Paeonia delavayi

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La pivoine de Delavay (Paeonia delavayi) est un arbuste de 1,50 à 2 mètres de hauteur, de la famille des Paeoniaceae, originaire du sud-ouest de la Chine.

En 1884, le père Jean Marie Delavay découvrit près d’un glacier dans la région de Lijiang, au Yunnan (Chine), à 3500 m d’altitude, abritée derrière un rocher, une pivoine sauvage aux fleurs rouge sombre, inconnue jusque-là (même des Chinois semble-t-il). Elle fut baptisée Paeonia delavayi, en 1886 par Adrien Franchet du Muséum de Paris. Cultivée à Paris, elle fleurit pour la première fois en 1892.

Son nom vernaculaire chinois est 滇牡丹 diānmǔdān.

La classification des pivoines arbustives est l’objet de nombreuses controverses. Pour Hong et collaborateurs[1](1998), le complexe de P. delavayi est très variable à l’intérieur et entre les populations. Ces variations continues et sans corrélations entre caractères, les amènent à ne reconnaître qu’une espèce P. delavayi, sans taxons infraspécifiques. Paeonia lutea, P. potaninii et leur formes infraspécifiques sont réduites à la synonymie avec P. delavayi.

Description[modifier | modifier le code]

La pivoine de Delavay (considérée ici au sens large selon Hong et al. 1998) est un arbuste de 150 à 180 cm de haut, entièrement glabre, à tige ligneuse, persistante et à feuillage caduc. La forme prédominante de reproduction se fait par stolon. Les racines sont fusiformes.

Les feuilles inférieures sont biternées, glabres ; les folioles pennatipartites, avec les pennes profondément lobées ou dentées, à base généralement décurrente. Les segments ultimes sont linéaires ou linéaires-lancéolés. Le pétiole fait 7-10 cm de long[2].

Chaque tige porte 1 à 3 fleurs, terminales et axillaires, pendantes, de 6 à 9 cm de diamètre. Les bractées sont vertes et foliacées. Les 2-9 sépales orbiculaires, persistantes sont vertes avec une base rose ou totalement pourpre. Les pétales au nombre de 7-11 sont de couleurs variées : rouges ou rouge marron (dans la forme restreinte), entièrement jaunes ou jaunes à base pourpre (dans ex P. lutea), parfois blancs, vert-jaunâtre, orange. Le disque forme comme un lobe très visible, charnu, entourant la base des carpelles. Les nombreuses étamines de 13-20 mm de long, au filets cramoisi foncé ou jaunes, portent des anthères jaunes. Les 3-6 carpelles, glabres, coniques sont atténués en un style court. La floraison se fait durant les mois d’avril et juin[2].

Les fruits sont des follicules érigés, de 4 × 1,5 cm, bruns à maturité, glabres, demi-ouverts, avec des parois épaisses.

Écologie[modifier | modifier le code]

Elle pousse dans les forêts ouvertes et les fourrés d’altitude, de 2000 m jusqu’à 3600 m d’altitude. Elle affectionne les bois secs de Pinus ou de Quercus. La reproduction végétative par stolons facilite probablement l’adaptation aux habitats secs et ouverts[1].

On la trouve au centre et au nord du Yunnan, à l’ouest du Sichuan et le sud-est du Tibet, dans ce qu’on appelle les monts Hengduan.

L’espèce est sur la liste des espèces menacées.

Cette espèce est cultivée depuis 1892.

Utilisation[modifier | modifier le code]

L’écorce est utilisée comme matière médicale au Sichuan sous le nom de 西昌丹皮 xichangdanpi, variété commerciale de 牡丹皮 mǔdānpi, en substitut de P. suffruticosa 牡丹 mǔdān [3]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Hong De-yuan, Pan Kai-yu, and Yu Hong, « TAXONOMY OF THE PAEONIA DELAVAYI COMPLEX (PAEONIACEAE) », Annals of the Missouri Botanical Garden, vol. 85, no 4,‎ , p. 554-564
  2. a et b (en) Référence Flora of China : Paeonia delavayi Franchet
  3. Francine Fèvre, Georges Métailié, Dictionnaire RICCI des plantes de Chine ; chinois-français, latin, anglais, Association Ricci, les Editions du Cerf,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Josef J. Halda, James W. Waddick, The Genus Paeonia, Timber Press,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]