Mireille Maroger

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Mireille Maroger
Naissance
Ambatolampy (Madagascar)
Décès (à 29 ans)
Rabat (Maroc)
Nationalité Française
Activité principale
journaliste, avocate, écrivaine engagée
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres
Récit de voyages

Œuvres principales

Le Bagne

Mireille Maroger est une journaliste, avocate, et écrivaine française engagée contre le bagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mireille Maroger naît le à Ambatolampy (Madagascar) et meurt le à Rabat au Maroc[1]. Née d'un père pasteur de confession protestante[2], elle termine ses études en optant pour une carrière d'avocate à la Cour d'appel de Paris. Elle est également secrétaire à la conférence des avocats.

Elle s'improvise journaliste après son voyage de noce[3] dans les Caraïbes et l'Amérique latine en 1935 où elle s'intéresse de près à l'univers carcéral notamment au travers du bagne de Guyane. Elle s'inspire d'ailleurs d'Albert Londres pour écrire ses travaux. Elle publie de nombreux articles dans Le Journal et est par la suite accusée de diffamation[4]. Il n'y a cependant aucun procès à cause d'une loi d'amnistie[5].

Malgré le brillant avenir qui lui est destiné, elle connaît une fin tragique à ses 29 ans lors d'un accident d'avion alors qu'elle entreprenait une randonné aérienne le 21 octobre 1937 au Maroc[2].

Activités[modifier | modifier le code]

Mireille Maroger est une personnalité atypique qui n'hésite pas à prendre des risques. Elle exerce le métier d'avocat alors que quelques années auparavant cela était interdit aux femmes jusqu'à ce que la loi Viviani soit voté en 1906.

Le 29 juin 1935, elle apparaît dans Le Journal après avoir participé à une course d'automobile féminine[6].

Publications[modifier | modifier le code]

C'est en menant une enquête sponsorisée par Le Petit Journal[7] qu'elle écrit Le Bagne[8], publié en 1937. Cette œuvre a pour objectif de dénoncer les horreurs du bagne ainsi que les mauvaises conditions de vie des bagnards. Malgré la plume journalistique de l'auteur, l'on mettra très vite cet ouvrage en relation avec le récit de voyage.

Le bagne[modifier | modifier le code]

Le Bagne est le fruit d'une enquête de Mireille Maroger lors des voyages qu'elle effectue en Amérique latine et dans les Caraïbes. Sa préface est écrite par Jean-Charles Channel et Louis Rousseau. Le livre est publié en 1937 par le éditions Denoël[9]. Cet ouvrage a pour objectif de dénoncer les injustices du bagne, la perversion ainsi que les persécutions subit par les bagnards. Mireille Maroger met également en cause le système colonial au travers de son écriture[10].

Elle est citée dans de nombreux articles pour son œuvre :

  • Un paragraphe lui est consacré dans l'article : « Bagnards, “arabes” et porte-clefs en Guyane : Naissance et usages d’un rôle pénal et colonial (1869-1938) », où elle parle d'une certaine association nord-africaine[11]. Dans ce même article sera révélé son processus de questionnement, ainsi que ses intérêts pour les « porte-clefs » dans les bagnes.
  • Dans son œuvre Des hommes et des bagnes[12], Léon Collin cite Mireille Maroger en reprenant l'une de ses phrases : « De ce paradis les hommes ont fait un enfer[13] ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. Transcription de l'acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Rabat, à la mairie de Paris 6e, n° 1051, vue 16/31.
  2. a et b Philippe Poisson, « Une avocate au Bagne de Guyane ! », sur Le blog de Philippe Poisson (consulté le )
  3. Éric Dussert, « Femmes reporters dans la lumière », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  4. Paris Soir, « Cent dix-huit surveillant du bagne assigne une avocate en correctionnelle » Accès libre [PDF], sur bnf Gallica,
  5. Le blog Manioc, « Mireille Maroger : la jeune avocate qui dénonce le bagne » Accès libre, sur Le blog Manioc, (consulté le )
  6. « Le Journal », sur Gallica, (consulté le )
  7. Henri Marty, « Quand un homme, un seul, ne mange pas à sa faim, toute la société est déséquilibrée. », Archives Ouvertes,‎ , p. 11 (lire en ligne Accès libre [doc])
  8. Mireille Maroger, Le bagne, Paris, Denoël, (lire en ligne)
  9. « Manioc : Livres anciens | Bagne », sur www.manioc.org (consulté le )
  10. Publié par le Blog Manioc, « Mireille Maroger : la jeune avocate qui dénonce le bagne » (consulté le )
  11. Marine Coquet, « Bagnards, « arabes » et porte-clefs en Guyane : Naissance et usages d’un rôle pénal et colonial (1869-1938) », L’Année du Maghreb, no 20,‎ , p. 77–92 (ISSN 1952-8108, DOI 10.4000/anneemaghreb.4569, lire en ligne, consulté le )
  12. Jean-Lucien Sanchez, « Dr Léon Collin, Des hommes et des bagnes. Guyane et Nouvelle-Calédonie un médecin au bagne 1906-1913 », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,‎ (ISSN 2108-6907, lire en ligne, consulté le )
  13. Mireille Maroger, « Bibliographie de l'histoire de la justice française (1789-2011) » Accès libre, sur Criminocorpus, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]