Pauca meæ

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pauca meæ est le livre IV du recueil de poèmes Les Contemplations[1],[2], écrit par Victor Hugo, publié en 1856. Pauca meæ signifie « Quelques vers pour ma fille » ou « Le peu de ce qu'il reste de ma fille », c'est un livre entièrement consacré à la mort tragique de Léopoldine.

Ce livre est surtout connu pour contenir l'un des poèmes les plus célèbres de la poésie française : Demain dès l'aube.

Pure innocence ! Vertu sainte ! ; 15 février 1843 - 4 septembre 1843 ; Trois ans après ; Oh ! je fus comme fou... ; Elle avait pris ce pli... ; Quand nous habitions tous ensemble ; Elle était pâle, et pourtant rose ; À qui donc sommes-nous ?... ; Ô souvenirs ! printemps ! aurore ! ; Pendant que le marin... ; On vit, on parle... ; À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt ; Veni, vidi, vixi ; Demain, dès l'aube... ; À Villequier ; Mors ; Charles Vacquerie.

Analyse du titre[modifier | modifier le code]

Le titre de cette section est écrit en latin. Il fait référence à Virgile, dans ses Bucoliques, qui commence sa dixième et dernière églogue par : "Pauca meo Gallo [...] carmina sunt dicenda", ce qui signifie "Que mon cher Gallus ait de moi peu de vers". Le poète latin s'adresse à la nymphe Aréthuse et lui demande son soutien pour chanter les amours de Gallus. L'extrait cité est donc la demande directe faite à cette nymphe. Il faut comprendre l'expression "peu de vers" comme étant une part d'humilité de la part du poète, demandant au moins ce petit honneur pour Gallus, son ami poète. Cette dixième églogue est, en réalité, un véritable hommage à cet ami poète qui, lui, saurait reconnaitre le talent de Virgile. On peut ainsi dire que Virgile fait son propre éloge à cet instant[3].

Victor Hugo choisit donc de réduire l'expression à "Pauca meæ", dans laquelle il faut sous-entendre "carmina" (vers) et "filiae" (fille). On peut donc traduire ce titre ainsi : "Peu de vers pour ma chère fille".

Composition[modifier | modifier le code]

Pauca meæ est composé de dix-sept poèmes. Il est à noter que certaines éditions comptent au nombre de dix-huit les poèmes de cette section, dissociant "" et "", ce dernier poème étant composé d'une ligne de pointillés qui représente l'impossibilité du poète, face à sa douleur, à écrire ce jour, date même du décès de sa fille Léopoldine [4]. Dans le dernier poème, Victor Hugo rend hommage au dévouement de son gendre, Charles Vacquerie, qui, ne parvenant pas à sauver sa femme de la noyade, décide de mourir avec elle[5].

Pauca meae est une construction nouvelle qui commence par l’évocation de souvenirs delicieux de l’enfance de Léopoldine, se poursuit par l’abattement devant la mort et se termine par une consolation religieuse avec les figures positives qui achèvent les derniers poèmes de la partie : Mors (« Tout était à ses pieds deuil, épouvante et nuit. / Derrière elle, le front baigné de douces flammes, / Un ange souriant portait la gerbe d’âmes ») et Charles Vacquerie (« Dans l’éternel baiser de deux âmes que Dieu / Tout à coup change en deux étoiles ! »).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Pauca Meæ », sur gallimard.fr (consulté le ).
  2. « Pauca Meae », sur editions-larousse.fr, (consulté le ).
  3. « Echos et résonances au début de la dixième bucolique », sur Persee.fr, (consulté le )
  4. Victor Hugo, Pauca meæ, Paris, Hatier, coll. « Classiques & cie lycée », (ISBN 978-2-218-99749-5), page 8
  5. « Les Contemplations/Charles Vacquerie - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Romantisme, mouvement littéraire auquel appartient Victor Hugo.
  • Victor Hugo, œuvre et vie de l'auteur.
  • "Secrets d'histoire : Victor Hugo, la face cachée du grand homme", une émission présentée par Stéphane Bern, accessible en intégralité sur YouTube.

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]