Palais royal d'Ougarit

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Palais royal d'Ougarit
Image illustrative de l’article Palais royal d'Ougarit
Porte du palais royal d'Ougarit
Localisation
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
Type Résidence royale
Coordonnées 35° 36′ 06″ nord, 35° 46′ 59″ est
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
Palais royal d'Ougarit
Palais royal d'Ougarit

Le palais royal d'Ougarit est la résidence royale des souverains de l'ancien royaume d'Ougarit sur la côte méditerranéenne de la Syrie. Le palais est fouillé avec le reste de la ville à partir des années 1930 par l'archéologue français Claude Schaeffer et est considéré comme l'une des découvertes les plus importantes faites à Ougarit.

Aperçu[modifier | modifier le code]

Plan[modifier | modifier le code]

Le palais, situé dans le coin nord-ouest de la ville, s'étend sur une superficie de 6 500 m2. La zone du palais est entourée d'un mur fortifié datant du XVe siècle av. J.-C. La porte principale du palais est protégée par un ensemble de tours, surnommées la Forteresse, épais de 5 m[1].

Le palais se compose de 90 pièces réparties sur deux étages. Les chambres sont construites autour de quatre grandes cours et de quatre plus petites. L'extrémité ouest du palais se prolonge avec un grand jardin. Dans le côté nord du palais, trois chambres funéraires souterraines sont construites. Le rez-de-chaussée est utilisé à des fins administratives et comprend des bureaux, des archives, des entrepôts et des logements pour le personnel. Le deuxième étage abrite les quartiers familiaux et est accessible par douze escaliers[1]. Le palais possède trois entrées : la porte principale au nord-ouest près de la forteresse, et deux entrées plus petites au nord-est et au sud-ouest[2].

Architecture[modifier | modifier le code]

Reconstitution du jardin du palais royal d'Ougarit.

Le palais est construit en quatre grandes étapes entre le XVe et XIIIe siècle av. J.-C.[1]. Il est construit à partir de blocs de pierre de taille et de solives en bois, avec une épaisse couche de plâtre ordinaire recouvrant les murs[2]. Le mur fortifié, qui remonte au XVe siècle av. J.-C., est construit avec des pierres compactées au fond et a une pente extérieure de 45 degrés[1]. Le palais possédait un jardin.

La disposition est typique des palais de la Méditerranée orientale et du Proche-Orient ancien. Le contour irrégulier du palais et la disposition asymétrique témoignent d'ajouts et de modifications constants. Les chambres funéraires ont des voûtes en encorbellement qui montrent un lien avec l'architecture hittite et mycénienne[1].

Fouilles[modifier | modifier le code]

Après la découverte fortuite d'Ougarit par des paysans locaux en 1929, l'archéologue français Claude Schaeffer mène dix campagnes de fouilles sur le site qui ne couvrent que l'angle nord-ouest. Les fouilles cessent avec l'avènement de la Seconde Guerre mondiale et ne reprennent qu'en 1948. Entre 1950 et 1955, Schaeffer mène des fouilles concentrées au palais qui met au jour un vaste corpus de tablettes et d'artefacts[3].

Artefacts[modifier | modifier le code]

Les objets trouvés sur le site comprennent des sculptures en ivoire, des meubles, des stèles de pierre et des figurines[2]. Un vase en albâtre de fabrication égyptienne est retrouvé, partiellement endommagé. L'ornementation du vase représente le mariage du roi d'Ougarit Niqmaddu II avec une femme égyptienne de la classe supérieure[4]. D'autres vases d'origine égyptienne trouvés sur le site comprennent ceux portant les cartouches des rois égyptiens Ramsès II et Horemheb[5].

Tablettes[modifier | modifier le code]

Huit archives de tablettes cunéiformes sont retrouvées dans le complexe du palais. Le corpus comprend plus de 1 000 tablettes écrites principalement en akkadien et en ougaritique. Un petit corpus de tablettes hourrites et hittites est découvert[6]. Les tablettes sont organisées par sujet dans différentes ailes. Ils comprennent des rapports administratifs sur les dépendances d'Ougarit, des dossiers judiciaires, de la correspondance officielle avec d'autres dirigeants et même des tablettes d'entraînement que les nouveaux scribes utilisent pour apprendre l'écriture[7]. Les tablettes comprennent environ 36 hymnes, connus sous le nom de chants hourrites[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Gates 2003, p. 160.
  2. a b et c Gates 2003, p. 161.
  3. Younger 2007, p. 109.
  4. Young 1981, p. 17.
  5. Feldman 2006, p. 186.
  6. Schniedewind et Hunt 2007, p. 10.
  7. Gates 2003, p. 162.
  8. Stolba 1995, p. 2.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Charles Gates, Ancient Cities: The Archaeology of Urban Life in the Ancient Near East and Egypt, Greece, and Rome, Routledge, (ISBN 9780415121828).
  • (en) K. Lawson Younger, Ugarit at Seventy-Five, Eisenbrauns, (ISBN 9781575061436).
  • (en) Gordon D. Young (dir.), Ugarit in Retrospect: Fifty Years of Ugarit and Ugaritic, Eisenbrauns, (ISBN 9780931464072).
  • (en) Marian H. Feldman, Diplomacy by Design: Luxury Arts and an "International Style" in the Ancient Near East, 1400-1200 BCE, University of Chicago Press, (ISBN 9780226240442).
  • (en) William M. Schniedewind et Joel H. Hunt, A Primer on Ugaritic: Language, Culture and Literature, Cambridge University Press, (ISBN 9780521879330).
  • (en) K. Marie Stolba, The Development of Western Music: A History, Brown & Benchmark Publishers, (ISBN 9780697126931).