Namsa Leuba

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Namsa Leuba
Exposition Art Paris Art Fair au Grand Palais en 2017 : espace de la galerie Art Twenty One de Lagos, avec au mur, en arrière-plan à droite, un accrochage des photos de Namsa Leuba (série Inyakanyaka)
Biographie
Naissance
Nationalités
Formation
Activité

Namsa Leuba née en 1982 à Neuchâtel en Suisse, est une photographe helvéto-guinéenne

Son travail se concentre principalement sur l'identité africaine, qu'elle interroge et examine quelquefois avec un regard d'occidentale.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Namsa Leuba est née en Suisse, à Neuchâtel, d'une mère guinéenne, animiste musulmane, et d'un père suisse, de religion chrétienne protestante[1],[2],[3]. Elle est diplômée en 2002 du lycée Jean-Piaget, une école secondaire en langue française. Puis, elle prolonge ses études à l'École d'Arts Appliqués (EAA) de La Chaux-de-Fonds (filière artistique du Centre interrégional de formation des Montagnes neuchâteloises) en 2008. En 2011, elle obtient un baccalauréat ès arts avec une mention en communication visuelle et photographie à l'ECAL, l'Université d'Art et de Design de Lausanne. Elle termine ses études de troisième cycle en photographie à l'École d'arts visuels de New York en 2013.[réf. souhaitée]

En 2015, après avoir enchaîné les expositions et les performances, elle revient de nouveau à l'ECAL, pour une formation complémentaire, en direction artistique[1]. Elle conçoit également les visuels accompagnant une nouvelle collection de Edun, la marque de mode équitable de Bono et Ali Hewson, dont la fabrication se fait dans les régions d'Afrique subsaharienne. Puis en 2016, elle signe une campagne de communication pour la collection hiver 2016-2017 de Christian Lacroix, assurant à la fois la direction artistique et les prises de vues[1].

La galerie qui la représente, Art Twenty One, dirigée par Caline Chagoury, est basée à Lagos, au Nigeria[1],[4]. Les sujets de la majeure partie de son travail sont des personnes non professionnelles. Elle affirme qu'elle réalise la majeure partie de son casting dans la rue[5].

Quelques travaux notables[modifier | modifier le code]

NGL[modifier | modifier le code]

Les photos de cette série NGL (Nouvelle Génération de Lagos), de 2015, lui ont été inspirées par la jeunesse urbaine de Lagos, et l'énergie de cette ville, son chaos, son dynamisme et son langage visuel spécifique. Les modèles sont nigérians et elle a collaboré également avec des artistes locaux : TZar, Tokyo James, Re Bahia, Je Suis Isigo, Déco, Maxivive[6],[7],[8],[9].

Inyakanyaka[modifier | modifier le code]

La série Inyakanyaka (désordre en zoulou) est un travail mené en 2014 lors d'une résidence artistique à Johannesburg. Cette série met en scène des enfants vêtus de vêtements et d'attributs issus de cérémonies animistes, et arborant quelquefois des symboles plus contemporains. Ses modèles sont des Zoulous, ou des Khoïsans. La photographe a voulu illustrer aussi la difficulté pour les jeunes générations africaines, prises entre leur culture traditionnelle et une culture urbaine et plus occidentale[10],[11].

Ya Kala Ben[modifier | modifier le code]

Ya Kala Ben est un projet de 2011 réalisé lors d'un voyage à Conakry en Guinée. Pour ce projet, elle étudie les rituels et artefacts propres à la cosmologie des Guinéens ainsi que les statuettes ayant une signification rituelle. Elle recontextualise ces artefacts sacrés en adoptant un regard occidental. Durant la réalisation de ce projet, elle rencontre parfois des réactions violentes de Guinéens qui voient son travail comme un sacrilège[12],[13]. Elle a fait même l'objet d'une arrestation au cours de la réalisation de cette série[14].

Les images de ce projet représentent des cérémonies déguisées, des exorcismes, ainsi que des pratiques de contorsions. La palette de couleur de ses pièces est désaturée[15], avec une prédominance des verts, ainsi que des oranges et rouges. De nombreuses images sont également en noir et blanc. 

Le V. U. C. A. Magazine[modifier | modifier le code]

Le V. U. C. A. Magazine est une collaboration artistique entre Namsa Leuba et le graphiste Hugo Hoppmann, en 2010, dans le cadre de la formation à l'ECAL terminée en 2011. VUCA est l'acronyme de : Volatile, Uncertain, Complex, Ambiguous (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu en anglais). Le magazine imaginé explore l'architecture, le design et la décoration intérieur, autour de la thématique : Ethno vs Moderne. La majorité de cette revue est en noir et blanc, bien que plusieurs pages contiennent des blocs de couleur[15].

Prix[modifier | modifier le code]

  • 2010 : Premier prix au festival de photographie Planche(s) contact de Deauville
  • 2012 : Lauréate du programme Photo Global au Festival international de mode et de photographie à Hyères, et premier prix du concours photo annuel pour Emotion series.
  • 2013 : Lauréate du Flash Forward Emerging Photographers Award (États-Unis)
  • 2013 : Lauréate du PDN 2013 Photo Prix Annuel
  • 2013 : Lauréate du Magenta Foundation’s prize

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Luc Debraine, « Photographie : Namsa Leuba, d’un continent à l’autre », L'Hebdo,‎ (lire en ligne)
  2. Gilles Renault, « Photoquai, embarquement immédiat », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. Gwenola Guidé, « Les statuettes de chair de Namsa Leuba », L'Est Républicain,‎ (lire en ligne)
  4. Roxana Azimi, « Amateurs d’art contemporain africain, c’est le moment d’acheter ! », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Armory Africa Focus Preview: A Conversation with Namsa Leuba », Aperture Foundation NY,‎ (lire en ligne)
  6. Roxana Azimi, « L’Afrique s’expose à l’Armory Show de New York », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « Namsa Leuba: Ethnomodern », C&,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « Namsa Leuba », Vogue Italia,‎ (lire en ligne)
  9. (en) NatalieAnn Rich, « Namsa Leuba and the New Faces of African Art », A Women's Thing,‎ (lire en ligne)
  10. « Les enfants totems d'une Afrique en mutation », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. Étapes : 228 : Design graphique & Culture visuelle, étapes: éditions, (lire en ligne), « Namsa Leuba », p. 98-101
  12. « Photoquai 2015: «We are family» », 20 minutes,‎ (lire en ligne)
  13. (en) « Namsa Leuba », sur African Photography Network
  14. Luc Debraine, « Photos fétiches », L'Hebdo,‎ (lire en ligne)
  15. a et b (en) Stephanie Baptist, « Namsa Leuba : The Art of Deconstruction », Another Africa,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]