Maddalena Casulana

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Maddalena Casulana
Artemisia Gentileschi, Sainte Cécile, v. 1610-1612, galerie Spada, Rome.
Biographie
Naissance
Décès
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Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Instruments
Violon, laúd (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Maddalena Casulana[1], née vers 1544, probablement à Casole d'Elsa près de Sienne en Toscane, et morte vers 1590, est une compositrice, luthiste et chanteuse italienne de la fin de la Renaissance. Elle est la deuxième compositrice occidentale à avoir été publiée après Gracia Baptista[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

On sait très peu de choses sur sa vie. Des déductions peuvent être faites à partir des dédicaces et des publications de ses madrigaux. Si on se fie à son nom (Casulana), elle est née à Casole d'Elsa, près de Sienne, en Toscane[3].

Sa première œuvre date de 1566 : quatre madrigaux dans une collection, Il Desiderio, qu'elle joue à Florence. Deux ans plus tard elle publie à Venise son premier livre de madrigaux pour quatre voix, Il primo libro di madrigali, première œuvre musicale publiée par une femme. La même année Roland de Lassus dirige une de ses œuvres — aujourd'hui perdue — à la cour d'Albert V de Bavière à Munich. Elle dédicace plusieurs œuvres à Isabelle de Médicis. En 1570, 1583 et 1586 elle publie d'autres livres de madrigaux, tous à Venise. Au début des années 2020, des parties manquantes de son livret de 1583 ont été retrouvées par la musicologue Laurie Stras dans les collections de la bibliothèque d'État de Russie à Moscou; elles avaient sans doute été volées pendant la Seconde Guerre mondiale à la bibliothèque de l'Académie polonaise des sciences à Gdansk[4].

Elle fut sans doute mariée à un certain Mezari, un de ses livres de madrigaux portant comme nom d'auteur « Maddalena Mezari detta Casulana ». On peut déduire également qu'elle visita Vérone, Milan et Florence ; et qu'elle passa par Venise, puisque sa musique y fut publiée et que de nombreux Vénitiens ont loué ses dons.

La dédicace à Isabelle de Médicis de son premier livre de madrigaux contient cette déclaration :

« [Je] veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette profession de musicienne, l'erreur que commettent les hommes en pensant qu'eux seuls possèdent les dons d'intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes. »

Style[modifier | modifier le code]

Maddalena Casulana fait un usage modéré du contrepoint et du chromatisme, un peu à la manière de Marenzio et des nombreux madrigaux de Philippe de Monte, évitant les expériences des compositeurs de l'école de Ferrare comme Luzzaschi et Gesualdo. Ses lignes mélodiques sont chantantes et près du texte. Que Lassus ait choisi l'une de ses compositions pour l'exécuter montre assez l'estime dans laquelle il la tenait. De Monte également avait une très bonne opinion d'elle.

Soixante-six madrigaux d'elle nous sont parvenus.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Maddalena Casulana » dans Stanley Sadie, Stanley (Éd.), The New Grove Dictionary of Music and Musicians 20 vol. London, Macmillan Publishers Ltd., 1980. (ISBN 1-56159-174-2)
  • (en) Todd Borgerding (dir.), « Madalena Casulana: My body knows unheard of songs », Gender, sexuality, and Early Music,‎ , p. 41–72 (ISBN 0-8153-3394-3)
  • (en) Karin Pendle, Women and music : a history, Indiana University Press, , 2e éd., 86–87 p. (ISBN 978-0-253-33819-8, lire en ligne)
  • Beatrice Pescerelli, « Maddalena Casulana », dans James R. Briscoe (Éd.), Historical anthology of music by women, Bloomington, Indiana University Press, 1986 (ISBN 0-253-21296-0)

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Autres noms : Madalena Casulana di Mezarii, Madalena Casula.
  2. Thomas W. Bridges, « Casulana, Maddalena », dans Grove Music Online. Oxford Music Online (consulté le 10 janvier 2010)
  3. James R. Briscoe, New Historical Anthology of Music by Women, Volume 1, Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-21683-0, lire en ligne)
  4. Dalya Alberge, Groundbreaking female composer’s lost madrigals to be heard for first time in 400 years, The Guardian (5 mars 2022).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]