Lycée Lapérouse (Nouméa)

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Lycée Lapérouse

Histoire et statut
Fondation 1881
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Académie Vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie
Proviseur Gilles Ukeiwé
Études
Population scolaire 1 656 élèves
Niveaux délivrés 2(de) GT à CPGE
Formation Lycée général
Lycée technologique (STMG)
BTS
CPGE (A/L)
Options Latin, grec, CHAM, sport, SELO (histoire-géographie en DNL anglais), théâtre
Langues Anglais, allemand, drehu, espagnol, italien, nengone, japonais et mandarin
Localisation
Ville Nouvelle-Calédonie
Pays Drapeau de la France France
Site web https://weblaperouse.ac-noumea.nc/
Coordonnées 22° 16′ 52″ sud, 166° 26′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Nouméa
(Voir situation sur carte : Nouméa)
Lycée Lapérouse (Nouméa)
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Calédonie
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Calédonie)
Lycée Lapérouse (Nouméa)

Le lycée Lapérouse (du nom de l'explorateur Jean-François de La Pérouse) est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur public situé à Nouméa, en Province Sud et dans la collectivité sui generis française de Nouvelle-Calédonie. Premier établissement secondaire public sous le nom de collège de Nouméa, puis collège colonial et finalement collège Lapérouse, il a eu à la fois la fonction de collège et lycée jusqu'à ce que les classes supérieures emménagent dans leurs locaux actuels en 1968 et que l'établissement soit scindé en deux (collège Georges-Baudoux et lycée Lapérouse) en 1973. De nos jours, il compte près de 1 600 élèves de la classe de seconde générale et technologique aux classes préparatoires littéraires.

Histoire[modifier | modifier le code]

C'est par un arrêté du gouverneur Amédée Courbet, daté du , que le premier établissement secondaire public de la colonie de Nouvelle-Calédonie et dépendances est officiellement créé sous le nom de « collège de Nouméa »[1],[2]. Il n'est initialement ouvert qu'aux garçons : ils sont neuf à faire la première rentrée le [1].

Les classes ont d'abord lieu dans les locaux de l'école communale des garçons, récemment créée par la municipalité et dirigée par Frédéric Surleau père (1847-1920), à la limite sud-est du centre-ville (actuelle école primaire Frédéric-Surleau)[2],[3]. Puis, un nouvel arrêté du gouverneur Adolphe Le Boucher le réorganise totalement le collège « sur la base des établissements d'enseignement secondaire de la Métropole », devenant à partir de là la « collège colonial »[1],[2]. Il ne compte alors que 54 élèves pour 9 professeurs[4].

Mais l'établissement, devenu le « collège La Pérouse » en 1888, ne commence véritablement à se développer que sous la direction de Louis Flize (1864-1920), venu de Métropole et qui va en être le principal pendant trente ans (1889-1920)[1],[2]. Sous sa direction, un cours professionnel est ouvert en 1900[2]. À partir de 1910, il prépare au « brevet de capacité coloniale » qui donne l'équivalent du baccalauréat, puis directement à ce dernier diplôme à partir de 1912[2],[4]. Mais surtout, en 1913, il quitte l'école communale pour s'installer dans ses propres locaux à la pointe de l'Artillerie, dans l'ancienne caserne Bonnier (bâtiment construit au début des années 1870, actuel immeuble Flize accueillant certains services administratifs du vice-rectorat)[5].

Après la Première Guerre mondiale, qui voit le collège se vider de plusieurs professeurs ou élèves envoyés se battre sur les fronts européens, il connaît une nouvelle phase d'agrandissement et de modernisation durant l'entre-deux-guerres. Il devient mixte en accueillant les jeunes filles à partir de 1916, une section primaire supérieure est ouverte en 1932 ainsi que l'enseignement du grec ancien dès la classe de 4e à partir de 1939. Ses effectifs montent à 362 élèves à la veille de la Seconde Guerre mondiale[2]. La participation de la Nouvelle-Calédonie à ce conflit voit de nouveau le nombre d'étudiants chuter tandis que l'ancienne caserne Bonnier où se trouve le collège depuis presque trente ans retrouve une fonction militaire en étant réquisitionnée par l'armée jusqu'en 1944. Pendant ce temps, les collégiens et leurs professeurs sont accueillis à l'école Suzanne-Russier au centre-ville[2].

Après la guerre, en 1944, le collège retrouve la caserne Bonnier et est doté de deux internats. Surtout, l'abolition du régime de l'indigénat permet la première admission d'élèves kanak en 1953[2]. En 1961, le collège La Pérouse prend officiellement le nom de « lycée Lapérouse »[4]. Le bâtiment de la caserne Bonnier étant devenu trop vétuste et exigüe pour accueillir tous les élèves du principal établissement secondaire d'une ville alors en plein boom démographique, il est décidé en 1966 de construire de nouveaux locaux modernes en face de l'ancien collège, donnant sur une rue parallèle en contrebas. C'est ainsi que les élèves des classes supérieures emménagent dans le « Grand Lycée », le bâtiment A ou Astrolabe (du nom de l'un des deux navires de La Pérouse), en 1968, les élèves des classes inférieures restant pour leur part dans la caserne Bonnier ou « petit Lycée » qui est réhabilité jusqu'en 1973. À cette date, le collège (qui prend le nom de l'écrivain Georges Baudoux) est définitivement séparé du lycée, et voit ses effectifs être soulagés par l'ouverture du collège de l'Anse Vata (qui va être baptisé du nom d'un autre grand auteur néo-calédonien, Jean Mariotti)[2],[5].

En 1990, un nouveau bâtiment est construit au lycée, le bâtiment B ou Boussole (du nom de l'autre navire de La Pérouse)[5]. Des travaux d'agrandissement ont lieu dans les années 2000 (rénovation de la vie scolaire, nouveau centre de documentation et d'information, aménagement d'une salle polyvalente, réhabilitation des bâtiments de l'internat) et 2010 (construction du bâtiment C ou Compas avec passerelle jusqu'au bâtiment Astrolabe au-dessus de l'entrée)[2]. Enfin, une classe préparatoire aux grandes écoles Lettres, Sciences humaines, Arts et Langues a été ouverte en 2015[6].

Localisation[modifier | modifier le code]

Le lycée Lapérouse se situe dans le quartier de l'Artillerie à Nouméa, au croisement des rues Georges-Baudoux (sur laquelle donne ses entrées, longeant la façade sud du bâtiment Astrolabe) et Georges-Clemenceau (qui longe à l'est le bâtiment Compas en descendant vers l'internat). Il est surplombé au nord par la rue des frères Carcopino, le collège Georges-Baudoux et l'immeuble Flize du vice-rectorat, tandis qu'il fait face au sud au centre d'information et d'orientation (CIO) de Nouvelle-Calédonie et au lycée professionnel commercial et hôtelier (LPCH) Auguste-Escoffier. Il se trouve également à proximité du stade du patronage laïc Georges-Clemenceau (PLGC), du Conservatoire de musique et de danse de Nouvelle-Calédonie (CMD-NC), du consulat général d'Australie à Nouméa et de l'Hôtel de la Province Sud.

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'établissement est le deuxième plus grand lycée de Nouvelle-Calédonie en 2020 (avec 1 656 élèves, post-baccalauréat inclus, derrière le lycée Dick-Ukeiwë situé dans la banlieue nord de Nouméa, à Dumbéa)[7]. Jusque dans les années 2010, il avait toujours été le plus important établissement secondaire de cet archipel. Il s'agit d'un lycée général et technologique proposant également des formations pour l'obtention de brevets de technicien supérieur (BTS) et une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

Enseignement secondaire[modifier | modifier le code]

Le lycée propose, après une année de seconde générale et technologique, un cycle terminal préparant soit au baccalauréat général, soit au baccalauréat sciences et technologies du management et de la gestion (STMG)[7].

Les programmes suivent ceux nationaux, avec quelques adaptations aux spécificités historiques et culturelles de la Nouvelle-Calédonie, comme prévu dans l'accord de Nouméa de 1998. Ces adaptations comprennent : 30 minutes hebdomadaires supplémentaires en histoire-géographie et en langues vivantes 1 et 2 pour tous les niveaux, ainsi que pour l'enseignement scientifique en première et terminale ; le choix de la LV2 peut-être étrangère ou régionale ; 30 minutes hebdomadaires en seconde puis 18 heures annualisées en première et terminale sont intégrées dans les enseignements communs sur les « éléments fondamentaux de la culture kanak »[7],[8].

Les langues enseignées sont l'anglais en LV1, les autres langues étant disponibles en LV2 ou en option : espagnol, japonais, allemand, italien, mandarin en terminale, et deux langues kanak (drehu et nengone)[7]. Deux langues et cultures de l'Antiquité (latin et grec ancien) sont également disponibles en option. De plus, il existe une classe à horaires aménagés en musique (CHAM) et une section européenne avec l'histoire-géographie comme discipline non linguistique (DNL) en anglais pour chaque niveau de la seconde à la terminale[7],[9].

Depuis la réforme du baccalauréat général et technologique et réforme du lycée mise en place en 2019, les enseignements de spécialité proposés en première et terminale générales sont : arts (cinéma audiovisuel ou théâtre) ; sciences économiques et sociales (SES) ; histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ; humanités, littérature et philosophie (HLP) ; langues, littératures et cultures étrangères (LLCE) en anglais ; littérature, langues et cultures de l'Antiquité (LLCA) ; mathématiques ; numérique et sciences informatiques (NSI) ; physique-chimie ; sciences de la vie et de la Terre (SVT). Pour le cursus STMG, les spécialités proposées en terminale sont : ressources humaines et communication ; mercatique ; gestion et finance ; systèmes d'information de gestion (SIG)[7],[8].

Enseignement supérieur[modifier | modifier le code]

Huit filières de brevet de technicien supérieur (BTS) sont ouvertes au lycée Lapérouse, toutes dans le secteur des services : négociation et digitalisation de la relation clients (NDRC) ; management commercial opérationnel (MCO) ; support à l'action managériale (SAM) ; gestion de la PME (GPME) ; commerce international (CI) ; tourisme ; comptabilité et gestion (CG) ; communication (COM)[10].

Une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) en lettres, sciences humaines, arts et langues (Prépa L/SH), de type hypokhâgne puis khâgne A/L moderne ou LSH. Elle prépare principalement au concours d'entrée de l'École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)[6].

Classement de la CPGE[modifier | modifier le code]

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

La revue mensuelle L'Étudiant n'a pas classé la CPGE L/SH du Lycée Lapérouse en 2017 faute d'un nombre suffisant d'élèves (moins de 15), tandis qu'il n'y a eu aucun admis de 2019 à 2021. En revanche, il donnait le classement suivant pour les concours de 2018 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans (2017-2021)
Classement
national
Khâgne LSH 6 / 28 élèves 21,4 % 10,3 % 21e sur 78
Source : Classement 2022 des prépas[11] - L'Étudiant (Concours de 2017 à 2021).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Ici, ce sont l'ENS de Lyon LSH, Celsa, l'École du Louvre, l'ESIT, l'ISIT, l'ISMaPP, masters ENS, 9 IEP et 2 écoles de commerce.

Personnalités célèbres[modifier | modifier le code]

Professeurs[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Patrick O'Reilly, « Chronologie de la Nouvelle-Calédonie. De la découverte de l'île au cinquantenaire de la prise de possession (1774-1903) », Journal de la Société des océanistes, Société des océanistes, no 9,‎ , p. 46-50 (DOI 10.3406/JSO.1953.1766, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k Histoire du lycée Lapérouse sur son site officiel, mis à jour le 24 mars 2006, consulté le 21 août 2022.
  3. [PDF] « L'école Frédéric Surleau », dans Les écoles de Nouméa, leur histoire, livret d'exposition, Ville de Nouméa, août 2021.
  4. a b et c « Les évolutions du système éducatif », site du vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie, mis à jour le 2 novembre 2021, consulté le 21 août 2022.
  5. a b et c « Secteur 8 - Quartiers d’hier et d’aujourd’hui - Artillerie », sur le site officiel de la ville de Nouméa, consulté le 21 août 2022.
  6. a et b « CPGE L/SH Lettres et Sciences Humaines », site officiel du lycée Lapérouse, consulté le 21 août 2022.
  7. a b c d e et f Fiche du lycée Lapérouse, site du Vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie, consulté le 21 août 2022.
  8. a et b Présentation des enseignements sur le site officiel du lycée Lapérouse, consulté le 21 août 2022.
  9. Présentation de la section européenne anglais du lycée Lapérouse sur son site officiel, mis à jour le 24 novembre 2021, consulté le 22 août 2022.
  10. Présentation des BTS sur le site officiel du lycée Lapérouse, consulté le 22 août 2022.
  11. « Palmarès : le classement 2022 des prépas », sur www.letudiant.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]