Lucien Daubrée

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Lucien Daubrée (nom de naissance : Louis Alfred Lucien Daubrée), né le à Nancy[1] et mort le , est un ingénieur forestier français, qui a été directeur général des Eaux et Forêts et est l'auteur d'un travail statistique important (premier inventaire forestier national).

Biographie[modifier | modifier le code]

Lucien Daubrée, né en 1844 à Nancy dans une famille de négociants, étudie au lycée Henri-Poincaré. En 1865, alors âgé de 21 ans, il est admis à l'École nationale des eaux et forêts et en sort en 1868.

Il exerce pendant 16 ans en Meurthe-et-Moselle avant d'être affecté à l'administration centrale.

Gradé militaire, il est mobilisé pour la guerre de 1870 ; la France perd alors l'Alsace et la Lorraine, régions riches en forêts.

De retour sur le terrain, il franchit différents échelons hiérarchiques pour être nommé en 1886 à l'administration centrale,

On lui confie une mission en Tunisie qui lui donne la possibilité de prendre des initiatives : connaître les forêts locales, établir un service forestier, restaurer les peuplements, remédier à l'érosion

On lui confie la direction du personnel en 1887, et l'intérim de la direction des forêts à la suite de la mise en retraite d'Henri Gabé (1816-1914)[2] en octobre 1887[3] puis en janvier 1888[4] il devient directeur de l'administration des forêts. La même année, l’École forestière de Nancy devient une école d’application de l’Institut agronomique de Paris, ce que Lucien Daubrée doit faire accepter, difficilement au personnel enseignant[5].

C'est lui qui fait en sorte, en 1898, que l'Administration des forêts puisse retrouver le nom que Colbert lui avait initialement donné : Direction des Eaux et Forêts.

En 1911, juste avant sa retraite, il devient le premier directeur général des eaux et forêts du fait du rapprochement des services hydrauliques et sylvicoles[6]. Léon Dabat (1859-1931) lui succède à la tête de l'administration des Eaux et Forêts en octobre 1911, jusqu'en juillet 1921.

Il a aussi été membre de l'Académie d'agriculture de France et reçoit le titre de directeur général honoraire des Eaux et Forêts à sa mise à la retraite.

Il meurt le , âgé de 77 ans[7].

Son œuvre[modifier | modifier le code]

Il est notamment connu pour avoir créé :

Cet inventaire, en complément des cartes d'État-Major est encore utilisé par les historiens de la forêt, les géographes ou les écologues et forestiers intéressés par l'évolution des milieux boisés et forestiers[9] afin notamment de mieux comprendre le passé récent de la forêt française, et notamment pour mieux préparer son avenir[10].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. BNF 15312631
  2. « Nécrologie d'Henri Gabé (Revue des Eaux et Forêts) », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  3. « Décret de mise à la retraite de Gabé (Revue des Eaux et Forêts) », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  4. « Décret du 17 janvier 1888 (Revue des Eaux et Forêts) », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  5. J.-Y. Puyo, « La réforme du 8 janvier 1888 sur le mode de recrutement des cadres forestiers : L'épisode du Ministère Viette », Revue forestière française, vol. XLIX, no 2,‎ , p. 175-182 (lire en ligne)
  6. « Un siècle d'expansion des forêts françaises ; de la statistique Daubrée à l'inventaire forestier de l'IGN », sur inventaire-forestier.ign.fr, « L’iF » ; le supplément d'IGN Magazine sur l'information forestière ; n° 31, (consulté le )
  7. « Nécrologie de Lucien Daubrée (Revue des Eaux et Forêts) », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  8. D'arbre en art : l'arboretum d'Amance, Éditions Quæ, (ISBN 2738009395 et 9782738009395, lire en ligne), p. 92
  9. Guillaume Decocq, Biodiversité et fertilité selon l’ancienneté de l’état boisé, 2012 (université de Picardie Jules Verne)
  10. Clément Dodane (Université Jean Monnet Saint-Étienne), Bernard Prevosto (IRSTEA), avec la contribution de Myriam Legay (ONF), Les nouvelles forêts : quels peuplements, quelle gestion ? : contribution aux réflexions sur le devenir des forêts en France, 2012 [PDF]
  11. « Lucien Daubrée », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]