Musée archéologique de Nauplie

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Musée archéologique de Nauplie
Le Musée archéologique, au fond de la place Syntagma
Informations générales
Type
Ouverture
années 1930
Visiteurs par an
27 760 (2019)[1]
Site web
Collections
Collections
Du Paléolithique à l'époque romaine
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Place Syntagma, Nauplie
Coordonnées
Carte

Le Musée archéologique de Nauplie est un musée consacré à la préhistoire et à l'archéologie de l'Argolide[2], depuis le Paléolithique jusqu'à l'époque romaine. Il est situé à Nauplie, dans le Péloponnèse, en Grèce.

Situation et bâtiment[modifier | modifier le code]

Salle du premier étage.

Le musée se trouve sur la place principale de la vieille ville (place Syntagma, grec moderne : Πλατεία Συντάγματος, « place de la Constitution »), dont il limite le côté ouest. Il est installé, depuis les années 1930, dans l'ancien arsenal vénitien, construit en 1713.

Collections[modifier | modifier le code]

Armure mycénienne de Dendra. Nécropole de Dendra, XVe siècle av. J.-C.

Les collections sont exposées sur deux niveaux, au premier et au deuxième étages du bâtiment. Elles se développent chronologiquement en commençant par le premier niveau. Le musée a fait l'objet d'une complète rénovation, financée par le gouvernement grec et par l'Union européenne, de 2003 à 2008 et les collections sont présentées suivant les techniques de la muséographie contemporaine.

L'objet le plus remarquable du musée, par son caractère unique, est sans doute l'armure mycénienne de Dendra, en plaques de bronze et lanières de cuir, au casque décoré de dents de sangliers.

En dehors du matériel provenant directement des fouilles, le musée abrite aussi la collection Glymenopoulos[3] (céramique peinte), ainsi que d'autres dons ou legs. Dans la collection Glymenopoulos, on remarque une amphore panathénaïque attribuée au peintre du Mastos (vers 530-520 av. J.-C.).

Découvertes de la grotte Franchthi[modifier | modifier le code]

Les objets les plus anciens exposés dans le musée sont des foyers paléolithiques en argile des gorges de Kleisoura, près de Prosymna (32 000-21 000 av. J.-C.), ainsi que des outils en pierre et en os, des coquillages, des os d'animaux et de poissons, ainsi que des bijoux fabriqués à partir de ces matériaux qui documentent la transition des activités de chasse, pêche et cueillette à l'agriculture trouvés dans la grotte Franchthi[4] (en grec moderne : Σπήλαιον Φράγχθι), de type abri sous roche, située sur la rive nord de la baie de Kiláda (golfe Argolique). Ce site archéologique, fouillé entre 1967 et 1976, fournit une série ininterrompue de dépôts s'étendant d'environ 20 000 av. J.-C. (et probablement même avant) jusqu'à environ 3000 av. J.-C., qui représente la plus longue période d'occupation continue enregistrée sur un site en Grèce, déterminée par analyse au radiocarbone (C-14)[5].

Période paléolithique[modifier | modifier le code]

Les archéologues supposent que les habitants de la grotte étaient probablement des chasseurs-cueilleurs saisonniers, car ils n'ont trouvé aucune preuve d'habitation pendant les mois d'hiver sur la base de l'analyse du contexte botanique. Les outils typiques ont été fabriqués à partir de silex et de chert, ainsi qu'une petite quantité d'obsidienne, notamment une lamelle à dos, un minuscule outil de coupe polyvalent et de petits grattoirs (pour enlever la chair des peaux), mais pas de poterie ni d'éléments d'architecture[5].

Période mésolithique[modifier | modifier le code]

Les indices archéologiques indiquent un hiatus de 300 à 600 ans entre les périodes paléolithique et mésolithique. Les chercheurs soulignent des changements dans les restes d'animaux et les ensembles botaniques qui pourraient indiquer un changement d'environnement vers une forêt plus ouverte. Des microlithes d'obsidienne ont été trouvés, suggérant que l'obsidienne a été obtenue à Mélos, à environ 150 km de là. Des sépultures humaines, à la fois à inhumation et à crémation, ont été découvertes, ainsi que des meules d'andésite, indiquant que la grotte Franchthi était habitée de manière plus permanente[5].

Période néolithique[modifier | modifier le code]

Coquillages et bijoux néolithiques. Grotte Franchthi, 6800-3200 av. J.-C.

La collection de vases et de figurines anthropomorphes et zoomorphes en argile témoigne de l'évolution culturelle survenue au cours de la période néolithique. Les archéologues ont découvert des restes de moutons et de chèvres domestiqués, l'apparition de formes domestiquées de blé, d'orge et de lentilles, ainsi que des outils de pierre polie et une augmentation significative des meules et des faucilles utilisées pour couper les plantes. Les récipients en céramique du Néolithique ancien présentent un aspect bruni monochrome foncé, indiquant une cuisson à température relativement basse. Un petit pourcentage d'objets sont peints avec des motifs rouges ou brun-rouge. Étonnamment, les chercheurs ont émis l’hypothèse que ces récipients n’étaient probablement que des objets d’art utilisés à des fins d’exposition en fonction de leur forme, de leur taille et de leur décoration, ainsi que de leurs signes d’usure et de réparation. On pense qu'un petit vase en argile trouvé au pied de la tombe d'un enfant est le signe d'un développement du statut héréditaire à cette époque.

Les poteries du Néolithique moyen des collections du musée, appelées « Urfirnis », sont plus uniformes et plus légères que les exemplaires antérieurs. Les chercheurs pensent que les potiers avaient clairement appris à purifier leur argile de manière plus approfondie et à cuire leurs produits à des températures plus élevées (environ 800 °C), en lots beaucoup plus importants. Ces céramiques reflètent également l'application d'une barbotine ou d'un lavis rougeâtre. La variété des formes et des indications de décoloration thermique suggère leur utilisation comme récipients de cuisson. Les objets funéraires, notamment les outils en os, les lames d'obsidienne et la poterie, témoignent de l'accumulation de biens personnels, ainsi que du développement d'un statut social hiérarchique.

Les objets raffinés brunis en noir datent de la période du Néolithique supérieur. Ils sont décorés d'un voile de peinture blanche donnant l'impression d'un négatif sur la surface noire. Des poteries au motif sombre sur fond clair, peintes avec une peinture terne à base de manganèse, sont également présentées dans le cadre de cette période[5].

Principaux sites représentés[modifier | modifier le code]

Bague en or, avec chevaux et fontaine. Ier/IIIe siècle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en + el) ELSTAT, « Museums and archaeological sites (visitors, receipts) / March 2021 » [xls], sur www.statistics.gr (consulté le ).
  2. D'autres musées conservent les trouvailles de l'Argolide, à Argos, à Mycènes et à Épidaure.
  3. E. Glymenopoulos est un avocat collectionneur d'antiquités qui a fait don de sa collection au musée de Nauplie.
  4. Evangelia Pappi, « Archaeology Museum », sur Municipality of Nafplio, Municipality of Nafplio (consulté le )
  5. a b c et d Jeremy Rutter, « The Southern Greek Palaeolithic, Mesolithic, and Neolithic Sequence at Franchthi » [archive du ], sur Aegean Prehistoric Archaeology, Dartmouth College (consulté le )
  6. Site de l'Institut suédois à Athènes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]