Météorite d'Alais

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Météorite d'Alais
Illustration.
Un fragment de la météorite exposé en 2018 au Muséum national d'histoire naturelle
Caractéristiques
Type Chondrite
Classe Chondrite carbonée
Groupe CI
Observation
Localisation Alès (Gard, France)
Coordonnées 44° 07′ 00″ nord, 4° 05′ 00″ est
Date 15 mars 1806

La météorite d'Alais est la première météorite de type chondrite carbonée identifiée. Elle est tombée en 1806 près d'Alès[a], en plusieurs fragments d'une masse totale de 6 kg, dont seulement 0,26 kg a été conservé jusqu'à aujourd'hui. La météorite contient un certain nombre d'éléments chimiques dans des proportions similaires au Système solaire dans son état primordial. Elle contient également des composés organiques et de l'eau. Elle s'est avérée être l'une des météorites les plus importantes découvertes en France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le à 17 h, deux détonations se font entendre près d'Alès dans le Gard (France)[1]. Peu de temps après, deux pierres noires et légères sont découvertes sur le territoire des communes de Saint-Étienne-de-l'Olm et Valence[b], pesant respectivement 4 et 2 kg. Les fragments ont été collectés par des personnes qui ont observé l'impact et les ont remis à deux scientifiques locaux. La météorite a été analysée par Louis Jacques Thénard, qui a publié en 1807 une étude montrant qu'elle avait une forte teneur en carbone[1]. Il a été initialement mis en doute que les fragments étaient d'origine non terrestre car ils étaient trop différents des météorites alors connues[2], puis on s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un nouveau type de météorite, rare[3].

Description[modifier | modifier le code]

Aperçu[modifier | modifier le code]

La météorite d'Alais est l'une des météorites les plus importantes de France[4]. Elle est noire avec une texture friable et lâche, et une faible densité, inférieure à 1,7 g/cm3 [1]. Initialement composée de fragments pesant au total 6 kg, elle a fait l'objet d'un examen scientifique approfondi et il n'en reste actuellement que 260 g[5]. Un fragment de 39,3 g est détenu par le Muséum national d'histoire naturelle à Paris[6].

Composition et classification[modifier | modifier le code]

La météorite est l'une des cinq météorites connues appartenant au groupe des chondrites CI[2]. Ce groupe est remarquable pour avoir une distribution élémentaire qui a la plus forte similitude avec celle de la nébuleuse solaire. À l'exception de certains éléments volatils, comme le carbone, l'hydrogène, l'oxygène, l'azote et les gaz rares, qui ne sont pas présents dans la météorite, les rapports des éléments sont très similaires. La météorite contient de la cubanite, de la dolomite, de la favorite, de la pyrrhotite et du zircon parmi d'autres minéraux[7].

Controverse sur l'origine de la vie[modifier | modifier le code]

La météorite a été au centre d'affirmations controversées sur une origine extraterrestre de la vie depuis la découverte de matière organique sur la météorite par Jöns Jacob Berzelius[8]. Des composés organiques, des acides aminés et de l'eau ont été trouvés dans la météorite. Cependant, les études font la différence entre la matière organique et la matière biologique, cette dernière n'étant pas présente[3].

Noms alternatifs[modifier | modifier le code]

La météorite est également connue sous le nom de Valence[c],[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Faidit, « Bicentenaire de la météorite d'Alais », L'Astronomie, vol. 120,‎ , p. 162–165
  • C.L.V. Caillet Comorowski, The History of Meteoritics and Key Meteorite Collections: Fireballs, Falls and Finds, London, The Geological Society, , 163–204 (ISBN 978-1-86239-194-9, lire en ligne), « The meteorite collection of the National Museum of Natural History in Paris, France »
  • Chyba, « Extraterrestrial amino acids and terrestrial life », Nature, vol. 348,‎ , p. 113–114 (DOI 10.1038/348113a0, Bibcode 1990Natur.348..113C)
  • G.J.H. McCall, A.J. Bowden et R.J. Howarth, The History of Meteoritics and Key Meteorite Collections: Fireballs, Falls and Finds, London, The Geological Society, , 1–13 (ISBN 978-1-86239-194-9, lire en ligne), « The history of meteoritics – an overview »
  • Kerridge, Macdougall et Marti, « Clues to the origin of sulfide minerals in CI chondrites », Earth and Planetary Science Letters, vol. 43,‎ , p. 359–367 (DOI 10.1016/0012-821X(79)90091-8, Bibcode 1979E&PSL..43..359K)
  • Ursula B. Marvin, The History of Meteoritics and Key Meteorite Collections: Fireballs, Falls and Finds, London, The Geological Society, , 15–72 (ISBN 978-1-86239-194-9, lire en ligne), « Meteorites in History: An Overview from the Renaissance to the 20th Century »
  • Mason, « The Carbonaceous Chondrites », Space Science Reviews, vol. 1,‎ , p. 621–646 (DOI 10.1007/BF00212446, Bibcode 1963SSRv....1..621M)
  • Mason, « Meteorites », American Scientist, vol. 55,‎ , p. 429–455

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alais meteorite » (voir la liste des auteurs).

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Alès, sous-préfecture du Gard, s'est appelée Alais de 1694 à 1926.
  2. Réunie avec Castelnau en 1813.
  3. Du nom de l'une des anciennes communes qui ont constitué en 1813 la commune de Castelnau-Valence.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Marvin 2006, p. 53.
  2. a et b Mason 1963, p. 621.
  3. a et b Marvin 2006, p. 54.
  4. McCall, Bowden et Howarth 2006, p. 5.
  5. Mason 1963, p. 622.
  6. Caillet Comorowski 2006, p. 192.
  7. Kerridge, Macdougall et Marti 1979, p. 360.
  8. Chyba 1990, p. 113.
  9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Valence », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]