Mohammad Rasoulof

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mohammad Rasoulof
Naissance
Drapeau de l'Iran Chiraz, Iran
Nationalité Drapeau de l'Iran iranienne
Profession réalisateur
Films notables Un homme intègre
Le diable n'existe pas

Mohammad Rasoulof, né en 1972 à Chiraz, est un réalisateur iranien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et débuts[modifier | modifier le code]

Mohammad Rasoulof (محمد رسول‌اف) étudie la sociologie à l'université de Chiraz[1] puis le montage cinématographique à l'institut d'études supérieures Sooreh de Téhéran[2].

Après plusieurs courts métrages, il réalise son premier long métrage, The Twilight (« Le crépuscule ») en 2002[2]. La reconnaissance lui vient en 2005 : son film Jazireh ahani (« La vie sur l'eau ») est récompensé au festival des films du monde de Montréal[2].

Carrière et démêlés avec les autorités iraniennes[modifier | modifier le code]

En , Rasoulof est arrêté avec Jafar Panahi, avec qui il co-réalise un film, pour « actes et propagande hostiles à la République islamique d'Iran »[3]. Rasoulof est condamné à un an de prison et Panahi à six ans[4],[5].

Les manuscrits ne brûlent pas, présenté au festival de Cannes 2013, dans la sélection Un certain regard, remporte le prix FIPRESCI[6].

En 2017, Un homme intègre est présenté à Cannes, dans la sélection Un certain regard, dont il remporte le prix[3]. Pour ce même film, Reza Akhlaghirad remporte le prix du meilleur acteur au festival international du film d'Antalya 2017[7].

Ce film lui vaut des ennuis des autorités dans son pays (passeport confisqué, convocation à un interrogatoire) qui l’accusent d'activités contre la sécurité nationale et de propagande contre le régime[8].

Le , il est condamné à un an de prison pour propagande contre le régime[9],[10].

Le diable n'existe pas, son film contre la peine de mort et réflexion sur le libre arbitre et le devoir de désobéir, remporte l'Ours d'or de la Berlinale 2020[11]. Interdit de sortie du territoire, le réalisateur n'a pas pu recevoir son prix[12].

En juillet 2022, Mohammad Rasoulof et Mostafa al-Ahmad sont arrêtés après la publication d'une tribune critiquant l'attitude des forces de l'ordre lors d'une manifestation. Jafar Panahi est arrêté à la suite d'une demande d'informations sur ces arrestations ; il est libéré sous caution en février 2023. Les autorités iraniennes reprochent aussi à Rasoulof un film documentaire sur le poète Baktash Abtin, Intentional crime, où il accuse le régime d'avoir délibérément privé le poète, emprisonné à Téhéran, des soins que son état de santé nécessitait[13].

Le festival de Cannes demande la libération immédiate des cinéastes Rasoulof, Aleahmad et Panahi et condamne la vague de répression en cours en Iran contre ces artistes[14]. Il est libéré à titre temporaire pour raisons de santé en janvier 2023 mais a interdiction de quitter le territoire. Invité à Cannes en 2023 comme membre d’un jury, il ne peut pas faire le déplacement.

Le 8 mai 2024, Rasoulof est condamné à une peine de huit ans de prison, dont cinq applicables, pour « collusion contre la sécurité nationale ». Le 77e festival de Cannes, qui débute le 14 mai, a sélectionné son film The Seed of the Sacred Fig. Son avocat, Me Paknia affirme que les autorités ont convoqué des membres de l’équipe du film pour les interroger et qu’ils ont subi des pressions pour retirer le film des compétitions internationales[12].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « White Meadows Tribeca Film Festival », sur tribecafilm.com (consulté le ).
  2. a b et c « Mohammad Rasoulof - Cinémathèque française », sur cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr (consulté le ).
  3. a et b « Cannes : le prix Un certain regard attribué au film anti-corruption Un homme intègre », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. Jean-Michel Frodon, « Qui sont les cinéastes que Téhéran emprisonne ? », sur Slate.fr, (consulté le ).
  5. « Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof risque jusqu'à six ans de prison », sur Le Figaro, (consulté le ).
  6. « Cannes : le prix Fipresci de la critique internationale à La Vie d'Adèle », sur L'Express, (consulté le ).
  7. (en) « News'Angels Wear White', 'Man of Integrity' win top Antalya Film Festival prizes », sur screendaily.com, (consulté le ).
  8. Clarisse Fabre, « Mobilisation autour du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. « Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof condamné à un an de prison », sur Le Monde, (consulté le ).
  10. « Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof condamné à un an de prison », sur Courrier international, (consulté le ).
  11. Didier Péron, « Iran : le cinéaste Mohammad Rasoulof, Ours d’or à Berlin en 2020, incarcéré pour sa trop grande liberté de parole », sur Libération, (consulté le ).
  12. a et b Agence France-Presse, « Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof condamné à une peine de prison, annonce son avocat », sur Mediapart, (consulté le ).
  13. Rédaction, « Le cinéaste iranien Jafar Panahi va devoir passer six ans en prison », sur Libération, (consulté le ).
  14. « Le Festival de Cannes demande la libération immédiate des cinéastes Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi », sur festival-cannes.com, (consulté le ).
  15. Jean-Michel Frodon, « Un homme intègre, le combat d'un homme seul », sur Slate.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]