Nouvelle perspective sur Paul

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Valentin de Boulogne : Saint Paul écrit ses épîtres, 1618-1620 circa, Musée des Beaux-Arts de Houston, Texas.

La « nouvelle perspective sur Paul » est une réinterprétation des Épîtres de Paul, introduite à la fin des années 1970 par le théologien méthodiste américain E. P. Sanders, notamment dans son livre Paul and Palestinian Judaism (1977)[1],[2].

Selon la plupart des exégètes, notamment luthériens et réformés, Paul développe la théologie de la justification par la foi, en opposition à la justification par les œuvres.

Pour Sanders, Paul traite non pas des « œuvres » en général mais plutôt de questions d'observance telles que la circoncision, les prescriptions alimentaires et les lois sur le Shabbat, qui sont autant de « marqueurs » séparant les Juifs des autres peuples[3]. Il s'agit donc de relire Paul indépendamment de l'interprétation traditionnelle en considérant que sa doctrine porte avant tout sur la relation judaïsme-christianisme. Sanders ne voit pas le judaïsme du Second Temple comme particulièrement « légaliste » ni orienté vers le salut par les œuvres. En tant que peuple élu, les Juifs se trouvent déjà dans l'Alliance de Dieu[3]. Contrairement à la croyance protestante, observer les lois de la Torah n'est pas un moyen d'entrer dans l'Alliance, mais d'y rester[3].

Cette approche, qui remet en cause la prééminence de la Sola fide et de l'efficacité de la grâce divine dans la théologie paulinienne, fait l'objet d'un débat au sein de plusieurs instances protestantes[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Paul et Luther[modifier | modifier le code]

Page de la Bible (Rm 3:1–9a) avec les annotations manuscrites de Luther pour son Cours sur l’Épître aux Romains de 1515-1516 à Wittenberg.

Le luthéranisme traditionnel voyait le concept de justification par la foi développé par Martin Luther, principalement à partir de son analyse de l'Épître aux Romains, comme le fondement essentiel de la doctrine réformatrice. Au centre de cette lecture de Paul se trouvait son rejet de la loi juive, où Luther croyait percevoir une critique du « salut par les œuvres ». Pour Luther, qui pensait s'appuyer sur Paul, le salut de l'âme n'est pas dû à des œuvres pieuses, mais uniquement à une foi inconditionnelle. La « nouvelle perspective » remet cette approche en question et tente d'examiner les enseignements pauliniens dans leur contexte juif d'origine. Il s'agit alors de déterminer dans quelle mesure Paul a rejeté la Loi juive.

Précurseurs[modifier | modifier le code]

À partir du XIXe siècle, la lecture de Paul par Luther est remise en cause par les théologiens. En particulier, la vision d'un judaïsme antique réduit à une religion des mérites acquis par les œuvres n'est plus tenable, étant donné les progrès de l'histoire des religions.

E. P. Sanders cite Albert Schweitzer, auteur en 1930 d'un livre intitulé La Mystique de l'apôtre Paul[5], pour considérer que l'idée centrale de la théologie paulinienne est plutôt la notion d'union mystique avec le Christ ("être en Christ") qu'une théorie de la justification[6]. Selon Sanders, Schweitzer a anticipé des idées essentielles de la « nouvelle perspective sur Paul ». Cependant, les conclusions de Schweitzer ont été occultées par l'apparition de Rudolf Bultmann et de l'école de la Formgeschichte[7].

Le théologien luthérien Krister Stendahl est considéré comme aussi influent que Sanders dans le développement de la « nouvelle perspective sur Paul »[8]. Dans un article publié en 1963, il écrit que l'approche luthérienne de la théologie de Paul ne cadre pas avec le contenu des épîtres et repose davantage sur des interprétations erronées de la christologie paulinienne[9]. Pour Stendahl, Paul n'a pas critiqué la Loi juive en fonction de la question du salut individuel : cette critique sert avant tout à légitimer sa mission auprès des Gentils. C'est pourquoi on ne saurait placer la doctrine de la justification au centre de la théologie paulinienne. Stendahl estime que des idées occidentales modernes ont été superposées aux textes bibliques et en particulier aux œuvres de Paul[10].

Lancement de la « nouvelle perspective »[modifier | modifier le code]

En 1977, le théologien méthodiste E. P. Sanders publie un livre intitulé Paul and Palestinian Judaism[11], où il conclut que la conception luthérienne traditionnelle du judaïsme antique et donc de la prédication de Paul sont fondamentalement inexactes.

James Dunn, de l'Église d'Écosse, et Nicholas Thomas Wright (anglican) se rangent rapidement aux idées de Sanders. Wright aurait été le premier, en 1978, à parler de « nouvelle perspective sur Paul »[12], mais cette expression n'a été popularisée que lorsque Dunn l'a utilisée comme titre de sa conférence commémorative de Manson en 1982, où il définit cette école de pensée[13],[14].

N. T. Wright a écrit un grand nombre d'œuvres visant à vulgariser la « nouvelle perspective » en dehors du monde universitaire[15].

Le mouvement de la « nouvelle perspective » est étroitement lié à la montée de l’intérêt scientifique pour l’étude de la Bible dans le contexte d’autres textes anciens. Les spécialistes affiliés au Context Group (en) ont donc appelé à diverses réinterprétations de textes bibliques[16],[17],[18].

Principales idées[modifier | modifier le code]

Lucas Cranach l'Ancien, La Loi et la Grâce, Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg.

Dans l'optique de la « nouvelle perspective », les études sur le corpus paulinien ont été fortement influencées par la doctrine de Luther, qui aurait associé des aspects négatifs du catholicisme du XVIe siècle à certains aspects du judaïsme du Second Temple[19]. Cette doctrine, présente dans la pensée chrétienne au moins depuis Augustin[19],[20], est nommée la « vieille perspective » par les tenants de la « nouvelle perspective ». Les points d'accord entre ses auteurs sont notamment une vision du judaïsme antique comme une religion d'où la notion de grâce divine n'est pas absente et un réexamen de ce que Paul entend par « œuvres de la loi ».

Même si l'expression « nouvelle perspective » formulée au singulier donne une impression d'unité[6], N. T. Wright écrivait en 2003 qu'il y a probablement presque autant de nouvelles perspectives que d'auteurs, ajoutant : « Et je ne suis pas d'accord avec la plupart d'entre elles »[21],[22],[23]. Par exemple, Dunn perçoit une cohérence fondamentale dans la pensée de Paul, ce qui n'est pas le cas de Sanders. Dunn est également en désaccord avec la définition que Sanders a du terme «  justification », définition qui souffre d'une « exégèse individualisante ».

Œuvres de la loi[modifier | modifier le code]

La signification de l'expression « œuvres de la loi »[24] constitue le thème distinctif de la « nouvelle perspective ». Luther y voit une référence à l'effort humain pour accomplir de bonnes œuvres afin de respecter les normes de Dieu, autrement dit une forme de légalisme. Paul argumenterait alors contre l'idée que l'humanité peut mériter le salut uniquement par les bonnes œuvres.

La « nouvelle perspective », au contraire, considère que Paul désigne les « signes d’appartenance à une alliance » et critique les néophytes qui veulent appliquer l'ensemble des lois de la Torah pour entrer dans l'alliance avec Dieu[25]. À l'époque de Paul, le judaïsme était soumis à des influences extérieures[26] et un débat existait en son sein pour déterminer jusqu'à quel point il fallait se conformer à l'intégralité des coutumes ancestrales, notamment les prescriptions de la Torah. Selon la « nouvelle perspective », Paul, qui participe à ce débat[26], argumente contre la position conservatrice et identifie ces coutumes, objet de ses critiques, comme étant la circoncision, les lois alimentaires et l'observance rigoureuse du Shabbat[24],[27].

Efforts humains et bonnes œuvres[modifier | modifier le code]

En se fondant sur cette interprétation des « œuvres de la loi », la « nouvelle perspective » tend à souligner que Paul ne s'oppose pas aux efforts humains ni aux bonnes œuvres, voire s'y montre favorable. D'après N. T. Wright, « Le Jugement dernier selon les œuvres [...] était très clair pour Paul (comme pour Jésus). Paul, en compagnie du judaïsme dominant du Second Temple, affirme que le Jugement dernier de Dieu dépendra de la vie menée dans sa globalité, en d'autres termes, y compris les œuvres[28]. »

En revanche, Wright rejoint la théologie protestante traditionnelle en réfutant l'idée que les bonnes œuvres contribuent au salut : nos œuvres sont le résultat de notre salut et le Jugement futur le montrera.

Pistis Christou : « foi en » ou « fidélité de »[modifier | modifier le code]

Paul fait usage du mot grec πίστις, pistis (« confiance », « croyance », « foi » ou « fidélité »). Les théologiens luthériens et réformés interprètent souvent ce mot comme signifiant une croyance en Dieu et une confiance dans le salut par le Christ. Ils s'appuient sur plusieurs passages de la Bible, notamment l'Épître aux Éphésiens : « Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Eph 2:8-9). E. P. Sanders estime qu’Éphésiens 2:9 enseigne la perspective traditionnelle[29].

Toutefois, des études récentes sur le mot grec pistis concluent que son sens premier était « fidélité », ce qui signifie un engagement ferme dans une relation interpersonnelle[30],[31],[32],[33]. Cette notion semble impliquer et nécessiter un effort humain. L'interprétation des écrits de Paul selon laquelle nous devons obéir « fidèlement » aux ordres de Dieu est bien différente de l'idée que nous devons « croire » qu'il fera tout pour nous. Cela explique également pourquoi l'Épître de Jacques est catégorique sur le fait que « la foi sans les œuvres est morte » et qu'« un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seule » (Jc 2:14-26)[34].

Les auteurs de la « nouvelle perspective » pensent que Jacques s'insurge contre ceux qui essaient de réduire la foi à une adhésion intellectuelle et que Paul a toujours voulu dire que « foi » signifie une soumission totale à Dieu[35].

Une question connexe est le débat sur pistis Christou (« foi en Christ »). À plusieurs reprises, Paul utilise cette formule. Elle est ambiguë du point de vue linguistique, du fait qu'elle peut se référer à notre foi en Christ (« génitif objectif ») ou à la fidélité de Christ à Dieu (« génitif subjectif »), ou même à notre foi / fidélité en Dieu à l'image de celle de Christ (« génitif adjectival »). Il existe un désaccord au sein de la communauté universitaire sur le meilleur rendu[36].

Grâce ou faveur[modifier | modifier le code]

Dans la Bible hébraïque, le concept de « grâce » est exprimé par la racine trilittère חנן (Ḥ-N-N) à propos de la faveur accordée par Dieu. La Septante le traduit par χάρις / kháris. Le terme est repris dans le corpus paulinien, en particulier dans l'Épître aux Romains ainsi que dans la Première et la Deuxième Épître aux Corinthiens.

Les théologiens luthériens et réformés ont traduit le mot grec kháris par « grâce », ce qui sous-entend l'absence d'effort humain dans le salut parce que Dieu en est le facteur déterminant. Cependant, selon certains spécialistes de la culture grecque antique, « faveur » serait une meilleure traduction, car le mot se réfère normalement à « faire une faveur ».[réf. nécessaire] Dans les sociétés anciennes, ces faveurs devaient être remboursées, et un système informel de faveurs fonctionnait comme un système d'emprunts[37]. Les cadeaux engendraient l'attente de la réciprocité[38]. Par conséquent, la « nouvelle perspective » fait valoir que lorsque Paul parle de la « faveur » que Dieu nous a faite en envoyant Jésus, il dit que Dieu a pris l'initiative, ce qui n'implique pas qu'il n'y ait pas d'effort humain dans le salut, mais plutôt que les chrétiens ont l'obligation de rendre la faveur que Dieu leur a accordée.

Certains[Qui ?] soutiennent que cette opinion dévalorise la « faveur » initiale - l'envoi de Jésus. Cependant, d'autres[Qui ?] estiment qu'il s'agit d'un faux dilemme : tout par grâce contre tout par les œuvres. De nombreux partisans[Qui ?] de la « nouvelle perspective » qui considèrent la kháris comme une « faveur », n'enseignent pas que les chrétiens « gagnent » le ciel en dehors de la mort du Christ. Le pardon des péchés par le sang de Christ reste nécessaire au salut. Mais ce pardon exige des efforts de la part de l’individu (cf. Phil. 3:12-16)[39].

L'expiation[modifier | modifier le code]

Pour théologiens luthériens et réformés historiques, la théorie de l'expiation par substitution pénale et la croyance en « l'œuvre achevée » du Christ ont été essentielles.[réf. nécessaire] Les rédacteurs de la « nouvelle perspective » se sont régulièrement demandé si cette opinion revêtait une telle importance dans les écrits de Paul. Si la plupart des auteurs de la « nouvelle perspective » ont avancé que d'autres théories de l'expiation sont plus essentielles dans la pensée de Paul, il y a une grande diversité d'opinions sur ce que pourrait être la véritable vision de Paul sur l'expiation :[pas clair]

  • EP Sanders soutient que l'idée centrale de Paul était que nous participions de manière mystique et spirituelle au Christ ressuscité et que tout le langage judiciaire de Paul était subordonné au langage participatif[11].
  • NT Wright fait valoir que Paul voyait en Israël un représentant de l'humanité et s'attribuait le péché de l'humanité tout au long de l'histoire. Jésus, à son tour, en tant que Messie est représentatif d'Israël et concentre ainsi les péchés d'Israël sur lui à la croix. Le point de vue de Wright est donc une forme « historisée » de substitution pénale[40].
  • Chris VanLandingham explique que Paul considérait le Christ comme ayant vaincu le diable et enseignant aux humains comment Dieu veut qu'ils vivent et leur donnant l'exemple[41].
  • David Brondos fait valoir que Paul voyait Jésus comme l'élément d'un récit plus large dans lequel l'Église s'emploie à transformer la vie des individus et du monde, et que le langage participatif de Paul devrait être compris dans un sens éthique (les êtres humains vivent une vie semblable au Christ) plutôt que mystiquement comme le pensait Sanders[42].
  • Pilch et Malina estiment que Paul adhère à la théorie sur l'expiation de la satisfaction[43].
  • Stephen Finlan soutient que Paul utilise de nombreuses métaphores pour décrire l'expiation. “Justifié par son sang” (Rom 5:9) signifie qu'une substance cultuelle a un effet judiciaire. Paul a également enseigné la transformation des croyants à l'image de Dieu par le Christ (Theosis)[44].

Critique[modifier | modifier le code]

La « nouvelle » perspective a été un sujet extrêmement controversé[4].

La controverse persistante a conduit l'Alliance évangélique à organiser un symposium en pour discuter de la question. Un compte rendu de ce symposium comprend un chapitre de Chalke et ses vues figurent également dans « le débat sur l'expiation »[45],[46]. Un groupe de trois théologiens évangéliques conservateurs a répondu à Chalke avec leur livre, Pierced for our Transgressions (Crossway Publishing, 2007), qui critiquait vivement la position de Chalke comme étant incompatible avec certaines confessions de foi évangéliques[47],[48]. Cependant, NT Wright approuva Chalke et s’opposa à ce dernier livre, déclarant, par exemple, que « malgré les soutiens retentissants d’hommes célèbres, il [Pierced for our Transgressions] est profondément, sérieusement et incroyablement non biblique ».

Les deux côtés ont tenté de revendiquer la vision la plus haute et la plus exacte des Écritures. Les défenseurs de la nouvelle perspective affirment que les partisans de la perspective luthérienne et réformée historique sont trop attachés à la tradition protestante historique et ne parviennent donc pas à adopter une lecture « naturelle » de la Bible; tandis que ceux des perspectives luthérienne et réformée affirment que les défenseurs de la nouvelle perspective sont trop intrigués par certaines interprétations du contexte et de l'histoire, qui conduisent ensuite à une approche herméneutique biaisée du texte[réf. nécessaire]. La « nouvelle » perspective a été vivement critiquée par les érudits conservateurs de la tradition réformée, arguant qu'elle sape l'interprétation classique, individualiste et augustinienne de l'élection et ne reflète pas fidèlement les enseignements des Écritures. Elle a fait l'objet de débats acharnés parmi les évangéliques ces dernières années, principalement en raison de la popularité croissante de NT Wright dans les milieux évangéliques. Ses critiques les plus virulents incluent les calvinistes John Piper [49], Sinclair Ferguson [50],[51], CW Powell[52], Mark A. Seifrid, DA Carson[53], Tom Holland[54], Ligon Duncan[55]. Barry D. Smith a affirmé que le défi lancé par la nouvelle perspective à la vision traditionnelle de la pratique de la religion juive en tant que légaliste est déplacé[56].

En 2015, John MG Barclay a publié Paul and the Gift, qui reformule la théologie de la grâce de Paul et, ce faisant, fournit une critique nuancée de la nouvelle perspective[57]. Le livre a été loué pour avoir gardé la grâce au centre de la théologie de Paul tout en expliquant comment la grâce, comprise à la lumière des théories anciennes du don, exige la réciprocité et donc la formation de nouvelles communautés fondées non pas sur l'ethnicité, mais sur le don de Christ (un peu comme présenté par la nouvelle perspective)[58],[59].

Réactions catholiques et orthodoxes[modifier | modifier le code]

La « nouvelle perspective » a été, dans l'ensemble, un débat interne parmi les érudits protestants. Les écrivains catholiques et orthodoxes orientaux ont généralement réagi favorablement aux idées de la nouvelle perspective[60], voyant à la fois une plus grande similitude avec leurs propres croyances et de fortes similitudes avec les vues de nombreux pères de l’Église primitive. Du point de vue catholique, la « nouvelle » perspective est considérée comme un pas en avant vers la réalité progressive du salut humain en Christ. En outre, des passages dans les œuvres de nombreux premiers pères de l'Église montrent que des interprétations du type de la nouvelle perspective étaient largement partagées entre eux[61].

Selon la « nouvelle perspective », l’importance accrue que les auteurs d’une nouvelle perspective accordent aux bonnes œuvres pour le salut a créé un terrain d’entente solide avec l'Église catholique et les Églises orthodoxes orientales. Le protestantisme historique n'a jamais nié qu'il existe une place pour les œuvres bonnes et de foi, mais les a toujours exclus de la justification. Alors que les protestants soutiennent que celle-ci est par la foi seule, et à laquelle les bonnes oeuvres ne contribuent pas, avec ou sans la grâce de Dieu[62],[63]. Depuis la Réforme, cela a été une ligne de distinction entre le protestantisme (à la fois réformé[64] et luthérien[65]) et les autres communions chrétiennes.

Toutefois, dès les années 1950, Hans Küng a démontré l'absence de différence fondamentale entre le concept de justification selon la théologie protestante (en particulier Luther, Calvin et Karl Barth) et l'enseignement de l'Église catholique[34]. Rowan Williams note à cet égard : « Ce que les réformateurs et Barth ont à dire sur la foi en la justification aurait plus de sens, en général, si on l'interprétait dans le contexte de la doctrine catholique de l'espérance : nous faisons confiance à Dieu pour qu'il nous regarde à la lumière de son dessein eschatologique[34]. » Plusieurs documents issus du dialogue luthérien-catholique à partir des années 1980[34] ont abouti à un accord théologique entre les Églises chrétiennes en 1999, date de la Déclaration commune sur la justification par la foi, autour de laquelle se sont rassemblées à la fois l'Église catholique et les principales fédérations d'Églises protestantes entre 1999 et 2007. Cette déclaration énonce la position commune suivante : « Nous confessons ensemble que la personne humaine est, pour son salut, entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu »[66].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « New Perspective on Paul » (voir la liste des auteurs).
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  2. James D. G. Dunn, Jesus, Paul, and the Law: Studies in Mark and Galatians, Louisville, KY, Westminster John Knox Press, (ISBN 0-664-25095-5, lire en ligne), p. 1-7
  3. a b et c (en) James D. G. Dunn, The New Perspective on Paul, Grand Rapids, Eerdmans Publishing Co., , 539 p. (ISBN 978-0-8028-4562-7, lire en ligne).
  4. a et b (en) Gathercole, « What Did Paul Really Mean? », Christianity Today.
  5. (de) Albert Schweitzer, Die Mystik des Apostels Paulus, Tubingue, J.C.B. Mohr-Paul Siebeck, , traduit en français en 1962 : Albert Schweitzer, La Mystique de l'apôtre Paul, Paris, Albin Michel,
  6. a et b (en) G. Philipp Arnold, « Pauline Perspectives: a summary and critique of the new perspective on Paul », sur academia.edu (consulté le ), article publié initialement dans le Wisconsin Lutheran Quarterly, volume 112, numéro 3, septembre 2015, pp. 184-194.
  7. E. P. Sanders, Paulus. Eine Einführung, Reclam, Stuttgart, 1995, p. 196.
  8. Mark A. Seifrid, Justification by Faith: The Origin and Development of a Central Pauline Theme, Leiden, Brill Publishers, coll. « Novum Testamentum », (ISBN 90-04-09521-7, ISSN 0167-9732), « 'Justification by Faith' In Paul's Thought », p. 63
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  10. (en) Stendahl, « The Apostle Paul and the Introspective Conscience of the West », Harvard Theological Review, Cambridge University Press, vol. 56,‎ .
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  14. (en) Dunn, « The New Perspective on Paul », Bulletin of the John Rylands University Library of Manchester, vol. 65, no 2,‎ , p. 95–122 (DOI 10.7227/BJRL.65.2.6).
  15. Par exemple, (en) NT Wright, What Saint Paul Really Said, Eerdmans, [réf. souhaitée].
  16. (en) Esler, Philip F., Conflict and Identity in Romans: The Social Setting of Paul's Letter. Minneapolis: Fortress Press, 2003.
  17. (en) Malina, Bruce J., & Neyrey, Jerome H., Portraits of Paul: An Archaeology of Ancient Personality, Louisville: John Knox Press, 1996.
  18. (en) Neyrey, Jerome H., Paul, in Other Words: A Cultural Reading of His Letters. Louisville: John Knox Press, 1990.
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  21. (en) N. T. Wright, New Perspectives..
  22. (en) N. T. Wright, Justification: God’s Plan and Paul’s Vision, Downer’s Grove: IVP Academic, , p. 28 “...there is no such thing as the new perspective...There is only a disparate family of perspectives, some with more, some with less family likeness and with fierce squabbles and sibling rivalries going on inside.”
  23. (en) D. A. Carson, Justification and Variegated Nomism, Grand Rapids/Tübingen, Baker/Mohr Siebeck, , p. 1 “...it [the New Perspective] is a bundle of interpretive approaches to Paul, some of which are mere differences in emphasis, and others of which compete rather antagonistically.
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  35. Pour Simon Claude Mimouni, l'Épître de Jacques « tend à s'opposer à une compréhension de la doctrine chrétienne qui entend distinguer la croyance des œuvres. [...] À partir d'une prédication morale, l'auteur veut aborder des questions théologiques qui touchent la compréhension chrétienne de la Loi. » Mimouni observe que « la compréhension de la Loi avancée par l'auteur dans sa lettre est un refus de la justification par la croyance aux seuls dépens des œuvres : l'accomplissement total de la Loi (croyance + œuvres) permet d'accéder au salut - ce qui est proche de la perspective rencontrée en Mt 5, 17 ("N'allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abroger, mais accomplir"). » Simon Claude Mimouni, Jacques le Juste, frère de Jésus, Paris, Bayard, , 200 p. (ISBN 978-2-7470-6140-7, lire en ligne), chap. IX (« Les Épîtres canoniques de Jacques et de Jude - L'Épître apocryphe de Jacques »).
  36. (en) G. Howard, « The 'Faith of Christ' », The Expository Times, vol. 85, no 7,‎ , p. 212–5 (DOI 10.1177/001452467408500710)
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  40. (en) N. T. Wright, « Jesus and the Victory of God »[réf. souhaitée].
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  46. (en) « Joint Evangelical Alliance – London School Of Theology Atonement Symposium », Evangelical Alliance, (version du sur Internet Archive).
  47. (en) Steve Jeffery, Mike Ovey et Andrew Sach, Pierced for our Transgressions – Rediscovering the Glory of Penal Substitution, Inter-Varsity Press, , 372 p. (ISBN 978-1-84474-178-6 et 1-84474-178-8, lire en ligne).
  48. (en) « Pierced for our Transgressions – Rediscovering the Glory of Penal Substitution » (consulté le ).
  49. (en) John Piper, Interview with Piper on Wright, October 11, 2007.
  50. (en) Sinclair Ferguson, What Does Justification Have to do with the Gospel?.
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  60. (en) Despotis, A., Die „New Perspective on Paul“ und die griechisch-orthodoxe Paulusinterpretation, [VIOTh 11], St. Ottilien: EOS-Verlag 2014, (ISBN 978-3-8306-7705-5).
  61. (en) Irenaeus, « Against Heresy » 4:13–16. Ambrosiaster, « Commentary on Romans ». Pelagius, « Commentary on Romans ». Origen « Commentary on Romans ». Justin Martyr, « Dialogue » Ch 10–11. Clement of Alexandria, « Stromata » 6:6. Ignatius, « Magnesians » 8. Cyril of Jerusalem, « Catechetical Lectures » 4:33.
  62. Confession d'Augsbourg, (lire en ligne), Article 20 :

    « […]En second lieu, nous enseignons qu'il est absolument nécessaire que l'on fasse de bonnes œuvres, non pas dans l'intention de s'y fier et de mériter la grâce, mais par amour pour Dieu, et pour sa louange. C'est toujours la foi seule qui saisit la grâce et la rémission des péchés. Or, puisque par la foi le Saint-Esprit nous est donné, le cœur devient aussi disposé aux bonnes œuvres, et capable de les accomplir. Car auparavant, puisqu'il est sans le Saint-Esprit, le cœur est trop faible : de plus, il est sous le pouvoir du diable, qui pousse la misérable nature humaine à des péchés innombrables, comme nous pouvons le constater chez les philosophes, qui se sont fait forts de mener une vie honorable et irréprochable, mais qui n'ont point réussi, puisqu'il est notoire qu'ils sont tombés dans de gros vices. C'est ce qui arrive chez l'homme lorsque, en dehors de la vraie foi, et sans le Saint-Esprit, il se gouverne seul par ses propres forces humaines. Il n'y a donc pas lieu de reprocher à la doctrine de la Foi de défendre les bonnes œuvres. Au contraire, elle est à louer de ce qu'elle apprend à faire de bonnes œuvres, et de ce qu'elle offre précisément le secours nécessaire pour les accomplir. [...] »

    .
  63. (en) Calvin, « Commentary on James », Commentary on the Catholic Epistles, James 2:18-19 (consulté le ) : « […] il veut seulement dire que la foi, sans la nécessité des bonnes œuvres, est vainement prétendue, parce que le fruit vient toujours de la racine vivante d'un bon arbre. ».
  64. Canons of Dort, (lire en ligne), Canon 1, Rejet des erreurs, chap. 3 :

    « Ceux qui enseignent: Que le bon plaisir et le propos arrêté de Dieu, dont l'Ecriture fait mention dans la doctrine de l'élection, ne consiste point en ce que Dieu ait choisi certaines personnes plutôt que les autres, mais en ce que, de toutes les conditions possibles (parmi lesquelles sont aussi les oeuvres de la Loi), ou du rang de toutes choses, Dieu a choisi l'acte de la foi, quoique vil en soi, et l'obéissance imparfaite de la foi comme la condition du salut, et que c'est par grâce qu'il a voulu le considérer comme une obéissance parfaite, et le juger digne d'être récompensé par la vie éternelle. Car, par cette pernicieuse erreur, le bon plaisir de Dieu et le mérite de Jésus-Christ sont détruits, les hommes sont détournés par des questions inutiles de la vérité de la justification gratuite, et de la simplicité des Ecritures; et cette déclaration de l'Apôtre est accusée de faux: C'est lui qui nous a sauvés et nous a adressé un saint appel, non à cause de nos oeuvres, mais à cause de son propre dessein et de la grâce qui nous a été donnée en Christ-Jésus avant les temps éternels (2 Tm 1:9). »

    .
  65. Confession d'Augsbourg, (lire en ligne), article 12 :

    « [...] nous rejetons ceux qui enseignent qu'on obtient la rémission des péchés, non par la foi, mais par nos satisfactions. »

    .
  66. Cyprien Mycinski, « Catholiques-protestants : le salut par la foi ou par la Loi ? », sur le site du journal La Vie, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • (de) Athanasios Despotis, Die „New Perspective on Paul“ und die griechisch-orthodoxe Paulusinterpretation, St. Ottilien, EOS, , 452 p. (ISBN 978-3-8306-7705-5), p. 11.
  • (en) Athanasios Despotis, Participation, Justification and Conversion : Eastern Orthodox Interpretation of Paul and the Debate between Old and New Perspectives on Paul, Tübingen, Mohr Siebeck, , p. 442.
  • (en) James D. G. Dunn, « The New Perspective on Paul », in: Jesus, Paul and the Law, 1990. (ISBN 0-664-25095-5).
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  • (en) Lee Irons, Seyoon Kim’s Critique of the New Perspective on Paul, 2007.
  • (en) Yung Suk Kim, Christ's Body in Corinth: The Politics of a Metaphor 2008 (ISBN 0-8006-6285-7).
  • (en) Yung Suk Kim, A Theological Introduction to Paul's Letters : Exploring a Threefold Theology of Paul, , 162 p. (ISBN 978-1-60899-793-0, lire en ligne).
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  • (en) Nicholas Thomas Wright, What St Paul Really Said, 1997.
  • (en) N.T. Wright, « New Perspectives on Paul », .
  • (en) N.T. Wright, Paul : Fresh Perspectives, .
  • (en) Kent L. Yinger, The New Perspective on Paul: An Introduction, (Cascade Books), 2010 (ISBN 978-1608994632).
  • (en) Brad Young, Paul the Jewish Theologian, 1998.

Articles connexes[modifier | modifier le code]