Mascha Oettli

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Marie Louise [Mascha] Oettli, née le à Glarisegg dans la commune de Steckborn et morte le , à Niederbuchsiten est une socialiste et syndicaliste suisse, engagée dans les luttes féministes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mascha Oettli est née et a grandi dans un milieu intellectuel cultivé et ouvert[1]. Son père, Max Oettli, fait ses études à l'École polytechnique fédérale de Zurich, où il obtient son master universitaire en sciences naturelles en 1902, puis il passe son doctorat à l'Université de Zurich avec une thèse sur l'écologie de la flore des roches de l'Alpstein[2]. Il est enseignant au Landerziehungsheim (de) de Glarisegg[3] près de Steckborn (au bord du Lac de Constance — Lac inférieur), où Mascha naît et passe son enfance. Sa mère, Natalie (Tata) Oettli-Kirpitschnikowa (1875-1966), fille d'un professeur russe connu, avait d'abord été institutrice en Russie avant de venir en Suisse pour étudier la médecine[1] ; elle est médecin scolaire à Glarisegg. Ses parents se sont mariés en 1905 et ont eu 6 enfants ; ils se sépareront en 1930. En 1921, la famille s'installe près de Lausanne, à Vers-chez-les-Blanc, et Mascha fréquente le gymnase de Lausanne. Dès le lycée, elle s'intéresse à la politique et devient membre d'un mouvement de jeunes d'âge scolaire où elle fait connaissance des futurs sociaux-démocrates Eugen Steinemann und Ruedi Schümperli[1].

Après l'obtention de sa maturité, elle commence des études de médecine et de sciences naturelles. Elle entend alors parler de l'école « Walkemühle »[4] à Melsungen (en Hesse, Allemagne) dirigée par la pédagogue et socialiste allemande Minna Specht d'après les conceptions pédagogiques du philosophe Leonard Nelson. Elle y suit les cours d'économie et acquiert les « outils socialistes », elle y restera trois ans[1].

Après plusieurs expériences pratiques agricoles en Thuringe, elle étudie l'agronomie à Berlin[5] et passe son examen à Bonn sur le sujet: « L'endettement de l'agriculture suisse »[1].

Durant son séjour en Allemagne, elle est dénoncée pour des actes de résistance au nazisme[1]. Elle retourne alors en Suisse, où elle doit d'abord se soigner un certain temps pour une tuberculose (séjour à Lenzerheide, Grisons). Sa lutte contre le nazisme auprès de ses camarades allemands de 1933 à 1934 est suivie à son retour en Suisse de son adhésion au Parti socialiste suisse. Elle est ensuite rédactrice des journaux du syndicat des services publics et de la fédération du commerce, des transports et de l'alimentation. Elle est secrétaire de l'Union des paysannes suisses de 1942 à 1947 et secrétaire centrale du parti socialiste et des Femmes socialistes suisses de 1952 à 1970. Elle s'occupe de politique agricole. Elle s'engage en faveur du droit de vote des femmes et de l'égalité salariale[1].

À la suite d'un voyage de plusieurs semaines en Inde, Mascha Oettli avait fait une collecte d'argent auprès des groupes de femmes du parti socialiste pour une école à Calcutta. Pendant plusieurs années, elle a aussi administré le centre de vacances et d'enseignement « Al Forno » dans le Tessin. La création de ce centre était due à deux anciens élèves de l'école Walkmühle (fondée en 1922) et où Mascha Oettli avait choisi d'être elle-même élève pour sa formation : le couple René et Hanna Bertholet[6],[7] de Genève l'avait organisé pour y donner des cours de formation politique et pédagogique. Il acquit par la suite une base juridique solide qui permit la fondation le du « centre de vacances Al Forno » dont Mascha Oettli fut dès le début la présidente et la responsable. Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, le centre hébergea aussi des réfugiés politiques allemands[1].

En 1983, Macha Oettli déménagea de la ville de Zurich pour Bolligen. Elle mourut le dans la maison de retraite Stapfenmatt à Niederbuchsiten[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i « Oettli, Marie-Louise (1908-1997) (Ar 147) », sur findmittel.ch (consulté le )
  2. Hans-Ulrich Grunder, « Oettli, Max », DHS, 2009 [lire en ligne].
  3. Les Landerziehungsheime, qui sont des écoles à la campagne avec des internats, s'inscrivent dans le courant de l'éducation nouvelle. Glarisegg (de) (Le château de Glarisegg) est le premier Landerziehungsheim ouvert en Suisse (1902): voir « Écoles nouvelles » (pour Landerziehungsheime en allemand, auteur: Hans-Ulrich Grunder), DHS, 2014 [lire en ligne].
  4. Le Landerziehungsheim Walkemühle (de) de Melsungen dirigé par Minna Specht était une institution établie à la campagne sur le lieu d'un ancien « moulin à foulon » (Walkmühle): [1] Consulté le 29 juillet 2017.
  5. Hermann Wichers / MBA, « Oettli, Mascha », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
  6. René Bertholet, notice sur le DHS [lire en ligne].php
  7. Charles-F. Pochon, « René Bertholet (1907-1969) », in Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier, no 11-12, 1996, p. 140-147

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]