Mariétta de Patras

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Mariétta de Patras, en grec moderne : Μαριέττα της Πάτρας, morte le , est la maîtresse grecque du roi Jean II de Chypre et la mère de son fils illégitime, le roi Jacques II de Chypre. Peu après le mariage du roi Jean avec Hélène Paléologue, la nouvelle reine ordonne que le nez de Mariétta soit coupé[1]. Après la mort de son fils, elle est emmenée à Venise où elle est maintenue en semi-captivité[1].

Maîtresse du roi[modifier | modifier le code]

Mariétta est née à une date inconnue à Patras, en Grèce. On ne sait pas quand elle est arrivée à Chypre, mais elle devient la maîtresse du roi Jean II de Chypre, avant 1438. La Chronique de l'île de Chypre de Florio Bustron (en) la décrit comme ayant été « très belle et sage »[2]. Ensemble, le roi Jean et Mariétta ont eu un fils, le futur roi Jacques II de Chypre (1439/1440- 10 juillet 1473), qui a régné de 1463 à 1473. Il épouse Catherine Cornaro en 1472, avec qui il a un fils posthume, Jacques III de Chypre. Il a également également quatre enfants illégitimes d'une maîtresse anonyme.

En , le roi Jean épouse sa seconde femme, la princesse byzantine Hélène Paléologue, âgée de quatorze ans. Sa première épouse, Amédéa de Montferrat, est morte sans enfant en . Lorsqu'elle apprend l'existence de Mariétta et de son fils, la reine Hélène ordonne que le nez de Mariétta soit coupé[1].

La reine Hélène poursuit son hostilité envers Jacques. En 1456, il est nommé archevêque de Nicosie, un acte qui la met en colère. Lorsqu'il assassine Iacopo Urri, le chambellan royal, le [3] et s'échappe sur l'île de Rhodes après avoir été démis de ses fonctions, le roi lui accorde son pardon et le rétablit dans son archevêché, ce qui ne fait que renforcer la colère de la reine. En 1458, le roi Jean et la reine Hélène meurent tous deux. La couronne de Chypre passe à la seule fille survivante de Jean et d'Hélène, Charlotte, qui règne en tant que reine en titre. Jacques, cependant, conteste son droit à occuper le trône et, avec l'aide du sultan mamelouk d'Égypte, Jacques oblige Charlotte à fuir Chypre et, en 1463, il est couronné roi.

En 1468, le roi Jacques offre à Mariétta les villages de Páno Kyvídes, Lysós, Peristeróna (en) et Pelathoúsa[4].

Captivité à Venise[modifier | modifier le code]

À la mort de Jacques, le , Mariétta est emmenée à Venise, puis à Padoue, où elle est placée en semi-captivité. Une décision du Conseil des Dix de Venise, datée du indique que Mariétta est placée sous le contrôle du magister puerorum regiorum Christopher Mutius[1]. Mariétta elle-même meurt le à Padoue. Elle est enterrée dans l'église de Saint Augustin. Une épitaphe mentionne le décès de Marieta mater quondam Jacobi Cypri Regis. Par les enfants illégitimes de son fils, elle a de nombreux descendants au XXIe siècle[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Charles Cawley, Medieval Lands (lire en ligne).
  2. (it) Florio Bustron, Chronique de l'Île de Chypre, René de Mas Latrie, , 544 p. (lire en ligne).
  3. (en) Benjamin Arbel et David Jacoby, Intercultural Contacts in the Medieval Mediterranean, Londres, Frank Cass, p. 45.
  4. Conseil communautaire de Páno Kyvídes, Histoire