Peste de l'étain

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Vue rapprochée d'une pièce comportant des taches grises foncées d'étain α.
Pièce affectée par la peste de l'étain.

La peste de l'étain est une transformation allotropique touchant l'étain.

Transformation[modifier | modifier le code]

Billes brillantes (forme β) et mates (forme α) d'étain.
Étain β (à gauche) et étain α (à droite).

À température et pression ambiante, l'étain existe sous une forme dite β (étain blanc) qui possède un système cristallin tétragonal. Cependant, en dessous de 13,2 °C, cette forme devient instable et se transforme en étain α (étain gris), avec un système cristallin cubique. Cette réaction est appelée peste de l'étain. Elle est relativement lente à température modérée mais devient rapide vers −40 °C et s'accompagne d'une diminution de la masse volumique de l'étain, passant d'environ 7,29 g.cm−3 pour la forme β à environ 5,77 g.cm−3 pour la forme α, et d'un changement de couleur, du blanc au gris. Le changement de densité s'accompagne d'une augmentation de volume et d'une fragilisation de l'étain, qui tend à se réduire en poudre. La présence d'impuretés d'aluminium, d'antimoine, de bismuth ou de zinc ralentissent ou empêchent la réaction[1].

Conséquences[modifier | modifier le code]

La peste de l'étain complique la conservation d'objets contenant de l'étain qui, une fois touchés par la transformation, ne peuvent être traités[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) P. J. Smith, Chemistry of Tin, Springer Science & Business Media, , 2e éd., 578 p. (ISBN 978-94-011-4938-9 et 94-011-4938-0, lire en ligne), p. 3-5.
  2. (en) Ivan De Ryck, Evelien Van Biezen, Karen Leyssens et Annemie Adriaens, « Study of tin corrosion: the influence of alloying elements », Journal of Cultural Heritage, vol. 5, no 2,‎ , p. 189–195 (DOI 10.1016/j.culher.2003.10.002, lire en ligne, consulté le ).