Mary Gartside

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Mary Gartside
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Mary Gartside (c. 17551819) est une aquarelliste et théoricienne de la couleur anglaise. En termes chronologiques et intellectuels, Mary Gartside peut être considérée comme un lien important entre Moses Harris, qui a publié son court mais important Natural System of Colours vers 1766, et la théorie très influente de Johann Wolfgang von Goethe, Traité des couleurs, publiée pour la première fois en 1810[1]. La théorie des couleurs de Gartside a été publiée à titre privé, « modestement présenté par son autrice comme un simple guide à l'attention des “dames qu'[elle a] été appelée à instruire en peinture” »[2]. Elle est la première femme connue à avoir publié une théorie de la couleur[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Mary Gartside est née vers 1755 peut-être à Manchester[2]. Elle aurait par la suite « appris aux femmes à peindre l'aquarelle à Londres »[2] puis exposé son travail au moins à trois reprises en Grande-Bretagne : des peintures de fleurs à l'aquarelle, à la Royal Academy en 1781, aux jardins botaniques de Liverpool en 1784 et à l'Associated Artists in Water-Color à Londres en 1808.

Mary Gartside meurt près de Ludlow le , à l'âge de 64 ans[3].

Ouvrages publiés[modifier | modifier le code]

An Essay on Light and Shade, on Colours, and on Composition in General, p. 39.

Entre 1805 et 1808, Mary Gartside publie trois livres sur la peinture à l'aquarelle qui reflètent son intérêt pour la théorie des couleurs et son applicabilité. Ils sont, dans l'ordre chronologique : An Essay on Light and Shade publié à titre privé en 1805, Ornamental Groups, Descriptive of Flowers, Birds, Shells, Fruit, Insects etc,. publié par William Miller en 1808 et la deuxième édition agrandie de son premier livre avec le nouveau titre An Essay on a New Theory of Colour publié par Gardiner, Miller and Arch en 1808. New Theory of Color est écrit comme le premier d'un ensemble de trois volumes, mais les volumes 2 et 3 n'ont jamais été publiés. Une brochure de dix pages semble avoir précédé An Essay on Light and Shade et s'intitule An Essay on Light and Shadow. Il ne contient pas les taches colorées à la main incluses dans les éditions ultérieures.

Recherches sur Mary Gartside[modifier | modifier le code]

L'un des premiers chercheurs à l'avoir référencée et étudiée a été Frederic Schmid dans son livre The Practice of Painting (Londres : Faber et Faber, 1948) et dans un essai connexe. Son travail a récemment été étudié par des universitaires tels que Ian C. Bristow[4], Ann Bermingham[5], Martin Kemp[6], Jean-Jacques Rosat[7] et Raphael Rosenberg[8]. En 2009, Alexandra Loske présente un article sur la vie et l'œuvre de Gartside lors d'une conférence de recherche à Lewes, au Royaume-Uni.

En 2013, un exemplaire de An Essay on Light and Shade, on Colours, and on Composition in General fait partie de l'exposition Regency Colour and Beyond, 1785-1850 au Royal Pavilion de Brighton[9]. La conservatrice Alexandra Loske publie un article de blog sur ce livre rare sur le blog officiel du pavillon royal[10] dans lequel les huit taches de couleur peuvent être vues. Un ensemble complet des taches a également été reproduit dans Colour: A Visual History d'Alexandra Loske[11]. Depuis 2020, Mary Gartside participe à un projet de recherche, dirigé par Alexandra Loske, au Centre for Life History and Life Writing Research (CLHLWR) de l'Université du Sussex sur les femmes dans l'histoire des couleurs[12]. En janvier 2020, ce projet est présenté par Loske en tant que document de recherche à l'Université d'Édimbourg[13].

Œuvres[modifier | modifier le code]

An Essay on Light and Shade, on Colours, and on Composition in General, p. 47.
  • An Essay on Light and Shade, on Colours, and on Composition in General (Londres, 1805)
  • An Essay on a New Theory of Colours, and on Composition in General (Londres, 1808)
  • Ornamental Groups, Descriptive of Flowers, Birds, Shells, Fruit, Insects, &c., and Illustrative of a New Theory of Colouring(Londres, W. Miller, 1808)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Loske 2010.
  2. a b c et d Nina Iseni, « Mary Gartside, pionnière oubliée de la théorie des couleurs », sur Slate.fr, (consulté le )
  3. (en)death notices in Sun 25 Dec 1861 and Hereford Journal 22 Dec 1819 accessed via British Newspaper Archive 15 Jan 2021
  4. (en) Bristow, Ian C., Architectural Colour in British Interiors 1615-1840, New Haven, CT, Yale University Press,
  5. (en) Bermingham, Ann, Learning to Draw: Studies in the Cultural History of a Polite and Useful Art, New Haven, CT, Paul Mellon Centre for Studies in British Art, Yale University Press, , p. 215-227
  6. (en) Kemp, Martin, The Science of Art: Optical Themes in Western Art from Brunelleschi to Seurat, New Haven and London, Yale,
  7. Jacques Bouveresse et Roland Recht, « LA THÉORIE DES COULEURS DE GOETHE Entre science, art et philosophie », La lettre du Collège de France, no 18,‎ , p. 35 (lire en ligne)
  8. (de) Rosenberg, R, Max Hollein, Turner et Hugo – Moreau, Entdeckung der Abstraktion, Munich, Hirmer Verlag,
  9. (en) « Regency Colour and Beyond, 1785–1850 » [archive du ], www.brighton-hove-rpml.org.uk
  10. (en) « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  11. Loske 2019.
  12. (en) « Squaring the Colour Circle: the lives and work of women in colour history : Research and conferences : Centre for Life History and Life Writing Research : University of Sussex », www.sussex.ac.uk
  13. (en) « History of Art Research Seminar: Squaring the colour circle: Pioneering women in colour literature and theory | Edinburgh College of Art », www.eca.ed.ac.uk

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Alexandra Loske, « Mary Gartside: A female colour theorist in Georgian England », Journal of Art History and Museum Studies, vol. 14,‎ , p. 17–30 (ISSN 2041-1987, lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Alexandra Loske, « “Miss Gartside’s immediate eye” : An examination of Mary Gartside’s publications on colour between 1805 and 1808 in the context of illustrated colour literature and paint manuals of the early nineteenth century », dans Wendy Anderson (dir.), Carole P. Biggam (dir.), Carole Hough (dir.) et Christian Kay (dir.), Colour Studies : A Broad Spectrum (conférence Progress in Colour Studies 2012 (PICS12), Université de Glasgow, -), Amsterdam et Philadelphia, John Benjamins, , 417 p. (ISBN 978-90-272-1219-1 et 978-90-272-6919-5, DOI 10.1075/z.191), p. 380–396 [lire en ligne] [lire en ligne].
  • (en) Alexandra Loske, « Mary Gartside's Abstract Colour Blots », dans Colour : A Visual History, Londres, Ilex, coll. « Tate », , 240 p. (ISBN 978-1-78157-399-0 et 978-1-78157-541-3), p. 50–53 [lire en ligne].

Liens externes[modifier | modifier le code]