Luc 24

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Luc 24 est le vingt-quatrième et dernier chapitre de l'Évangile selon Luc dans le Nouveau Testament de la Bible Chrétienne. L'auteur du livre contenant ce chapitre est anonyme, mais la tradition chrétienne primitive affirmait uniformément que Luc l'Évangéliste avait rédigé cet Évangile ainsi que les Actes des Apôtres[1]. Ce chapitre narre la découverte de la résurrection de Jésus-Christ, ses apparitions aux disciples et son ascension au ciel[2].

Texte[modifier | modifier le code]

Luc 23:47-24:1 dans le Codex Bezae
Texte grec
Texte grec
Texte Latin
Texte Latin

Le texte original était écrit en koinè. Certains premiers manuscrits contenant le texte de ce chapitre sont :

Ce chapitre est divisé en 53 versets.

Le matin de la résurrection (24:1-12)[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le récit du chapitre 24 reprend les événements concluant le chapitre 23 sans discontinuer[3] :

« C’était le jour de la Préparation de la fête, et déjà brillaient les lumières du sabbat. Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums ... Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. »

Verset 1[modifier | modifier le code]

« Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés. »

Sites traditionnels du Tombeau de Jésus
à l'extérieur du Tombeau du jardin

Verset 10[modifier | modifier le code]

Fin de Luc et début de Jean sur la même page du Codex Vaticanus
Folio 41v du Codex Alexandrinus contenant la fin de l'Évangile selon Luc.

"Les femmes qui le suivaient depuis la Galilée" incluaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient".

« C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. »

Les noms de certaines femmes sont mentionnés dans les évangiles canoniques, mais seul l'évangile selon Luc mentionne Jeanne, insinuant que Luc reçoit son information particulière de "l'une (très probablement Jeanne) ou plusieurs" femmes. Dans Luc 8:1-3 Marie appelée Madeleine, Jeanne la femme de Chouza, et Suzanne sont nommées comme femmes qui fournissaient une subsistance matérielle à Jésus lors de ses voyages, ainsi que d'autres femmes non nommées.

Tandis que Matthieu, Marc et Jean mentionnaient les noms des femmes présentes à la croix, seul Luc les mentionne comme "les femmes qui le suivaient depuis la Galilée" (Luc 23:49), mais le nom des femmes à la fin de cette histoire de la visite des femmes au tombeau vide (Luc 24:10). Les deux passages avec les noms de certaines femmes à côté de la mention des "douze" et "apôtres", respectivement (Luc 8:1-3 et Luc 24:10), "forment une inclusion littéraire" qui met entre parenthèses la majeure partie du ministère de Jésus (en laissant de côté seulement la première partie).

Verset 12[modifier | modifier le code]

« Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé. »

Ce verset et le verset 34, «Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre», suggèrent que Pierre (seul) est allé au tombeau, alors que le verset 24, Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit, implique plus qu'une personne[4].

Le bibliste américain Kim Dreisbach déclare que le grec : οθονια (othonia), est traduit ici par "étoffes en lin", est "un mot d'un sens incertain ... probablement mieux traduit par un pluriel générique pour des vêtements de tombeau". Le même mot est employé en Jean 19:40.

La route d'Emmaüs (24:13-35)[modifier | modifier le code]

Luc 24:13-35 décrit l'apparition de Jésus aux deux disciples qui marchent de Jérusalem à Emmaüs, qui est dit être à 60 stades (10.4 à 12 km, selon la définition du stade que l'on utilise) de Jérusalem. Un des disciples est nommé Cléophas (verset 18), tandis que son compagnon demeure non nommé.

Jésus apparaît aux apôtres (24:36-49)[modifier | modifier le code]

Verset 36[modifier | modifier le code]

« Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »

  • « La paix soit avec vous ! » : traduisant la phrase grecque εἰρήνη ὑμῖν, eirēnē hymin[5], qui est une traduction littérale de la salutation juive coutumière שָׁלוֹם לָכֶם, shalom lekom (cf. Matthieu 10:12 ; Luc 10:5)[6]. Ce récit s'accorde avec Jean 20:19, qui note que "les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs".

Verset 37[modifier | modifier le code]

« Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. »

L'ascension de Jésus (24:50-53)[modifier | modifier le code]

Verset 51[modifier | modifier le code]

« Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. »

Les mots "et il était emporté au ciel" ne sont pas inclus dans certains textes anciens de l'évangile.

Verset 53[modifier | modifier le code]

La fin (explicite) de l'Évangile selon Luc dans le Codex Brixianus du VIe siècle.

« Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu. »

L'évangile selon Luc se termine là où il a commencé, dans le temple.

La Bible du roi Jacques se termine par le mot "Amen", suivant le Textus receptus, mais des éditions critiques modernes du Nouveau Testament exclut ce mot, comme le font beaucoup de traductions anglaises modernes. Dans le Codex Bezae de Bèze, il y avait ces mots ajoutés :

« L'Évangile selon Saint Luc a été publié quinze années après l'ascension du Christ, une tradition également connue au onzième siècle par l'archevêque Byzantin Théophylacte d'Ohrid. »

Luc 24
Luc 24:51-53, suivi de Jean 1:1-16, sur le Papyrus 75, écrit environ 175-225 après Jésus-Christ.
Livre Évangile selon Luc
Catégorie Évangile
Partie de la Bible Chrétienne Nouveau Testament

Voir également[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Holman Illustrated Bible Handbook, Nashville, Tennessee, Holman Bible Publishers,
  2. (en) Henry Hampton Halley, Halley's Bible Handbook: an Abbreviated Bible Commentary, Zondervan, , 968 p.
  3. (en) William Robertson Nicoll, « The Expositor's Greek Testament » Accès libre [html], sur biblehub.com
  4. (en) Heinrich August Wilhelm Meyer (trad. Peter Christie), « Commentary on the New Testament » Accès libre [html], sur biblehub.com
  5. (en) « Luc 24:36 Greek text analysis » Accès libre [html], sur biblehub.com
  6. (en) Charles Ellicott, Ellicott's Commentary for English Readers, Londres, Cassell and Company (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]