Il donne ses premiers concerts salle Poirel avec le Grand orchestre du lycée Poincaré de Nancy dans des œuvres de Schumann (Konzertstück), Franck (Variations symphoniques) et Liszt (2e concerto) sous la direction de Gaston Stoltz, se produisant également dans des pièces pour piano seul lors des invitations de l'orchestre en Allemagne. Ses études secondaires au lycée Poincaré sont couronnées par un double baccalauréat Philosophie et Mathématiques élémentaires. Tout en poursuivant jusqu'aux certificats de licence trois années d'études de mathématiques et de physique à la Faculté des sciences de Nancy, il est reçu en 1953 en classe de piano au conservatoire de Paris, où il a Yves Nat pour professeur. Victime d'un grave accident de vélo pendant les vacances d'été 1956, il doit interrompre ses études, qu'il reprend avec Pierre Sancan, en obtenant un 2e prix en 1958. Ses autres professeurs au conservatoire sont Pierre Pasquier en musique de chambre[e] (1er prix en 1960), Henriette Puig-Roget en accompagnement (1er prix en 1962) et Olivier Messiaen en analyse musicale (1er prix en 1967).

En 1961 et 1962, il suit les cours d'été de Guido Agosti à l'Académie musicale Chigiana de Sienne, et de 1964 à 1966, il bénéficie, en classe de maître et en cours privés, des conseils en analyse musicale et interprétation prodigués par Nadia Boulanger en son domicile de la rue Ballu.

Lauréat de concours[modifier | modifier le code]

Il est lauréat du concours international de musique Gian Battista Viotti de Vercelli et du concours international de piano Ferruccio Busoni de Bolzano.

En 1961 à Paris, il reçoit des mains de Marguerite Long un diplôme de médaille au concours de la Guilde française des artistes solistes.

Concertiste[modifier | modifier le code]

Comme récitaliste, il fait ses débuts à Paris le au cours d'une soirée organisée par l'association Le Triptyque de Pierre d'Arquennes à l'École normale de musique, dans un programme Beethoven - Fauré - Mozart - Chopin - Albeniz - Balakirev[f].

Il se produit en soliste, principalement à Paris et en France, avec l'Orchestre de chambre de la RTF sous la direction de Janos Komives, l'Orchestre symphonique de la Garde républicaine dirigé par François-Julien Brun, l'Orchestre philharmonique des Pays de la Loire avec Jean-Claude Casadesus, Jenö Rehak (1933-2018), Lajos Soltesz, Guy Pernoo[5], Giovanni Bria, Jacques Moscato… ainsi qu'en Allemagne, Suisse, Italie et Belgique. Son répertoire comprend 50 concertos. En avril 1981, il est invité à donner deux concerts avec orchestre au 15e festival annuel de musique contemporaine de l'état d'Indiana à Muncie, en jouant Oiseaux exotiques de Messiaen sous la direction de Cleve Scott, et le Concerto pour piano n° 1 de Prokofiev et le Concerto pour la main gauche de Ravel sous la direction de Robert Hargreaves[g].

À Paris, il est l'accompagnateur des cantatrices Jane Berbié et Jocelyne Taillon. En duo, il a souvent pour partenaires la violoniste Marie-Claire Bainvel et le flûtiste Georges Lambert.

Il donne les premières auditions d'œuvres de Gabriel Fauré (2 pièces sans opus de 1869 : Prélude et Gavotte[6]), Darius Milhaud[7], Michel Merlet[8], Masato Uchida (en) (1940-1997)[9], Pierre Auclert (1905-1975)[10], Tôn-Thât Tiêt[11], Roger Tessier[12], André Riotte (1928-2011)[13] et Jacqueline Fontyn[14]. Il est invité par la RTBF à donner une œuvre de Camille Schmit[15].

En concert ou pour Radio France, il joue les intégrales des œuvres pour piano de Fauré, Manuel de Falla et Paul Ladmirault. De ce dernier, il a enregistré l'intégrale pour piano et des œuvres de musique de chambre.

À Nancy, il est invité à donner des récitals illustrant les mouvements artistiques auxquels son père et son demi-frère André ont été associés, l'École de Nancy[16] et le Comité Nancy-Paris[17].

Enseignant[modifier | modifier le code]

Il enseigne d'abord au conservatoire de Tours en 1965-1966, puis comme professeur titulaire au conservatoire de Nantes de 1966 à 1985 et ensuite au conservatoire de Boulogne-Billancourt et au conservatoire du 12e arrondissement de Paris de 1985 à 2003. Il est invité à siéger à de nombreux jurys en France et à l'étranger. Il donne pendant plusieurs années des master class à l'Académie d'été de Périgueux. Retraité de la fonction publique, il enseigne le piano à la Schola Cantorum de 2003 à 2017. Parmi ses élèves ayant fait une carrière professionnelle, on retiendra, en dehors de la cantatrice Donatienne Michel-Dansac, les pianistes Jean-Philippe Guillo (Bordeaux), Colette Musquer (Nantes), Laurence Chiffoleau (Saint-Nazaire), Valérie Ollu-Dechaume (Vannes), Jacqueline Baumier-Bensimhon (Limoges), Jean-Pierre Baudry et Florence Ladmirault[18], à Nantes ; Paul Montag, Rami Khalifé[19], Maria Amparo Hontanilla (Reims), Sébastien Driant (Nice), Julien Le Pape (Boulogne), Vu Ngoc Can (Antony), Marion Julien (Paris)[20], Angelin Chang (en)[21] (Cleveland), Lorenda Ramou (Athènes), Mahery Andrianaivoravelona, Charles Teissier, Samuel Wizmane[22], Anne-Manuelle Burckel (Orsay), Eve Beroux (Uccle, Bruxelles)[23], la pianiste et cantatrice Célia Bocquel, Élodie Mahler (Paris), Mickael Bardin (Vichy) et Charles Murakami (Stockholm) à Boulogne-Billancourt ; Alexandra Simpson (Lisbonne) et Thierry Goldwaser[24] à Paris.

Discographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. André Thirion (1907-2001), né à Baccarat, ville d'origine de la famille Thirion, est le fils de Louis Thirion et de Jeanne Marie Sainte-Laudy (1879-1920), mariés en 1902. Louis Thirion s'est remarié en 1933 avec son élève Micheline Moris, mère de Louis-Claude Thirion, unique enfant de cette deuxième union.
  2. Les archives de Louis Thirion ont fait l'objet d'un don de Louis-Claude Thirion à la ville de Nancy en septembre 2018 (Claire Haquet, « À la découverte de la musique à Nancy au premier vingtième siècle. Le don Louis Thirion », Épitomé, Nancy,‎ , p. 8-12 (ISSN 2425-6161, lire en ligne, consulté le ).
  3. Son arrière-grand-père est musicien ; son grand-père paternel tient l'harmonium à l'église, dirige la musique des Cristalleries de Baccarat et écrit des valses. Sous le nom de Micheline Thirion-Moris, sa mère a participé au concours international Eugène Ysaÿe de 1938 consacré au piano et remporté par Emil Gilels ; elle a ensuite été professeure de piano à Nancy. Son demi-frère, l'écrivain André Thirion (1907-2001), pianiste de niveau plus modeste, a été critique musical pour Le Pays lorrain et a organisé toutes les manifestations musicales du Comité Nancy-Paris de 1924 à 1927. Sa demi-sœur Françoise Thirion (1910-1930), 1er prix de piano à Nancy à 15 ans, élève de Marguerite Long et d'Alfred Cortot, semblait promise à une belle carrière, brisée par la tuberculose à l'âge de 20 ans.
  4. Classe d'harmonie.
  5. Dans sa classe de musique de chambre, Pierre Pasquier avait pour assistante son épouse Nelly Gauthier-Pasquier (1912?-2011), pianiste et violoncelliste, originaire de Nancy et ancienne élève de Louis Thirion.
  6. Extraits de presse : « Le jeune pianiste Louis-Claude Thirion, digne élève de son père, faisait des débuts éclatants avec un programme classique, romantique et moderne remarquablement composé mettant en lumière les diverses possibilités d'un talent qui semble lui promettre un bel avenir. » (Gustave Samazeuilh, Sud Ouest, ) ; « Je voudrais signaler également le récital du jeune pianiste Louis-Claude Thirion qui se lance courageusement dans la carrière et qui, en interprétant notamment une sonate de Beethoven et quelques pages de Chopin, a montré d'indéniables qualités de musicalité. » (Claude Samuel, Paris-Presse-L'Intransigeant, ).
  7. Robert Hargreaves (1914-2000), né anglais dans le Lancashire, émigré à huit ans aux États-Unis, chef d'orchestre élève de Pierre Monteux, Eugene Ormandy, Alfred Wallenstein et George Szell, fondateur directeur musical de l'orchestre symphonique de Muncie et directeur de l'école de musique de l'université d'État de Ball.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Avis de décès
  2. Michel Burgard, « Louis Thirion, un musicien à redécouvrir », La Revue lorraine populaire, vol. 19, no 115,‎ , p. 17-19.
  3. Jean-Marc Warszawki, « Louis Thirion », sur www.musicologie.org (consulté le )
  4. « Marcel Dautremer : Témoignages », sur www.jacquelinepaternault.com (consulté le )
  5. « Guy Pernoo », sur sites.google.com (consulté le )
  6. Paris, Maison de la Radio, .
  7. Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle (1966), première audition européenne, avec Jacques Dejean, Marc Carles et Jean-Claude Ribera — membres de l'ex-Quatuor de l'ORTF, dissous en 1973 lors du retrait de Jacques Dumont (1913-1979) pour cause de maladie —, Paris, Maison de la Radio, .
  8. Sonatine pour piano op. 9 (1966), Paris, Cité des arts, .
  9. Six petites figures pour flûte et piano, Paris, Cité des arts, , avec André Bernhard, flûte.
  10. 2e Trio, pour flûte, clarinette et piano (1965), première audition européenne, Paris, salle Cortot, .
  11. Vision II pour flûte et piano (1967), Paris, salle Cortot, , avec André Bernhard, flûte.
  12. Alternances pour violon, violoncelle et piano, Nantes, ) ; Duel pour deux pianistes et un piano (1973), avec Pierre Baubet-Gony (1934-1997), château de Lourmarin, août 1974 Catalogue des œuvres de Roger Tessier, p. 13 et 15
  13. Anamorphoses (1976), première audition française, Angers, Palais des congrès, .
  14. Alba pour soprano, clarinette, violoncelle, percussions et piano (1981), nouvelle version, Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), .
  15. Burlesques (1946), sur Radio3 le . Également au programme de ce récital radiodiffusé : Substances convergentes (1964), de Charles Chaynes, et Jeu de quartes (1973), de Michel Merlet
  16. Daniel Milan, « Récital de Louis-Claude Thirion en hommage à Émile Gallé. Soirée musicale du mardi 28 septembre 2004 », Annales de l'Est, Nancy,‎ , p. 293-298 (lire en ligne, consulté le )
  17. Programme du récital de Louis-Claude Thirion : « Années 20 : le Comité Nancy-Paris, tribune de la jeune musique » ; Auditorium du musée des Beaux-Arts de Nancy, .
  18. « Florence Métaireau », sur orgues-de-toulon-et-du-var.org (consulté le )
  19. « Gradus ad Musicam, partenaires : Rami Khalifé », sur www.gradus-ad-musicam.com (consulté le )
  20. « Qui sommes-nous ? Biographie des musiciens.pdf.page 2 : Marion Julien, pianiste », sur lecortegedorphee.fr (consulté le )
  21. (en) « Angelin Chang Awards », sur honorsandawards.iu.edu (consulté le )
  22. « Samuel Wizmane en concert », sur www.palais-litteraire-et-musical.fr (consulté le )
  23. « Eve Beroux », sur eve620.wixsite.com (consulté le )
  24. « Thierry Goldwaser », sur www.lesamateursvirtuoses.com (consulté le )
  25. « La musique française des origines à nos jours », sur www.muziekweb.nl (consulté le )
  26. « Paul Ladmirault : l'œuvre complet pour piano », sur www.discogs.com (consulté le )
  27. « Paul Ladmirault : Quatuors, Trios, Fantaisie », sur albums.primephonic.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]