Marcanda

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Le Marcanda est une cérémonie entre coépouses se déroulant à l'occasion d'un mariage, chez les Zarma au Niger.

Présentation[modifier | modifier le code]

Les Zarma constituent une société polygame et patrilocale. Le Marcanda désigne une cérémonie qui se déroule entre plusieurs coépouses à l'occasion d'un nouveau mariage : la dernière femme épousée, qui perd ce statut à cette occasion, convie chez elle ses proches. La cérémonie est organisée avec l'argent du mari. La nuit qui suit la bénédiction du mariage est l'occasion d'une joute verbale entre coépouse à laquelle l'hôtesse ne participe pas. Chants, proverbes et insultes rituelles sont échangés entre les grandes épouses (plus anciennement épousées) et les petites épouses (plus récemment épousées). La cérémonie se termine à l'arrivée de la nouvelle épouse, puis de l'époux. D'après Sandra Bornand, ethnolinguiste[1],

...le marcanda permet d'exprimer des sentiments liés à la polygamie de manière socialement acceptable...

Ces insultes cérémonielles, d'après cette auteure: rompent avec la "bienséance conversationnelle

zarma et la situation est théâtralisée : des coépouses peuvent d'insulter, mais sans se nommer. La joute oratoire est ludique et Bornand parle d'une fonction "exutoire"[2]. Sandra Bornand analyse dans un article[3] la fin d'une cérémonie qui se constitue de chants grivois. La cérémonie est qualifiée d'espace transgressif.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sandra Bornand, La voix actée, , 330 p., p. 159- 173
  2. Sandra Bornand, « Insultes rituelles entre coépouses : entre jeu et conflictualité. Etude du ”marcanda” (Zarma, Niger) », (consulté le )
  3. Sandra Bornand, « Voix de femmes songhay-zarma du Niger », Cahiers « Mondes anciens », no 3,‎ (ISSN 2107-0199, DOI 10.4000/mondesanciens.675, lire en ligne, consulté le )