Marie Fontaine

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Marie Fontaine
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie Baroux
Nationalité
État des travaux dans la cour d'honneur en 1915.

Marie Fontaine, née Marie Baroux le à Saint-Omer (Pas-de-Calais) et morte le à Paris[1], est une riche héritière de la bourgeoisie industrielle de la fin du XIXe siècle qui se fit connaître par la reconstruction à ses frais de l'intégralité du Château de Grignan[2], célèbre par Madame de Sévigné venue, lors de trois longs séjours, voir sa fille avec qui elle a entretenu une longue correspondance depuis Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marie est la fille de Jules Baroux, notaire à Saint-Omer (Pas-de-Calais) et de Malvina Blanvillain[3]. Après avoir vécu quinze ans avec son premier mari, l'avocat Charles Louis Delmas, elle épouse, à l’âge de 39 ans, Jules Fontaine, un commissaire de marine en retraite. Celui-ci lui lègue à sa mort, neuf ans plus tard, une fortune qu'il détient lui-même, d'un cousin, mort deux ans auparavant, agent de change à Paris.

Elle réside alors à Paris, ou en villégiature en Normandie, en élevant les enfants de son frère Georges. Marie Fontaine réaménage près de Dieppe, le « Château Blanc[4] » d’Arques-la-Bataille.

Attirée par l’Italie et la Provence, elle souhaite s'installer également dans le sud de la France et par ce qui l'attire en priorité, « l’ancienneté historique ».

Actions au château de Grignan[modifier | modifier le code]

Les ruines du château de Grignan détruit à la Révolution, classées en 1840 puis déclassées en 1888[5], et délaissées, sont alors disponibles pour 57 000 francs et la signature d’achat a lieu le [3].

Elle se rapproche alors de Joseph Meffre, prélat du pape et architecte diocésain de l'Isle-sur-la-Sorgue, pour qu'il lui prodigue les meilleurs conseils historiques pour en respecter l'authenticité.

Deux charretiers et un muletier du village, Gaston Arnaud, Régis Hugues et Léon Corréard, se mettent au travail à peine deux jours plus tard. La mode au goût médiéval néo-gothique est en vogue depuis la fin du XIXe siècle et Marie Fontaine fait restaurer l’édifice et réaménager les salles, en mêlant meubles anciens et copies commandées à des ateliers spécialisés. Les travaux s’achèveront en 1920, entre restauration architecturale au plus près des données historiques disponibles (écrits, gravures) et réinterprétations historicistes pour ses appartements suivant les goûts de la haute bourgeoisie de la Belle Époque.

Un portrait de Marie Fontaine existe au château, la représentant assise dans un fauteuil à haut dossier, portant une robe bleue grisée, un manteau avec col de fourrure, le pied dépassant posé sur un coussin dans une pose très aristocratique du XIXe siècle.

Marie Fontaine meurt à Paris le 7 avril 1937, à l’âge de 84 ans. Sans héritiers directs, le château revient à ses neveux qui ne lui portent pas intérêt. Peu habité, le château est délaissé, donc pas entretenu. Le Département de la Drôme le rachète en 1979.

Le , le château, le parc et les terrasses, par les travaux de restauration prodigués par Marie Fontaine, sont inscrits au titre des monuments historiques[5]. Ses appartements reconstitués, sur la base d'une grande documentation en photographies d'époque en noir et blanc, font partie de la visite.

Notoriété[modifier | modifier le code]

Une rose lui est dédiée par l’Association « Pierre & Roses anciennes » qui la nomme « Pour l’amour d’un château »[6] lui rendant hommage officiellement le . Des rosiers sont visibles sur la calade Marie Fontaine et sur la placette de la Maison de Pays[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mathieu Boudet, Château de Grignan : dans l'ombre de la marquise de Sévigné, Marie Fontaine, publié le 13/09/2017.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Image externe
Son portrait sur le site chateaux-la-drome.