Maison du Chamarier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maison du Chamarier
Présentation
Type
Destination actuelle
Logements, commerces et entreprises
Style
Gothique
Construction
Propriétaire
Ville de Lyon
Patrimonialité
Localisation
Pays
Division administrative
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de Lyon
voir sur la carte de Lyon

La maison du Chamarier, aussi connue sous le nom d'hôtel d'Estaing[1], est une maison située au 37 de la rue Saint-Jean dans le 5e arrondissement de Lyon. Elle fait l'angle avec la rue de la Bombarde.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Du latin cameriarus, camérier, le terme « Chamarier » désigne l'intendant des finances de l'évêque de la cathédrale proche. Il possède en outre les clefs des portes de l'enceinte canoniale[2]. À partir du XVe siècle le chamarier récolte les taxes perçues lors des foires.

La liste des chamariers entre 1070 et 1779 est connue[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'édifice est daté du XVe siècle mais les vestiges les plus anciens datent du XIIIe siècle.

Au XIIIe siècle, une première maison est bâtie à l'intérieur du cloître Saint-Jean, contre la muraille construite sous l’épiscopat de Guichard de Pontigny entre 1165 et 1180. Cette première maison s'appuie sur des soubassements antiques et médiévaux. Remanié aux XIVe - XVe siècles, cet édifice est reconstruit au XVIe siècle par François d'Estaing, chamarier à partir de 1496[2][3].

La marquise de Sévigné y séjourne en 1672 et 1673, accueillie par le chamarier Charles de Châteauneuf de Rochebonne[4], beau-frère de sa fille[2].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, la maison est transformée en logements. Comme l'ensemble du quartier Saint-Jean, elle se détériore peu à peu. En 1907, un legs la fait échoir à la ville de Lyon[5]. En 1943, l'édifice est classé. Il a par la suite été rénové sous la houlette de l'association Renaissance du Vieux Lyon et grâce à l'impulsion de Denis Trouxe, alors adjoint au maire sous la mandature du maire Raymond Barre.

Entre 1980 et 2015, la maison reste inoccupée. Elle est restaurée en 2005 mais la municipalité a du mal à trouver un projet pour l'occuper, car les travaux de restauration de l'intérieur sont lourds et les édiles lyonnais souhaitent pour cela recourir à un financement privé. En 2016, le projet est finalisé et fournit au sein de cet édifice neuf logements, un Fab lab « Patrimoine du Chamarier » et maintient les deux commerces du rez-de-chaussée. Le groupement d'institutions parti prenant de ce projet comprend plusieurs promoteurs immobiliers, la société Vista & Immogal, l'agence RL & A représentée par l'architecte en chef des Monuments historiques Didier Repellin, la Conservatoire national des arts et métiers et la Société d'équipement du Rhône et de Lyon. Le Fab lab est destiné à faire découvrir aux Lyonnais et aux touristes le Vieux-Lyon grâce aux nouvelles technologies. La maison du Chamarier reste propriété de la ville de Lyon, qui percevra un loyer de 12 000  par an[5].

Il est prévu de constituer deux lieux ouverts au public. Un espace géré par la Société d'équipement du Rhône et de Lyon[6] et le Cnam où des imprimantes 3D permettront de réaliser des maquettes des principaux édifices lyonnais. Le second espace libre d'accès est le hall où une maquette et une tablette permettront aux touristes de voir l'évolution de la maison du chamarier[7].

Architecture[modifier | modifier le code]

Les éléments les plus importants de l'édifice sont l'escalier à vis, datant de la fin du Moyen Âge, le cabinet de travail de François d'Estaing, la loggia à l'italienne ornée d'un mur peint réalisé sous Charles d'Estaing, le successeur de François, le puits Renaissance dans la cour, attribué à Philibert Delorme[2].

La maison du chamarier est un exemple rare de maison civile de l'époque Renaissance[2].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00117817, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b c d e et f DhL, p. 261.
  3. Olivia Puel, Hervé Chopin, Cécile André-Chaze et Amélie Daubas, Étude préalable à l'aménagement de la maison du chamarier (Lyon 05), Service archéologique de la Ville de Lyon ; Service Régional de l'archéologie Rhône-Alpes, (lire en ligne)
  4. Père de l'archevêque Charles-François de Chateauneuf de Rochebonne
  5. a et b « Une reconversion high-tech pour la Maison du Chamarier », Le Progrès,‎ , p. 21
  6. site officiel
  7. « Un fablab au chamarier », Lyon citoyen, no 153,‎ , p. 11

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Chantal Delomier et Ghislaine Macabio, Hôtel du Chamarier, 37 rue Saint-Jean - Lyon : Étude des élévations avant la restauration de l'édifice, Service régional de l'archéologie en Rhône-Alpes, — cote DRAC RA : 9134 RAP LY 356.
  • Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, BNF 42001687)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]