Moyenne logarithmique

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Graphique tridimensionnel représentant la moyenne logarithmique de x et y.

En mathématiques, la moyenne logarithmique est un type de moyenne.

Pour deux réels strictement positifs, elle est égale à leur différence, divisée par le logarithme de leur quotient. Cette moyenne est utilisée lors de problèmes d'ingénierie concernant le transfert de chaleur et de masse.

Définition[modifier | modifier le code]

La moyenne logarithmique de deux réels strictement positifs est définie par :

.

Ainsi, par exemple, la moyenne logarithmique de 1 et 2 est , voir la suite A007525 de l'OEIS.

Propriétés[modifier | modifier le code]

La moyenne logarithmique est bien une moyenne, car comprise entre a et b (ce résultat est connu sous le nom d'« inégalité de Napier[1]»). Elle est de plus homogène : .

Inégalités[modifier | modifier le code]

La moyenne logarithmique de deux nombres est inférieure ou égale à leur moyenne arithmétique et à leur moyenne d'ordre 1/2 , mais supérieure ou égale à leur moyenne géométrique et à leur moyenne harmonique ; plus précisément :

[2],[3],[4].

Les deux inégalités extrêmes viennent de la croissance avec de la moyenne d'ordre et les deux inégalités centrales de la croissance avec de la moyenne de Stolarsky .

Ces deux dernières inégalités se démontrent élémentairement comme suit.

Pour , on pose  ; les inégalités s'écrivent alors .

En remplaçant par , la première inégalité s'écrit , inégalité classique.

La deuxième s'écrit aussi  ; en remplaçant par , elle s'écrit , inégalité également classique.

La relation entre les moyennes géométrique, logarithmique et arithmétique peut aussi se déduire de l'inégalité d'Hermite-Hadamard pour f = exp sur [ln(a) , ln(b)].

Diverses obtentions de cette moyenne[modifier | modifier le code]

Par le théorème des accroissements finis[modifier | modifier le code]

D'après le théorème des accroissements finis, il existe un réel entre a et b où la dérivée d'une fonction f est égale à la pente de la sécante :

La moyenne logarithmique est le nombre lorsque l'on prend  :

soit :

Par intégration[modifier | modifier le code]

La moyenne logarithmique peut également être interprétée comme l'aire sous une courbe définie par des fonctions exponentielle :

Carlson donne d'autres expressions intégrales[5]:

D'après le théorème des sommes de Riemann, est la limite de la suite décroissante , formée de moyennes arithmétiques de moyennes géométriques pondérées.

Généralisation[modifier | modifier le code]

Par le théorème des accroissements finis généralisé à l'ordre n[modifier | modifier le code]

On peut généraliser la moyenne logarithmique à n + 1 variables en considérant le théorème des accroissements finis généralisé à l'ordre n faisant intervenir les différences divisées d'ordre n du logarithme.

On obtient

désigne la différence divisée d'ordre n du logarithme.

Pour n = 2, cela donne par exemple :

.

Par intégration[modifier | modifier le code]

L'interprétation intégrale peut aussi être généralisée à plusieurs variables, mais elle conduit à un résultat différent. Étant donné le simplexe et une mesure appropriée qui assigne au simplexe un volume égal à 1, on obtient

Cela peut être simplifié en utilisant les différences divisées de la fonction exponentielle pour

.

Exemple pour

.

Relations avec d'autres moyennes[modifier | modifier le code]

  • Moyenne arithmétique :
  • Moyenne géométrique :
  • Moyenne harmonique :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. (en) Eric W. Weisstein, « Napier's Inéquality », sur MathWorld
  2. (en) B. C. Carlson, « Some inequalities for hypergeometric functions », Proc. Amer. Math. Soc., vol. 17,‎ , p. 32–39 (DOI 10.1090/s0002-9939-1966-0188497-6)
  3. (en) B. Ostle et H. L. Terwilliger, « A comparison of two means », Proc. Montana Acad. Sci., vol. 17,‎ , p. 69–70
  4. (en) Tung-Po Lin, « The Power Mean and the Logarithmic Mean », The American Mathematical Monthly, vol. 81,‎ (DOI 10.1080/00029890.1974.11993684)
  5. (en) Billie C. Carlson, « The Logarithmic Mean », The American Mathematical Monthly, vol. 79, no 6,‎ , p. 615– (DOI 10.2307/2317088)
Bibliographie