Marcelle Baud

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Marcelle Baud
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Marcelle Baud est une égyptologue et dessinatrice française, née le à Paris et morte le à Mailhat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et entourage[modifier | modifier le code]

Marcelle Baud est née le au no 38 boulevard du Temple dans le 11e arrondissement de Paris de l'union d'Antoine Baud, originaire d’Issoire et Marthe Morel, originaire de Paris[1]. Elle est d'abord scolarisée à l'école Élisa Lemonnier, poursuit ses études à l'Académie Julian, tout en fréquentant à partir de 1912 l'école des Beaux-Arts[2]. Lors de sa formation à l'École du Louvre, elle rencontre Marcelle Werbrouck, qui devient par la suite une brillante égyptologue belge, et qui compta parmi ses plus proches ami(e)s[3]. Odile Vaissière est pendant quarante ans sa dame de compagnie en Auvergne. Marcelle Baud ne s'est jamais mariée.

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Dès neuf ans, elle commence à dessiner avec son grand-père Charles Numa Morel, artisan peintre[1]. À dix ans, elle dessine avec son père Antoine Baud, peintre en lettres, et termine ses travaux de peinture commandés en urgence. Elle suit les cours à l'école de dessin de l'Académie Julian. À dix-neuf ans, elle entre aux Beaux-Arts. À cette époque, parallèlement, elle donne des leçons de dessin aux ouvriers de son père. Après l'obtention de son brevet, elle s'inscrit à l’École du Louvre en histoire de l'art et en égyptologie où elle suit les cours pendant trois ans. Les cours de Georges Bénédite, professeur helléniste, suscitent son intérêt. Marcelle Baud dessine tous les costumes et les monuments grecs complétant ainsi la documentation en images de ce professeur. C'est grâce à lui qu'elle fait son premier voyage en Égypte.

Elle prépare ensuite sa thèse sur Les dessins ébauchés de la nécropole thébaine.

Toute sa vie elle continue à étudier et à approfondir ses connaissances. Elle assiste notamment à des cours donnés à l'École pratique des hautes études ainsi qu'au Collège de France.

Attachée de l’Institut français d’archéologie orientale[modifier | modifier le code]

Elle est la première femme à collaborer avec l’Institut français d'archéologie orientale, dix-sept ans avant que Christiane Desroches Noblecourt n'en devienne pensionnaire (ce qui ne sera jamais le cas de Marcelle Baud). En 1921, elle est attachée de l’IFAO, en tant que « dessinateur », et participe aux recherches sur différents sites dans toute la vallée du Nil et dessine les pièces archéologiques mises au jour lors des fouilles. En 1922, elle est présente lors de la découverte du tombeau de Toutânkhamon[4],[5]. Elle noue des contacts avec différentes équipes de fouilles et rencontre au Caire la jeune égyptologue belge Marcelle Werbrouck[6].

Jean Capart, qui a inspiré à Hergé le personnage du professeur Bergamotte dans Tintin et les 7 Boules de cristal et le docteur Grossgrabenstein à Edgard P. Jacobs dans Blake et Mortimer[7].
Jean Capart, qui a inspiré à Hergé le personnage du professeur Bergamotte dans Tintin Les Sept Boules de cristal et le docteur Grossgrabenstein à Edgar P. Jacobs dans Blake et Mortimer. Le Mystère de la Grande Pyramide

Elle collabore avec Jean Capart, conservateur de la section égyptienne des Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, l'actuel Musée Art et Histoire à Bruxelles. Pour le Musée du Cinquantenaire, elle réalise une série de dessins d'un tombeau situé à Thèbes.

Reproductions pour des musées[modifier | modifier le code]

Jean Capart, professeur de Marcelle Werbrouck, commande à Marcelle Baud une reproduction polychrome sur lin des peintures de la chapelle funéraire de la tombe thébaine de Nakht (Tombe thébaine no 161) et Marcelle Baud se base notamment sur les dessins de Robert Hay[8],[9]. L’inauguration de la tombe reconstituée a lieu le 30 juin 1928[4].

Le même travail de reconstitution de la tombe d'Amenmosé est demandé pour le musée de Brooklyn[10] sur le conseil de Jean Capart qui en est advisory curator.

Ses copies des fresques des tombes thébaines sont publiées dans les Mémoires de l’IFAO parus entre 1928 et 1935.

Participation au mouvement Soroptimist à Paris puis en Auvergne[modifier | modifier le code]

Signature de Marcelle Baud à côté de celle de Marcelle Werbrouck et Suzanne Berger sur le livre d'or du marchand d'art Maurice Nahman au Caire en 1930
Signatures de Marcelle Baud, Marcelle Werbrouck et Suzanne Berger dans le registre des visiteurs du marchand d'art égyptien Maurice Nahman au Caire en 1930.

Marcelle Baud prend part au mouvement Soroptimist : elle est membre fondatrice du Club de Paris en 1924 et son amie Marcelle Werbrouck crée le Club de Bruxelles dont elle devient en 1938 la première présidente. En 1936 Marcelle Baud achète le château de Mailhat[11] et après la guerre Yvonne Ripa de Roveredo, peintre, graveur, critique d'art et fondatrice de l'Union Nationale Française, l'incite à implanter le Club en Auvergne. Les premiers clubs sont inaugurés à Clermont-Ferrand en 1954 et Issoire en 1955. Avec Marcelle Werbrouck elle tentera de susciter la création d'un club Soroptimist au Caire, mais sans succès[12].

En 1956, elle retourne en Égypte avec Marcelle Werbrouck, laquelle meurt à Issoire en 1959.

Mort[modifier | modifier le code]

Marcelle Baud meurt le à Mailhat-Lamontgie. Sa tombe se trouve dans le cimetière d’Issoire[13].

Œuvres dans des collections publiques[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Les sports et la danse dans l'ancienne Égypte », Bulletin des Sociétés féminines françaises de Sports et de Gymnastique,‎ 1920-1921, p. 13-16
  • Documents d'art égyptien, dessins de tombeaux thébains de la XVIIIe à la XXVIe dynastie [livret d'exposition], Paris, Musée des Arts Décoratifs,
  • Les dessins ébauchés de la nécropole thébaine (au temps du Nouvel Empire), Le Caire, Imprimerie de l'Institut français d'archéologie orientale, coll. « Mémoires publiés par les membres de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire » (no 63), , VII-264 p. (lire en ligne)
  • « Les arts ménagers en Égypte ancienne », L'Art ménager,‎ , p. 506-507 et 534-535
  • « La décoration intérieure en Égypte ancienne », Annales de l'Institut technique du bâtiment et des travaux publics,‎ , p. 61-67
  • « Le métier d'Iritsen », Chronique d’Égypte,‎ , p. 61-67
  • Égypte, Paris, Hachette, coll. « Les Guides bleus »,
    et rééditions suivantes
  • Le Caractère du dessin en Égypte ancienne, Paris, J. Maisonneuve, (BNF 34609421)

Dans des ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Marcelle Baud. Des bords du Nil à Mailhat », sur Histoire de familles, (consulté le )
  2. Bargoin 2021, p. 16-19.
  3. « Werbrouck, Marcelle (1889-1959) — Bestor », sur www.bestor.be (consulté le )
  4. a b et c « Marcelle Baud. Des bords du Nil à Mailhat », sur Histoire de familles, (consulté le )
  5. Jean Capart, Tout-Ânkh-Amon, Bruxelles, Vromant, (lire en ligne)
  6. a et b Odile Vaissière, « Marcelle Baud », sur issoire.soroptimist.fr (consulté le )
  7. « Le Fonds Jean Capart sur les traces du père de l'égyptologie belge », sur RTBF Culture, (consulté le )
  8. « Tombe de Nakht | KMKG », sur www.kmkg-mrah.be (consulté le )
  9. Bernard Van Rinsveld, « Les moulages, reproductions et maquettes de la collection égyptienne des Musées royaux d’Art et d’Histoire : vrai, faux-semblant et hyperréalité », Bulletin des Musées Royaux d'Art et d'Histoire, no 82,‎
  10. « Marcelle Baud, circa ||| antiquités ||| sotheby's n07949lotm2701490004000fr », sur www.sothebys.com (consulté le )
  11. Musée Bargoin 2021, p. 14.
  12. Bargoin 2021, p. 41.
  13. « Marcelle Baud - Filles de Thot », sur fillesdethot.canalblog.com, (consulté le )
  14. « Marcelle Baud, une copiste très originale » (consulté le )
  15. « Reconstitution de la tombe de Nakht sur la catalogue en ligne des musées royaux d'Art et d'Histoire » (consulté le )
  16. « La chronique des cahiers bourbonnais », Les Cahiers Bourbonnais,‎ , p. 110
  17. « Quand les musées régionaux sortent de leurs réserves : « Le retour des momies » au Musée Anne-de-Beaujeu à Moulins (Allier) » (consulté le )
  18. « Clermont Auvergne Métropole-Nouvelle expo : Traits d'Égypte, Marcelle Baud (1890-1987) au musée Bargoin », sur web.archive.org, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Musée Bargoin, L'Égypte de Marcelle Baud, 1890-1987 : l'archéologie au féminin & en dessins : [exposition, Clermont-Ferrand, Musée Bargoin, 7 juillet 2021-9 janvier 2022], Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, , 239 p. (ISBN 9782358481922)
  • Jean-Claude Dégardin, Marcelle Baud : de l'Auvergne à l'Égypte : journal de l'exposition, du 24 avril au 9 juin [1990]... Musée du Ranquet, Clermont-Ferrand, Service de communication de la Ville de Clermont-Ferrand, , 8 p.
  • « Nos expositions orientales », L'Egyptienne, no 14,‎ , p. 55-56 (lire en ligne Accès libre)

Liens externes[modifier | modifier le code]