Minchansaman

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Minchansaman
Illustration.
Illustration de Minchansaman
Titre
10e Cie Quich de Chanchan et empereur chimú

(20 ans)
Prédécesseur Inconnu
Successeur Chumun-Caur
Biographie
Titre complet Cie Quich X
Dynastie Dynastie de Tacaynamo
Date de naissance Vers 1420
Lieu de naissance Chan Chan
Date de décès
Lieu de décès Cuzco
Enfants Chumun-Caur

Minchansaman[1], également appelé Minchancaman[2], Minchan Zaman[3], Minchançaman[4] ou Minchan Caman[5], est le dixième empereur Chimú. Il est un grand conquérant qui, parallèlement à l’empereur inca Pachacútec, étend considérablement son empire[1]. Il est vaincu par les armées incas aux environs de 1470.

Biographie[modifier | modifier le code]

Minchansaman est le dernier empereur chimú, ou Cie Quiche. Son avènement est à placer aux environs de 1450[6]. Selon John Howlabd Rowe, il gouverne entre 1462 et 1470. Sa capitale est Chan Chan, ce qui signifie en langue Mochica, selon l’historien allemand Ernst Middendorf, « Soleil Soleil »[7].

Il est un grand commandant militaire, gouvernant la côte depuis Carabayllo à Tumbes[8], bien que son pouvoir dans les vallées méridionales soit limité[9].

Durant son règne il s’empare du désert de Sechura dans le nord, entrant en contact avec les populations amazoniennes[10]. Les territoires ne sont parfois pas conquis par la guerre mais par des pactes, maintenant ainsi l’ordre social et politique[10].

Face au danger chimú, les vallées de Chillon, de Rimac et de Lurin se confédèrent. De la forteresse de Paramonga partent alors des expéditions contre les résistants. Après de longs combats, Minchansaman vainc finalement cette confédération. Cette conquête sera la dernière de l’Empire chimú, avant qu’il ne succombe aux Incas[1],[11]. Par la suite, Minchansaman gouverne les territoires de quinze vallées couvrant 150 000 km2[12]. Malgré ces succès, Minchansaman décide, vers la fin de son règne, de diriger l’expansion chimú vers les hauts plateaux[13], principalement pour éviter une catastrophe due au fait que l’empire chimú dépend de l’irrigation issue des fleuves de l’est. Sans cette irrigation la côte serait trop désertique et aride pour l’établissement d’un Empire. Cependant plusieurs choses indiquent que l'Empire Chimú commence sa décadence, notamment le fait que le chroniqueur espagnol de l'époque coloniale Pedro Sarmiento de Gambla qualifie les Chimús comme tributaires de la seigneurie de Guzmango, à Cajamarca, souvent décrite comme un simple allié de Chan Chan[14].

Conquête Inca[modifier | modifier le code]

Les Incas, sous le commandement de Capac Yupanqui, envahissent la seigneurie de Guzmango, entrant ainsi en conflit avec les Chimús[14].

Des années plus tard, le prince héritier de Pachacútec, Tupac Yupanqui, commande une expédition contre les Chimús. Après avoir détruit les canaux d’irrigation qui partent de la rivière Moche vers Chan Chan[4], il arrive à convaincre Minchansaman de se rendre avec son lieutenant Querrotumi[15],[16].

Succession[modifier | modifier le code]

Le fils de Minchansaman et de Chanquirguanguan, la reine de la vallée de Huaura[17], Chumun Caur, remplace son père en tant que souverain chimú[18], et épouse une fille de Pachacútec[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Henri Favre, Les Incas, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », p. 12
  2. Rogger Ravines, 100 años de arqueología en el Perú, Lima, , p. 324
  3. Aristóteles Cruz Ledesma, Xauxa, , p. 201
  4. a et b (en) María Rostworowski Tovar de Diez Canseco (trad. Harry B. Iceland), History of the Inca Realm, Cambridge University Press, p. 78
  5. Rafael Moreno. El Reino chimú (1200-1400 d. C.). Blog Historia General de Perú. Publié le 16 août 2014. Consulté le 15 avril 2017.
  6. (en) James D. Henderson, Helen Delpar, Maurice Philip Brungardt et Richard N. Weldon, A Reference Guide to Latin American History, (ISBN 9781563247446), p. 19
  7. Alfredo A. Ríos Mercedes, Chan Chan, tesoro chimú, Trujillo, , p. 7
  8. Rogger Ravines, 100 años de arqueología en el Perú, Lima, , p. 334
  9. Rogger Ravines, 100 años de arqueología en el Perú, Lima, , p. 336
  10. a et b Patrick Karl O'Brien, Atlas of World History, Oxford University Press, (ISBN 9780195219210), p. 84
  11. Michael E. Mosley et Alana Cordy-Collins, The Northern Dynasties: Kinship and Statecraft in Chimor, Washington DC,
  12. Alfonso Klauer, Tahuantinsuyo: El cóndor herido de muerte, Lima (ISBN 9788468954219), p. 19
  13. Henri Favre, Les Incas, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », p. 13
  14. a et b María Rostworowski Tovar de Diez Canseco (trad. Simon Duran), Le Grand Inca Pachacútec Inca Yupanqui, Paris, Tallandier (ISBN 978-2-84734-462-2)
  15. (en) Garcilaso de la Vega El Inca (trad. Harold V. Livemore), Royal Commentaries of the Incas and General History of Peru, University of Texas Press
  16. Lenny Carbonel N., Coraje: la herencia del valle, Trujillo,
  17. Francisco E. Iriarte Brenner, La arqueología en el Perú, , p. 316
  18. María Rostworowski Tovar de Diez Canseco, Recursos Naturales Renovables y Pesca, Siglos XVI y XVII: Curacas y Sucesiones, Costa Norte, Lima, , p. 242
  19. Martti Pärssinen, Tawantinsuyu: el estado Inca y su organización política, (ISBN 9789972623226), p. 87

Bibliographie[modifier | modifier le code]