Ophiocordyceps

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Ophiocordyceps[2] est un genre de champignons entomopathogènes (qui infecte des insectes, ou les araignées[3],[4],[5]) ascomycètes de la famille des Cordycipitaceae. Il peut aussi parasiter d'autres champignons[6].

Description[modifier | modifier le code]

Le mycologue britannique Thomas Petch avait créé le genre Ophiocordyceps[2] en 1931 pour les espèces dont les ascospores, fusiformes et septées, ne se fragmentent pas à maturité (pas de spores secondaires).

Une seule espèce était connue en Europe de l'Ouest : O. clavulata (Schw.) Petch (= ? Cordyceps odyneri Quél.) formant des stromas grégaires sur un subiculum commun, parasitant des cochenilles; ses fructifications blanchâtres ne dépassent guère 2 mm de hauteur.

19 espèces étaient admises par Kobayasi (1982) avec Ophiocordyceps sensu stricto, mais au rang de sous-genre.

Par la suite, l'analyse biomoléculaire a validé le genre Ophiocordyceps Petch 1931 emend Sung et al. 2007, au détriment du genre Cordyceps. C'est donc devenu le plus grand groupe de champignons parasites des Arthropodes, venant surtout sur hôtes enterrés ou sur des débris ligneux en décomposition. Stroma et subiculum sombre ou rarement coloré, fibreux, tenace à flexible, rarement charnu. Périthèces groupés en coussinets au sommet ou latéralement, superficiels ou complètement immergés, généralement disposés perpendiculairement ou obliquement. Asques hyalins, cylindriques, plutôt épaissis au sommet, rarement fusoïdes à ellipsoïdes. Ascospores cylindriques, multiseptés, désarticulés ou non en parties sporales. Les Elaphocordyceps sur Elaphomyces et les Metacordyceps sont endémiques à l’Est de l’Asie.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Du grec Ophio = anguipède ou « en queue de serpent » et de Cordyceps = « à tête de têtard », [cordylos = têtard][7].

Historique du taxon Cordyceps[modifier | modifier le code]

Les premiers microscopes ne permettant pas de distinguer la vraie nature des Ascomes, Carl Linnæus[8], suivant Vaillant, place les Cordyceps dans les Clavaria et Persoon[9] dans les Spheria. Ce dernier genre couvre à l'époque plusieurs genres des actuels Hypochreales et Spheriales.

Vingt-deux ans plus tard, Fries démantèle ce genre Spheria en plusieurs sections, dont l'une nommée Cordyceps, pour accueillir les ascomycètes à fructifications charnues, dressées comme le sont les Cordyceps actuels, ainsi que Sphaeria alutacea, à présent assigné à une espèce de Podocrea.

Il faudra attendre les travaux de Tulasne[10], pour que le genre Cordyceps reçoive une définition à peu près semblable à la conception actuelle, bien que le nom de Torrubia qu'il propose pour ce dernier soit invalide. Trois genres sont considérés les plus proches des Cordyceps, tous porteurs d'ascospores filamenteux :

  1. Torrubiella forme un endosclérote dans le corps des insectes, et le subiculum à l'extérieur
  2. Claviceps forme un exosclérote portant le stroma sur les inflorescences des graminées et carex.
  3. Balansia forme un pseudosclérote (formé de cellules de l'hôte et d'hyphes fongiques) sur les tiges et inflorescences de graminées.

Espèces[modifier | modifier le code]

Certaines espèces jadis classées dans le genre Cordyceps ont été transférées dans d'autres genres :

Ensemble des espèces[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 18 mars 2020
  2. a et b Ophiocordyceps Petch, Transactions of the British Mycological Society 16 (1): 74 (1931)
  3. (en) Y. Kobayasi, « The genus Cordyceps and its allies », Science Reports of the Tokyo Bunrika Daiguku, vol. 5,‎ , p. 53-260
  4. (en) Y. Kobayasi, « Keys to the taxa of the genera Cordyceps and Torrubiella », Transactions of the Mycological Society of Japan, vol. 23,‎ , p. 329-364
  5. (en) E.B. Mains, « Species of Cordyceps on spiders », Bulletin of the Torrey Botanical Club, vol. 81,‎ , p. 492-500
  6. (en) Bhushan Shrestha, Gi-Ho Sung et Jae-Mo Sung, « Current nomenclatural changes in Cordyceps sensu lato and its multidisciplinary impacts », Mycology, vol. 8, no 4,‎ , p. 293–302 (ISSN 2150-1203 et 2150-1211, PMID 30123649, PMCID PMC6059107, DOI 10.1080/21501203.2017.1386242, lire en ligne, consulté le )
  7. « Les Cordyceps de Belgique », sur home.scarlet.be (consulté le )
  8. Linné (1753) - Species Plantarum, ed.1, II p. 1182
  9. Persoon (1801) - Syn. Meth. Fung. p. 1.
  10. Charles Tulasne (1865) - Selecta fungorum carpologia 3, p. 18

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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