Lycée français de Jérusalem

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Lycée français de Jérusalem
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Pays
Coordonnées
Carte

Le Lycée français de Jérusalem est un établissement scolaire français du réseau de l'AEFE[1] situé dans le centre de Jérusalem, qui héberge les classes allant de la maternelle à la terminale[2]. Bien que public, le LFJ est hébergé dans un bâtiment néoclassique de la fin du XIXe siècle appartenant à la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph-de-l'Apparition[1], au 66 de la rue des Prophètes (Hanevi'im, de l'hébreu : הנביאים).

Langues enseignées[modifier | modifier le code]

L'enseignement est principalement dispensé en français, mais, conformément à la politique de plurilinguisme de l'établissement, des cours en anglais et en arabe y sont aussi donnés[3]. On y enseigne aussi l'hébreu et l'espagnol. Toutes ces langues font l'objet d'épreuves spécifiques au baccalauréat.

Tous les élèves, à partir de la classe de CE1, apprennent trois langues : l'arabe, l'anglais et le français (langue du reste des matières). Chaque élève ajoute à son cursus l’apprentissage de l’hébreu ou de l’espagnol à partir de la classe de 5e[1].

Politique des langues du Lycée Français de Jérusalem
Langues parlées et/ou enseignées
PS Français Arabe ou anglais
MS
GS
CP
CE1 Anglais ou arabe
CE2
CM1
CM2
6e
5e Hébreu ou espagnol
4e
3e
2de
1re
Terminale

Scolarité[modifier | modifier le code]

Le Lycée français de Jérusalem héberge tous les niveaux :

  • école maternelle (Petite Section, Moyenne Section, Grande Section) ;
  • école élémentaire CP, CE1, CE2, CM1, CM2) ;
  • collège (6e, 5e, 4e, 3e) ;
  • lycée (seconde, première, terminale).

Les classes sont constituées de petits effectifs, avec une moyenne de vingt élèves. L'effectif total de l'établissement avoisine les 300 élèves[4].

Un public mixte[modifier | modifier le code]

Majed Bamya, diplomate et poète palestinien, qui a passé quatre ans de sa scolarité dans l'établissement, témoigne : « Ce lycée avait une caractéristique exceptionnelle, la majorité des professeurs étaient Israéliens et la majorité des élèves étaient Palestiniens[5] ». Quant aux élèves, environ 50% sont palestiniens, chrétiens ou musulmans[6], 30% sont français et 20% étrangers tiers[1],[7],[8]. Parmi les élèves expatriés, on peut dénombrer plus de 14 nationalités[9]. Cette mixité[10] fait du Lycée français de Jérusalem un lieu de rencontre multiculturel et de dialogue, d'après le témoignage de Claire, ancienne élève du Lycée, à la revue Courrier international[9] : « Le meilleur souvenir est sûrement l’étonnante mixité : professeurs juifs français ayant fait leur alyah en Israël, souvent habillés de façon traditionnelle, donnant des cours à une majorité d’élèves arabes israéliens et palestiniens, et une poignée d’enfants d’expatriés français, comme moi. Cela a pu être tendu à certains moments, au diapason avec la situation géopolitique du pays, mais j’ai davantage assisté à des moments de complicité et, étonnamment, de dialogue[9] ».

Histoire de l'établissement[modifier | modifier le code]

Le couvent néoclassique qui abrite le Lycée français de Jérusalem est situé dans la Rue des Prophètes[11]. Le Lycée est construit entre 1887 à 1930 par étapes. Les Sœurs de Saint-Joseph-de-l'Apparition y continuent leur enseignement, qu'elles avaient commencé dans la vieille ville en 1880. Cependant, il est interrompu lors du commencement de la Seconde Guerre mondiale[12].

La création de l'école se doit au fait que, faute du manque d'éducation en Français à Jérusalem, les représentantes de l'U.N.T.S.O., le Consulat de France et le Programme des Nations unies pour le développement entreprennent de fonder une Petite École Française ; la Guerre des Six Jours ayant commencé. Les statuts de l'école sont alors rédigés, et le premier Comité de Gestion est créé le .

L'école légalise son existence le sous le nom d'« École française de Jérusalem ».

Entre 1970 et 1973 des cours de français (pour débutants et avancés) sont mis en place. En 1974, des cours de français sont donnés pour les Arabes désirant apprendre la langue française.

L'enseignement secondaire est inauguré dans l'établissement en 1971.

En 2001, la seconde intifada s'intensifie, difficultant qu'élèves et enseignants se rendent au lycée. Karim Kattan, écrivain palestinien, évoque ses souvenirs d'élève sur le plateau de TV5 Monde[13] : résidant à Bethlehem et détenteur d'un passeport palestinien, il doit se rendre chaque jour clandestinement à l'école. Le , le lycée assiste à un attentat-suicide[14],[15] : à l'heure où les élèves affluent vers l'école pour le début des cours, un terroriste se fait exploser sur le trottoir faisant face à l'établissement. L'attentat fait treize blessés, et la tête du kamikaze tombe dans la cour de récréation[16],[17].

L'AALFJ[modifier | modifier le code]

L'Association des Amis du Lycée français de Jérusalem, ou AALFJ, est une association de parents bénévoles qui offre un soutien économique, éducatif et financier au Lycée français de Jérusalem. Elle participe également aux entreprises de restauration du LFJ[18].

Visites de personnalités[modifier | modifier le code]

Plusieurs personnalités du monde culturel et littéraire se sont rendues au lycée, notamment :

Prix attribués à l'établissement[modifier | modifier le code]

  • Prix « Coup de cœur » Collège du concours Clemi Reportage 2018; vidéo réalisée par Aisha Bourhis et Lauren Shukry[22].
  • Prix « Coup de cœur » 2014 du jury Poésie Jeune Public, poème intitulé "Infini et tout petit," composé par Jad Kudieh & Hadrien Leulliot[23].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

  • Le lycée français de Jérusalem est le lieu où se déroule la partie centrale d'un roman de Rachel Corenblit paru en 2019, L'Année des pierres, dont l'action se situe en 1987 au moment de la première Intifada.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d FILHASTRE Marion, « JERUSALEM Lycée français de Jérusalem », sur www.aefe-europe.net (consulté le ),
  2. [1]
  3. « Politique des langues », sur Lycée Français de Jérusalem (consulté le )
  4. « Écoles à Jérusalem », sur Expatclic, (consulté le ).
  5. « Témoignage de Majed-Bamya, ancien élève du Lycée français de Jérusalem. »,
  6. « Témoignages. Comment j’ai passé mon bac à l’étranger », sur Courrier international, (consulté le )
  7. « Ecoles à Jérusalem », sur Expatclic, (consulté le )
  8. dpace, « Bel arrivage de livres au Lycée Français de Jérusalem », sur Association Biblionef (consulté le )
  9. a b et c « Témoignages. Comment j’ai passé mon bac à l’étranger », sur Courrier international, (consulté le )
  10. « Des bulles des deux côtés de Jérusalem et à Bethléem | Ebullitions », sur ebullitions.fr (consulté le )
  11. Rapport sur l’École française de Jérusalem.
  12. [2].
  13. « Karim Kattan et Ines Janicijevic : Lycées français de Jérusalem et Belgrade, témoignages d'anciens élèves », sur TV5 Monde,
  14. [3] affirme la date de l'évènement (ainsi que les références suivantes).
  15. « Nouvel attentat suicide dans Jérusalem », Le Nouvel Obs,‎ (lire en ligne).
  16. « Attentat suicide à Jérusalem », Libération,‎ (lire en ligne).
  17.  ; ouvrage : Chronologie israélienne : compter les morts, de Shira Ansky.
  18. « aaalfjerusalem », sur aalfj (consulté le )
  19. « Les Chroniques de Romain Gary #4 - juin 2015 », sur Issuu (consulté le ).
  20. « Marc Pautrel en résidence d'auteur à Jérusalem », sur pileface.com (consulté le ).
  21. a et b « Plantu met le dessin de presse à l’honneur à Jérusalem », sur Consulat Général de France à Jérusalem,
  22. « Concours ARTE-CLEMI "Reportage" 2018 - YouTube », sur YouTube (consulté le )
  23. « Le coin des poètes », sur le-francais-au-lfj (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]