Lucius Iulius Graecinus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Lucius Iulius Graecinus (mort fin 39 ou, plus vraisemblablement[1], 40 apr. J.-C.) était un homme politique du début de l'Empire romain. Il est aussi connu pour avoir écrit un ouvrage d'agronomie, en l'occurrence un traité de viticulture, perdu.

Lucius Iulius Graecinus
Fonctions
Tribun de la plèbe préteur
Biographie
Naissance
Vers 5
Fréjus
Décès
Époque
Activités
Père
Lucius Iulius
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Julia Procilla
Enfant
Gens

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un certain Lucius[2], Lucius Iulius Graecinus était originaire de Forum Iulii (aujourd'hui Fréjus) et avait initialement le rang de chevalier. Il devint membre du Sénat sous le règne de l'empereur Tibère et occupa les fonctions de tribun et de préteur[2]. Il était marié à Iulia Procilla et par elle il eut un fils, Gnaeus Iulius Agricola, qui devint plus tard le beau-père du célèbre historien romain Tacite[3]. Caligula demanda à Graecinus de porter des accusations contre Marcus Iunius Silanus[4]. Mais, s'étant heurté à un refus, il fit exécuter Graecinus[5]. Cela valut au père d'Agricola une épitaphe élogieuse de Sénèque, qui salue dans son De beneficiis cette "âme d'élite"[6]. Son tombeau a probablement été érigé sur l'Esquilin à Rome, si l'on en croit une inscription retrouvée là en 1940[2].

Cultivé, Graecinus s'est également distingué comme auteur d'ouvrages agronomiques. Il a écrit un livre, non conservé, sur la viticulture, qui était en deux parties[7]. Selon Pline l'Ancien, il aurait pris Celsus comme point de départ[8]. Dans tous les cas, le travail de Graecinus a servi à Columelle de source pour ses propres livres sur la viticulture[9], où il cite parfois Graecinus textuellement. Pline déclare que Graecinus était l'une des sources qu'il a utilisées pour la rédaction des livres 14 à 18 de son Naturalis historia, bien qu'il ne soit pas souvent cité par son nom dans le texte.

L'Histoire littéraire de la France lui a consacré un chapitre[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Eckhard Christmann, Iulius [IV 9]. In: Der Neue Pauly (DNP), vol. 6, Metzler, Stuttgart 1999, p. 47–48.
  • (de) Werner Eck, Iulius [II 70]. In: Der Neue Pauly (DNP), vol. 6, Metzler, Stuttgart 1999, p. 35.
  • (de) Hans Gossen, Iulius (263). In: Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE), vol. X, 1, Stuttgart 1918, p. 613.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Son fils Agricola naît le , sans être prénommé Postumus à la naissance, comme l'aurait sans doute exigé l'usage si son père avait déjà été mort à cette date (analyse de Tony Woodman (éd.), Agricola, Cambridge University Press, 2014, p.97).
  2. a b et c CIL 6, 41069.
  3. Tacite, Agricola 4, 1.
  4. Tacite pense soit au consul suffect de 15 apr. J.-C. soit au consul suffect du même nom de 19 ap. JC.
  5. Tacite, Vie d'Agricola, 4.1 : Iulius Graecinus senatorii ordinis, studio eloquentiae sapientiaeque notus, iisque ipsis uirtutibus iram Gai Caesaris meritus : namque Marcum Silanum accusare iussus et, qui abnuerat, interfectus est. (Iulius Graecinus appartenait à l’ordre sénatorial. Il était connu pour sa passion de l’éloquence et de la philosophie. C’est pour ces qualités qu’il s’attira les foudres de Caligula. Ayant reçu l’ordre d’accuser Marcus Silanus, il s’y refusa. Ce qui lui valut de mourir.)
  6. Sénèque, De beneficiis 2, 21, 5 : Si exemplo magni animi opus est, utamur Graecini Iulii, viri egregii, quem C. Caesar occidit ob hoc unum, quod melior vir erat, quam esse quemquam tyranno expedit (S'il faut un exemple de force de caractère, prenons celui de Graecinus Iulius, âme d'élite, que Caligula mit à mort pour cette seule raison qu'il était trop bien pour être jamais utile à un tyran.)
  7. Columelle, De re rustica 1, 1, 14.
  8. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 14, 33. Eckhard Christmann pense que Pline se trompe sur ce point : Iulius [IV 9]. In: Der Neue Pauly (DNP). Volume 6, Metzler, Stuttgart 1999, (ISBN 3-476-01476-2), Sp. 48.
  9. Columelle, De re rustica, livres 3 et 4.
  10. Lire en ligne sur Gallica

Liens externes[modifier | modifier le code]