Maurice Goddet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maurice Goddet
Portrait de Maurice Goddet en 1928.
Fonctions
Président du directoire
L'Auto
-
Président du directoire
Parc des Princes
Vélodrome d'Hiver
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Maurice Edmond Henri GoddetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Victor Goddet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Odette Dupuy (1922), Gilberte Gaillard (1931), Meg Lemonnier (1935)
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

Maurice Goddet, né à Charenton-le-Pont (Seine) le et mort dans le 13e arrondissement de Paris le [1],[2] est l’administrateur du journal L’Auto de 1926 à 1938, du Parc des Princes et du Vélodrome d’hiver, et organisateur de manifestations sportives.

Biographie[modifier | modifier le code]

Maurice Edmond Henri Goddet est le fils de Victor Goddet, le bras droit d’Henri Desgranges, organisateur du Tour de France et dirigeant du journal L’Auto, le principal journal sportif du début du XXe siècle. Il a un frère, Jacques, avec lequel il va travailler une partie de sa vie[3].

Administrateur du journal L’Auto[modifier | modifier le code]

De G. à D. Maurice Goddet, Henri Desgrange et Jacques Goddet, pour l’inauguration du nouveau stade vélodrome du Parc des Princes, le 22 avril 1932.

Après avoir obtenu son baccalauréat, Maurice effectue des études commerciales[4]. Il reprend, à la mort de son père, la direction des affaires familiales. Leur père ayant acquis les actions du journal L’Auto du comte de Dion, les deux frères en héritent à sa mort en 1926. Maurice Goddet administre le journal de 1926 à 1938. Son frère devient rédacteur en chef en 1930[5]. Il est par ailleurs administrateur du Parc des Princes (que les frères font détruire et reconstruire au début des années 1930[6]) et du Vélodrome d’hiver.

Son influence, avec son frère Jacques et Henri Desgranges, est dénoncée en 1934 par un journal de gauche : « Cela serait fort drôle si tous les spectacles sportifs n’étaient pas entre les mains des deux frères et de leur mentor. Pauvres spectateurs, qui ont fait de cette parodie du sport leur religion, avec bien entendu l’Auto comme bréviaire, le père Desgrange comme grand prêtre et les frères Goddet comme enfants de chœur »[4]. D’autres journaux de gauche, comme Libération, s’opposent à l’équipe du Tour de France et à son succès, du fait des origines de la création de celui-ci par deux anti-dreyfusards[7].

Il aurait été surnommé « Lorenzo Le Magnifique » par son frère. Menant grand train, Maurice Goddet est contraint de quitter la présidence du conseil d’administration de L’Auto en 1938. Il cède la majorité des parts du journal à Raymond Patenôtre[8].

Une vie de journaliste sportif mondain[modifier | modifier le code]

Maurice Goddet participe à diverses épreuves sportives réservées aux personnalités : course à vélo[9], rallye automobile ou combats à l’épée[10]. Il remporte en 1935, sur le parcours Paris-Vernon, le Grand-Prix cycliste des artistes et journalistes organisé par le club Sportif de l’Union des artistes[11]. Il reste cycliste tout au long de sa vie et est victime, en 1948, d’une grave chute à vélo[12].

Il crée en 1933 le groupe cycliste Treize à la douzaine qu’il préside par la suite. Ce club réunit des personnalités pour de sorties à vélo[13]. Il prend la vice-présidence de l’association Les Amis du cyclisme à sa création en 1938[14].

En tant qu’administrateur de L’Auto, il est membre du Syndicat de la Presse Parisienne où il entre Comité de Propagande[15]. Il est membre du jury du prix Jem[16].

Maurice Goddet conduit Georges Carpentier sur le Tour de france 1930

Il apparaît régulièrement dans la presse mondaine dans les comptes-rendus des soirées auxquelles il participe, plus encore après son mariage avec la célèbre actrice Meg Lemonnier. Il est membre du Country Club de Monaco[17] et collectionne les œuvres d’art, comme celles de Moïse Kisling[18],[19].

Ami de Jean Borotra[8], il est, durant la Drôle de guerre, mobilisé comme sergent aviateur[20].

En 1947, il est propriétaire d’un café à Cogolin[21].

Quelque temps avant sa mort, il est fait chevalier de la Légion d’honneur qu’il reçoit des mains de son frère[22].

Postérité[modifier | modifier le code]

Il existe dans les années 1980 et 1990 une course dénommée Souvenir Maurice Goddet[23],[24],[25]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il s’unit en premières noces avec Odette Dupuy, fille de Léon Chavenon, fondateur du journal L’Information, en 1922[26], puis en secondes, en 1931[27], avec Gilberte Gaillard, la sœur d’un conseiller municipal de Passy[4]. Il a une fille, Françoise[28], en 1927[29] et un fils, Victor-Henri, le 11 septembre 1933[30]. Il s’unit en troisièmes noces à l’actrice Meg Lemonnier à Cogolin[31]. Il possède notamment un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine[4] et une maison sur le port de Saint-Tropez et à Ramatuelle[32],[33]. Ils ont un fils, Michel[34] et la famille réside à Saint-Tropez durant la guerre[35].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Il est coscénariste, avec Jean Antoine et Jean Leuillot du film Pour le Maillot jaune, réalisé par Jean Stelli en 1939[36].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Il est le coauteur avec son frère d’un ouvrage :

Jacques Goddet et Maurice Goddet (préf. Jules Rimet, ill. Milivoj Uzelac), Les Joies du Sport, Paris, Éditions d'Art Le Document,

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Fichier des personnes décédées (Décès) - data.gouv.fr », sur www.data.gouv.fr (consulté le )
  2. « Maurice Goddet (1901-1982) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  3. « But et Club », sur Gallica, (consulté le )
  4. a b c et d Robert Guyon, « Tête de pipe. Ces messieurs de la famille Goddet... », Sport : Fédération sportive du travail, Fédération sportive et gymnique du travail,‎ , p. 5 (lire en ligne Accès libre)
  5. « L'Intransigeant », sur Gallica, (consulté le )
  6. « La Dépêche : journal quotidien », sur Gallica, (consulté le )
  7. « La naissance du Tour de France en 1903 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, (consulté le )
  8. a et b Jean-Luc Boeuf, La république du tour de France, Paris, Seuil, (ISBN 978-2-02-058073-1, lire en ligne).
  9. « Paris-soir », sur Gallica, (consulté le )
  10. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  11. Paris-soir, (lire en ligne)
  12. « L'Équipe : le stade, l'air, la route », sur Gallica, (consulté le )
  13. « L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange », sur Gallica, (consulté le )
  14. « Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch », sur Gallica, (consulté le )
  15. « L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange », sur Gallica, (consulté le )
  16. Action française Auteur du texte, « L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet », sur Gallica, (consulté le )
  17. « L'Équipe : le stade, l'air, la route », sur Gallica, (consulté le )
  18. Moïse Internet Archive, Joseph Kessel, Jean Kisling et Barnett D. Conlan, Kisling, New york, H.N. Abrams, (ISBN 978-0-8109-0226-8, lire en ligne)
  19. « Mobilier et décoration : revue française des arts décoratifs appliqués : paraissant tous les mois / dir. Marcel Honoré », sur Gallica, (consulté le )
  20. Pour vous, (lire en ligne)
  21. Paris-presse, L’Intransigeant, (lire en ligne)
  22. Fédération française d'athlétisme Auteur du texte, « L'Athlétisme : organe officiel de la Fédération française d'athlétisme », sur Gallica, (consulté le )
  23. (it) CSI Piemonte, La Stampa (1993-02-16), Editrice La Stampa S.p.A., (lire en ligne)
  24. (de) « Radrennen: Unfall », Die Welt,‎ (lire en ligne)
  25. (nl) Pieter van den Akker, Tour de France regels en statistieken, Pieter van den Akker, (lire en ligne)
  26. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le )
  27. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le )
  28. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  29. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le )
  30. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le )
  31. « L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange », sur Gallica, (consulté le )
  32. « Paris-soir », sur Gallica, (consulté le )
  33. Le Pays libre, (lire en ligne)
  34. Marie-Claire, (lire en ligne)
  35. 7 jours, (lire en ligne)
  36. Jean Tulard, Guide des films, Paris, R. Laffont, , 3381 p. (ISBN 978-2-221-09662-8, 978-2-221-09663-5 et 978-2-221-09664-2, lire en ligne), p. 2369