Maquis de Meilhan

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Maquis de Meilhan
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Maquis de Meilhan en 2018.
Informations générales
Date 7 juillet 1944
Lieu Fermes du Priou et de Larée
Villefranche
Gers
Drapeau de la France France
Belligérants
Résistance gersoise Escadron allemand
Commandants
Docteur Raynaud Allemagne
Forces en présence
76 maquisards près de 1000 soldats allemands

Seconde Guerre mondiale

Coordonnées 43° 25′ 05″ nord, 0° 42′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Maquis de Meilhan
Géolocalisation sur la carte : Gers
(Voir situation sur carte : Gers)
Maquis de Meilhan
Reste du camion et d'autres véhicules calcinés.
Cimetière des maquisards

Le maquis de Meilhan a été l'un des lieux de la résistance gersoise, durant la Seconde Guerre mondiale. Il compte 76 maquisards[1] et est dirigé par son créateur le docteur Raynaud[2]. Il a été le lieu d'une tragédie causée par des soldats allemands, le 7 juillet 1944. Aujourd'hui, c'est un lieu de commémoration.

Histoire[modifier | modifier le code]

Création[2][modifier | modifier le code]

Le docteur Raynaud étant menacé par le S.T.O. se cache de ferme en ferme jusqu'à ce que quelqu'un l'informe de l'existence des fermes Priou et Larée qui sont libres et proches d'un bois rendant, faisant de cet endroit le maquis parfait. Il crée alors le maquis de Meilhan où il fait venir les uns après les autres, tous ceux qui lui ont dit vouloir se joindre à sa cause.

Fonctionnement[2][modifier | modifier le code]

Le docteur Raynaud dirige le maquis, avec l'aide du commandant Marcellin et de Bouet, des soldats de la Première Guerre mondiale qui n'acceptent pas la tournure de la Deuxième et ne peuvent que combattre les allemands dans la suite logique de leur existence. Tous les jours, de nouvelles recrues arrivent, la veille même de la bataille du maquis. Raynaud passe son temps à organiser le maquis et les positions de combat des nouvelles recrues. Tous les jours il attend, en écoutant la radio, des nouvelles des parachutages à venir, le dernier ne parvint au maquis que le , trop tard pour eux. Deux frères, les Laborie, Xavier qui est pâtissier-boulanger et Paul qui est ouvrier boulanger, s'occupent des cuisines. Caussade est chargé de la réquisition des véhicules, de la milice et de la gestion du parc automobile.

Le 7 juillet[modifier | modifier le code]

La veille, un maquisard ayant enfreint les règles est pris à un barrage[1] allemand à Lannemezan. Il est ensuite mené à la maison du Pouy[1], où il est malmené, pour finir par révéler l'emplacement du maquis. Mais, les investigations révèlent que le maquis est déjà la cible du 116e bataillon de grenadiers[1] allemand, à ce moment-là, venant de Lannemezan. Le le 116e bataillon attaque le maquis dont le camion est chargé, pour une manœuvre le lendemain[1], le faisant exploser dans les premiers, ce qui réduit les capacités des maquisards en éliminant leur réserve de munitions. De plus, les effectifs sont inégaux ; en effet, le maquis compte une centaine d'hommes[1] contre un millier pour le bataillon de grenadiers. Ils arrivent dans la nuit avec leurs véhicules[2], qu'ils arrêtent à quelques kilomètres des deux fermes[2] et se déplacent à travers champ en rampant pour ne pas se faire repérer[2]. Puis, ils se mettent en place et attendent le jour pour attaquer[2]. À 7 heures du matin, ils sont repérés par deux maquisards alors qu'ils installent une arme automatique[2]. Les deux jeunes hommes réagissent instinctivement et donnent l'assaut[2], quelques minutes auparavant Raynaud a été averti par un messager de l'attaque imminente[2], mais n'a pas encore eu le temps de donner des ordres[2]. À la fin de la bataille les Allemands s'attardent pour défigurer les maquisards et les dépouiller pour qu'il ne soit plus possible de les identifier[2]. Ils vont chercher quatre otages dans les fermes voisines et les torturent avant de les abattre[2].

Mur commémoratif de la bataille et des exécutions.

Les maquisards[modifier | modifier le code]

Docteur Raynaud[2][modifier | modifier le code]

Né en , à Chalabre, Joseph Raynaud reçoit son diplôme de médecine, puis il fonde une famille en 1937. Il fait son service militaire en 1938 et le finit en . Il est mobilisé lors de la guerre jusqu'à l'armistice, à la suite duquel il refuse de se soumettre à la milice et fait tout pour éviter aux jeunes d'aller en Allemagne. Étant médecin il voit beaucoup de monde et tente de les faire rallier sa cause. Un de ses rivaux l'espionne et communique ses activités à la milice. Raynaud est menacé, commence alors sa cavale et demande à sa femme d'aller chez ses parents avec les enfants. Il est apprécié de tous dans le maquis, étant décrit par ses proches comme une personne pleine de bonté et de courage. Le jour de la bataille il est touché à la cuisse et achevé d'une balle dans la tête.

Quelques noms[2][modifier | modifier le code]

La plupart d'entre eux sont menacés par le S.T.O. ou sont recherchés par les milices. Ils se sont donc réfugiés dans le maquis pour leur échapper.

  • Henry Marcellin, né le à Cazaupouy, a fait la Première Guerre mondiale
  • Étienne-Antoine Bouet, né le , a fait la Première Guerre mondiale
  • Roger Aizermann, né le à Paris
  • Marcel Bayonne, né le
  • Gabriel Béria, né en à L'Isle-en-Dodon
  • Joseph Bouyssel, il avait 33 ans, a fait la guerre de 1939 à 1940
  • René Branet, né le
  • Fernand Breil, né le à Saint-Louis, au Sénégal
  • Louis-Elie-René Brousset, né le à Simorre
  • Jean Caussade, il avait 26 ans
  • Honoré Cazaubon, né le à La Romieu
  • Pierre Denis, né le au Lherm
  • Philippe Gasc, né le à L'Isle-en-Dodon
  • Charles Desplats, né le à L'Isle-en-Dodon, a fait la campagne de 1939
  • Norbert Duffort, né en 1922
  • Pierre Duviella, né le à Termes-d'Armagnac
  • André Fainjmesser, né en
  • Élie Fourment, né le à Simorre
  • Jean Furcatte, né le à Masseube
  • Armand Gramont, né le à Garravet
  • Alain Gras, né le
  • Henri Bécanne, né le à Lombez
  • Jacques Lalanne, né le à Lombez
  • Xavier Laborie, il avait 20 ans
  • Paul Laborie, il avait 17 ans, frère de Xavier
  • Lucien Lozes, né le à Simorre
  • Marc Luflade, né le à Bordeaux
  • Paul Maizières, né en 1916 à Paris
  • Marcel Maizières, né le , frère de Paul
  • Louis Mazet, né le
  • André Piques, né en
  • Camille Rigal, né le à Toulouse
  • Jean Semenou, né le à Avignonnet
  • Jean Seguin, né le à Trentels, il était le petit fils de M. Bouet
  • Raymond Sentous, né le
  • Octave Surmain,né le à la Romieu
  • Pierre Talazac, né en 1925 en Espagne
  • Ferdinand Wernot ou Wiroth, il avait 24 ans
  • Léon Wernot ou Wiroth, il avait 22 ans, frère de Ferdinand
  • Jean Péri, né le à Castres
  • René Livenais, né le au Portel, près de Boulogne-sur-Mer
  • Raymond Viviès, né le à Portet-sur-Garonne
  • Pierre Vignaux, il avait 24 ans
  • Armand Lousteau, né le à Pardies-Piétat
  • Frank Savère, né le
  • Maurice Savère, né le , frère de Frank
  • André Guilloteau
  • Julien Blancafort
  • Kléber Albert Bourguignon
  • Guy Maurice Bourguignon, il avait une trentaine d'années (aucune parenté avec Kléber)
  • Noël-Edouard Brochart, il avait 24 ans
  • Antoine Campoy, espagnol
  • Gabriel Barrieux
  • René Lavache, né le à Biarritz
  • Maurice Lavache, né le à Biarritz
  • Yvon Desgrousilliers, né le à Bordeaux
  • Auguste Gerdessus, né le à Saint-Laurent-de-Neste
  • Fernand Calestroupat, né le
  • René Proudhom, né le à Caujac, mobilisé en 1939
  • Maurice Vigneaux
  • Jean Daron, né le à Casteljaloux
  • André Cluzel
  • Fernand Plancon
  • Henri Gantelet, né le à Saint-Privat-la-Montagne, disparu présumé mort à Meilhan
  • Kaganovitch, israélite de 18 ans
  • On retrouva un corps carbonisé qu'on présuma être celui de Robert-Ignace Szymezuk, né le en Pologne (à Bielsk-Podlaski)
  • Jacques Chaunu, né le à Paris (14e), décédé le à Toulon, dernier survivant du Maquis.

Les otages[modifier | modifier le code]

  • Léopold Bon, il avait 49 ans et était père de 4 enfants
  • Abel Bajon, il avait 42 ans
  • Elie Prieur, né le
  • Louis Laborie, né le

Deux martyrs[modifier | modifier le code]

  • Elie Rançon
  • Yann-Bernard Morel, a fait la Première Guerre mondiale

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Meilhan (7 juillet 1944) - Maitron », sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Françoise Chevigné, La Tragédie de Meilhan : histoire du docteur Raynaud et de ses compagnons, Toulouse, Imprimerie moderne, , 128 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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